Mois : janvier 2023

Une démarche de pédagogie sociale par le « dehors »

Article publié dans les cahiers de l’action

« Terrain d’Entente nous aide à trouver notre place dans cette société qui ne veut pas de nous »

Depuis une dizaine d’années, l’association Terrain d’entente développe des activités à destination des enfants, des jeunes et des adultes, sur un terrain de jeu situé au cœur du quartier populaire de Tarentaize à Saint-Étienne (Loire). Ces activités s’inscrivent dans une démarche de pédagogie sociale qui implique une pratique et une posture d’accompagnement spécifiques. En cherchant à s’inscrire dans une présence régulière sur l’espace public à travers un accueil libre, inconditionnel et gratuit, l’association ancre également son action dans la perspective de développer une « éducation globale » à vocation émancipatrice.

Depuis 2011, notre association est présente dans le quartier de Tarentaize à Saint-étienne, où vivent un peu plus de 7 000 habitants et au sein duquel le taux de pauvreté s’élève à près de 48%1. Cette année là, des enfants nous avaient rejoint au cours de permanences administratives qui s’adressaient à des personnes nouvellement arrivées en France. Nous étions alors une poignée de militants (des travailleurs sociaux ou issus d’organisations politiques et syndicales) souhaitant contribuer à ce droit de tous de pouvoir circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État.

Nous avons tenté de répondre à cette demande en développant des ateliers de rue, aux pieds de leurs immeubles. Nous avons apporté quelques jeux d’extérieurs et nous avons rejoint les samedis après-midi des adolescents qui jouaient régulièrement au foot sur un petit terrain aménagé. En l’espace de quelques semaines, nous avons trouvé notre place. Les « habitués » nous attendaient et d’autres enfants d’ages différents nous rejoignaient. Des adultes sont également venus à notre rencontre en s’interrogeant sur la raison de notre présence et, comprenant qu’elle serait régulière, se sont réjouis de pouvoir désormais laisser leurs enfants sortir en toute sécurité.

Peu à peu, des mères nous ont rejoint avec leurs enfants en bas âge. Nous avons pu ainsi construire une communauté éducative avec différents adultes pour veiller sur les enfants présents avec un temps de présence régulier. Même jour, même lieu, même heure, tout au long de l’année, par tous les temps. Nous n’avons pas d’intention particulière sur ce qui devrait se développer. Nous accordons une grande attention à ce qui se manifeste, nous prenons le relais des parents qui nous confient leurs enfants, nous développons des activités à partir des envies, des préoccupations des enfants, des jeunes, des adultes.

Nous nous adressons à ceux qu’on ne voit nulle part dans les réseaux militants, ceux qui ne poussent plus les portes des structures sensées accueillir tout le monde, avec lesquels on ne fait pas société. De ce fait, leurs difficultés, leurs aspirations ne sont pas prises en compte.

Un terrain de jeu au cœur des activités de l’association

Les actions de l’association se déploient plus particulièrement sur le terrain de jeu situé au cœur du quartier, deux après-midi par semaine. D’autres rendez vous se sont construits au fil des années. À ce jour, nous sommes présents tout au long de la semaine.

Avec les enfants et les collégiens, nous partageons les ateliers de rue, des temps de soutien scolaire, nous encourageons l’accès aux activités sportives en club, à la culture, aux sciences, aux vacances. Un conseil des enfants est également organisé sur le temps des ateliers de rue, lorsqu’il est de prendre un décision collective (projets, sorties, vacances, conflits à régler, etc.).

Avec les jeunes, nous proposons un « café des ados » chaque semaine. On joue, on discute, on élabore des projets. Ce temps est l’occasion de prendre en compte les difficultés manifestées par ces jeunes et d’assurer des accompagnements indispensables pour régler avec eux leurs problèmes (recherche de stage, de formation, réorientation scolaire, réalisation de CV et de lettre de motivation, les infractions, les procès). Certains arrivent à s’organiser pour des demandes de financement en vue de partir en vacances.

Avec les femmes, chaque semaine, nous organisons un « café des femmes » ouvert à toutes. Le café prend la forme d’un temps de rencontres co-construit avec toutes celles qui y participent. Il est propice aux échanges d’informations, aux prises de décisions, aux confrontations d’opinions. Les informations qui circulent entre toutes permettent de nous adapter au mieux aux réalités et favorisent des prises d’initiatives.

Nous contribuons en outre à l’organisation d’activités diverses impliquant plus largement les habitants : tournois de foot intercommunaux, sorties vélo, participation sur le terrain à l’organisation des matchs de foot multi-âge, constitués d’équipes mixtes.

L’accueil se veut libre, inconditionnel et gratuit, pour l’ensemble des activités que nous proposons. Nous limitons ainsi les contraintes d’inscription et/ou d’adhésion. Il n’y a pas d’enjeu sur le fait de venir régulièrement ou non. Chacun nous rejoint quand c’est possible et utile pour lui. Nous sommes en revanche très impliqués dans notre relation auprès des familles que nous rencontrons. Nous n’hésitons pas à aller frapper aux portes afin d’insister pour que les enfants qui nous en font la demande puissent participer aux activités, pour prendre des nouvelles, pour tenter de régler un conflit qui risque de tendre les relations de voisinage. Nous nous efforçons, chaque fois que nous sommes présents, de créer un climat de sécurité et de bien être avec tous.

Lors des temps de soutien scolaire, nous sommes présents chaque semaine sur trois périodes de 2 heures. Sur un cahier, nous inscrivons les coordonnées des parents et leur nom, les enfants nous rejoignent quand cela leur est utile. Nous n’hésitons pas, néanmoins, à tenter un pas supplémentaire lorsque nous connaissons l’enfant et ses difficultés. Nous sommes prêts à le rejoindre là où il se trouve, y compris, le plus souvent, dans la rue. Chaque fois que possible nous l’encourageons à aller chercher avec lui le cartable à la maison, ce qui constitue une occasion de prendre des nouvelles de la famille. Nous consacrons le temps nécessaire à l’échange sur son ressenti par rapport à l’école, les éventuels sentiments d’injustice, de rejet, les inquiétudes quant aux résultats scolaires, mais aussi à la compréhension des exercices, aux recherches, à le rassurer sur les difficultés, à encourager les progrès.

Notre présence dans la durée, notre relation de proximité, contribuent à construire un lien de confiance et de reconnaissance réciproque avec les habitants qui participent à nos activités. Ce lien permet de nous engager dans des actions qui reposent sur des besoins réels, des aspirations manifestées. Nous cheminons ainsi avec les personnes concernées, en lien avec d’autres collectifs.

Ces actions permettent de prendre en compte des demandes plus spécifiques et de mieux appréhender la réalité particulière de chacun pour pouvoir y répondre de manière adaptée. Notre travail opère selon une logique d’aller-retour permanent entre le collectif et la personne. Le collectif permettant à chacun de retrouver l’énergie, l’envie, le sens de sortir de chez soi et de s’impliquer avec d’autres pour régler des problèmes concrets. Et chaque personne a besoin de réaliser des démarches pour trouver des issues favorables à sa propre situation.

L’inscription dans une démarche de pédagogie sociale : une aspiration politique

La présence sur l’espace public – le « dehors », que nous envisageons comme le lieu de tous – est au fondement de notre activité associative. Elle nous permet de déceler les modes de relations et des échanges, ainsi que les manques et les possibles de ceux qui vivent sur le territoire, à travers le partage de leurs préoccupations, de leurs aspirations et de ce qu’ils souhaitent faire avec nous. Il s’agit de construire une relation horizontale et égalitaire avec les habitants, en allant à leur rencontre et en faisant le premier pas.

Ce faisant, nous nous inscrivons et nous développons une démarche qui reste aujourd’hui – à notre sens – peu encouragée par les institutions du travail social. Celles-ci tendent à rester dans une logique surplombante, de conseil et d’orientation vis-à-vis des personnes traversant des difficultés multiples. Au risque de créer distance et méconnaissance réciproque.

Se revendiquer de la pédagogie sociale c’est affirmer la volonté de faire société tous ensemble, et que chacun puisse avoir les mêmes possibilités à décider de son devenir, à réaliser des projets en fonction de ses aspirations. C’est avoir un regard critique sur l’évolution des rapports de domination, d’écrasement d’une partie croissante de nos concitoyens qui deviennent ainsi toujours plus vulnérables.

Nous avons la conviction que pour construire une société, vivante, humaine, il faut prendre acte de la diversité, de la complexité, de l’interdépendance. Personne ne se construit tout seul, personne ne réussit seul quoi que ce soit. On se construit à partir du tissu social qui nous porte, nous encourage, nous reconnaît. Nous reconnaissons la vulnérabilité comme constituante de notre nature humaine, qui permet à chacun de pouvoir compter sur les autres et de compter pour les autres. Et de sortir de cette tension insupportable d’avoir à prouver qu’on est le meilleur, en cherchant à correspondre à ce qui est définit comme l’excellence.

Un pédagogue social est prêt à risquer de vivre des situations inconfortables, à prendre tout le temps nécessaire pour traverser les difficultés, pour que quelque chose de meilleur advienne. Parce que ce combat, ces tâtonnements, ces pas dans le vide, enrichissent nos existences à tous. Nous nous laissons habiter par les peines et les joies qui nous donnent une réelle détermination à nous engager pour changer la vie.

Une consolidation incertaine de la démarche

Malgré nos onze années d’expérience, nos perspectives de pérennisation de notre démarche restent encore, à bien des égards, incertaine. Nos relations avec les institutions intervenant au titre de la politique de la ville demeurent difficiles et nous n’accédons pas, à ce jour, aux financements proposés dans ce cadre. Nous ne disposons pas, non plus, de local en propre. Nos réunions d’équipes bi-hebdomadaires et les différentes actions qui nous organisons (soutien scolaire, café des femmes, café des ados, etc.) se déroulent actuellement dans une salle de réunion mise à disposition par le Conseil départemental des associations familiales laïques (CDAFAL) de la Loire. Cette situation accentue nos difficultés à être pris en compte comme des partenaires légitimes pour les différentes structures du quartier telles que l’Amicale, le centre social ou encore l’équipe d’éducateurs de prévention. Et nous défendons une posture qui ne fait pas consensus.

Au fil de ces 11 années, nos équipes n’ont pas cessées de se renouveler. Nos moyens financiers relativement limités nous ont obligés à développer des emplois précaires. Les rémunérations insuffisantes que nous pouvons proposer n’incitent pas, en effet, les salariés à s’inscrire dans la durée. Les jeunes recrutés dans le cadre du service civique ne sont pas toujours suffisamment qualifiés pour assurer une posture éducative étayante. Des jeunes en formation dans le champ du travail social réalisent des stages sur quelques mois seulement. Des adultes bénévoles nous rejoignent pour participer à certaines de nos activités, et viennent parfois de manière ponctuelle. Toutes ces personnes qui se succèdent ne connaissent pas forcément le fondement de notre démarche.

Il nous est dès lors indispensable de réaliser tout au long de l’année des temps de formation et d’analyse de nos pratiques auprès des équipes de l’association mais aussi des bénévoles. Avant chaque période de vacances scolaires, nous proposons une matinée pour réfléchir à notre pratique. En fonction de notre actualité (besoin d’un bilan des temps de soutien scolaire, besoin de s’approprier le concept de « pédagogie sociale », besoin de partager nos conceptions éducatives, etc.), nous nous retrouvons autour d’un texte, d’une expérience vécue, et nous tentons ensemble d’en tirer des enseignements. Ce temps constituent autant de points d’appui à notre collectif, tout en renforçant le sentiment d’appartenance.

Développer une perspective d’ « éducation globale »

Cette dynamique collective permet de développer des savoirs et des savoirs-faire. Mais cette expérience émancipatrice ne transforme pas fondamentalement le quotidien des familles. Elle trouve ses limites face aux causes des difficultés rencontrées par les habitants, résultant elles-mêmes de dynamiques et d’orientations politiques plus larges : chômage de masse, remise en cause des services publics, difficulté d’accès aux droits fondamentaux, cloisonnement des espaces sociaux, etc. Nous souhaitons ainsi que notre action contribue à ce que ces inégalités d’accès aux droits soient posées à l’ensemble de la société.

Cela nous amène à être à l’initiative de collectifs investis sur une diversité d’enjeux – notamment concernant l’accès aux vacances, l’accès à une alimentation de qualité, le travail des femmes de ménages, etc. – et, plus particulièrement, sur l’enjeu de la continuité éducative. Celui-ci renvoie à l’idée que nous sommes collectivement responsables de l’éducation et de la protection des enfants et des jeunes.

Lors du confinement du printemps 2020, nous avons poursuivi le travail que nous avons engagé avec des enseignants – inscrit dans l’approche pédagogique de Célestin Freinet – et des acteurs de l’éducation populaire sur la co-éducation, sous la forme de conférences téléphoniques. Nos échanges portaient notamment sur les difficultés engendrées par la mise en place l’enseignement à distance (également dénommée « continuité pédagogique ») tant vis-à-vis des jeunes et de leurs familles que vis-à-vis des enseignants. La difficulté de coordination et le cloisonnement entre les différents acteurs de l’éducation ont également été évoqués lors de nos échanges. Ces échanges nous ont de surcroît permis d’identifier certains besoins et d’organiser à notre échelle des actions de solidarités durant cette période, en réponse aux difficultés matérielles rencontrées (achats d’ordinateurs, photocopies de documents, « présence » téléphonique avec les plus en difficultés, etc.).

Face à cette situation, une véritable « continuité éducative » aurait permis de mobiliser de manière mieux coordonnée les différents acteurs éducatifs.  Leur connaissance et leur lien avec les familles auraient pu donner des indicateurs en vue d’apporter un soutien adapté. Tous ces constats confirment le caractère indispensable à mettre en place des espaces de co-éducation sur les territoires, tous les temps de vie de l’enfant pouvant en effet contribuer à construire des opportunités d’apprentissage, de coopération, de mutualisation et d’entraide.

Afin de répondre à ces enjeux, la création d’un « labo de co-éducation » a été proposée à la rentrée 2021, avec la contribution de Frédéric Jésu, ancien pédopsychiatre de service public impliqué dans le champ des politiques sociales, familiales et éducatives et de Catherine Hurtig Delattre, enseignante investie sur ces enjeux. En s’appuyant sur une méthodologie d’élaboration de projets impliquant l’ensemble des acteurs intervenant dans la vie de l’enfant, des groupes de pires seront mise en place en vue de partager des réflexions et de renforcer la coordination.

Pour les acteurs de la pédagogie sociale, le but de l’éducation est de former un être apte à se gouverner lui-même. Nous devons pour cela unir toutes les compétences en vue d’y contribuer. Il s’agit, à notre sens, non pas de programmer l’égalité des chances mais de lutter pour l’égalité du droit pour tous à l’éducation.

Publié par Terrain D'entente dans Texte de reflexion, 0 commentaire

Projet  couture: « Le terrain des créations »

Deux couturières adhérentes, Zaïa et Souhila, ont pris ce projet en main. A chacune de leur démarche, elles en parlent au café des femmes et on se met d’accord ensemble. Elles ont cherché des machines à coudre de qualité, elles ont discuté les prix, et on a pu acquérir 3 machines. Elles ont fait connaissance de « Pièce montée » pour acheter du tissus à un bon prix. C’est un magasin qui s’est ouvert sur notre quartier et qui vend tout ce qui est nécessaire pour la couture . Elles ont  rencontré l a directrice de l’Amicale de Beaubrun, qui est d’accord pour nous héberger. Nous avons donc ouvert début Novembre cet atelier à raison de deux fois par semaine: le Lundi et le Jeudi de 14h à 16h. Nous espérons pouvoir réaliser de belles choses que nous pourrions vendre (Marcher de la création, Fête du 8 Mars, et d’autres événements avec l’Amicale). Beaucoup de femmes souhaitent apprendre à faire des vêtements, à embellir les appartements….. Ce sont les deux couturières qui seront responsables de l’atelier, elles l’animeront bénévolement. Nous avons fixé à 5 euros/ personne le  montant de la participation à l’atelier pour payer le tissus et d’autres frais…..

A partir de cet espaces, d’autres évènements sont devenus possibles: deux couturières professionnelles nous ont transmis une méthode pour réaliser des serviettes hygiéniques, avec du matériel de récupération. Nous souhaitons ainsi contribuer à la lutte contre les déchets qui polluent l’environnement. Les serviettes à usage unique sont très coûteuses et inaccessibles pour beaucoup d’entre nous. Ce qui peut avoir des effets catastrophiques d’exclusion et d’isolement social. Le planning familial alerte sur le fait que certaines jeunes filles se sont résolues à ne pas fréquenter leur établissement scolaire à chaque période de leur cycle menstruel. Nous espérons à terme, pouvoir réaliser un atelier dédié à la confection de ces protections indispensables pour le mieux être de toutes les jeunes filles et des femmes.

Nous avons été « victimes » de notre succès! Beaucoup de femmes souhaitent s’investir dans cet atelier. Hors pour assurer un réel apprentissage de la couture, on ne peut pas accueillir plus de 8 personnes dans chaque atelier. Pour pouvoir accueillir tout le monde, nous imaginons d’autres activités en parallèle: l’apprentissage du crochet, du tricot, qui pourrait permettre à nos « anciennes » du quartier de nous transmettre leur savoir; un atelier dessin avec une amie art thérapeute, et ce à compter de janvier 2023.

Ce sera donc un atelier multi créatif !!!

Pour plus d’information Zaïa: 07 53 60 60 59

Publié par Terrain D'entente dans Témoignage, 0 commentaire

Paroles de femmes à propos du café des femmes

« Les femmes sont le moteur du quartier. Ce sont elles qui affrontent et qui solutionnent chaque jour les problèmes de santé, d’emploi , de budget, d’échec scolaire au sein de la famille. Mais faute de temps et de moyens elles sont souvent contraintes de renoncer à prendre soin d’elles, à se soigner,à se former et à travailler .  Le café des femmes est un lieu qui accueille des femmes en situation de vulnérabilité sociale : les habitantes du quartier de toute origine, sans frontière et sans exception. C’est un lieu ouvert pour tout le monde, propice aux rencontres qui capitalise sur les forces des femmes tout en leur offrant la possibilité de retrouver de l’estime de soi, de montrer leur capacité et leur talent, de lever les freins qui empêchent d’avancer et d’aller vers l’autonomie rajoutant à cela le petit moment de convivialité passé toutes ensemble qu’on trouve agréable et important. C’est un es pace qui accueille de manière libre (il n’y a pas de contrainte, on vient quand on veut, on part quand on veut), inconditionnelle et gratuite. C’est important que ce soit gratuit. Ca permet à toutes celles qui n’ont pas les moyens, de participer à des activités qui les intéressent.  Grâce à ce lieu, nous avons à cœur de permettre aux femmes de se sentir en pleine possession de leur moyen et de leur donner la place et la reconnaissance qu’elles méritent au sein de la société. Faire des projets permet de trouver des solutions pour la vie quotidienne. »

Le café des femmes est ouvert chaque vendredi de 13h30 à 16h30 au CDAFAL (Rue Polignais). Les femmes viennent à l’heure qui leur convient. Il n’y a aucune inscription préalable. Souvent de nouvelles personnes nous rejoignent accompagnées d’une voisine qui souhaite faire découvrir cet espace. Souvent une plus ancienne assure spontanément leur accueil en proposant un tour de table, en évoquant certains événements partagés pour illustrer ce qui se vit dans ce cadre. L’une d’entre nous relève les numéros de téléphone expliquant la possibilité d’avoir ainsi les informations de notre agenda. Elle se met à disposition des « nouvelles » et reçoit régulièrement des appels de femmes qui souhaitent mieux comprendre le fonctionnement de l’association.

Beaucoup apportent des gâteaux pour partager l’après midi. Des discussions se font spontanément autour de la table par petits groupes, on se donne des nouvelles des « absentes ». Chacune fait des annonces sur les projets en cours, sur des RDV avec d’autres collectifs, sur des décisions à prendre. Parfois nous nous retrouvons en petits groupes pour réfléchir à une situation particulière de façon à ce que chaque personne présente puisse prendre la parole et s’enrichir ainsi des analyses et propositions de toutes. Nous nous répartissons les tâches, les responsabilités, les « référentes » se proposent la mise en lien avec nos partenaires, l’identification de nouveaux partenariats en fonction de l’évolution de nos projets. Des invités peuvent nous rejoindre,avec l’accord des personnes présentes. Parfois nous nous répartissons de la nourriture à partir des récoltes faites sur les terres (patates, courges). Ce sont celles qui ont participé à la cueillette qui s’inquiètent de la bonne répartition entre chacune. On s’efforce de penser à celles qui ne sont pas parmi nous et qui pourraient en avoir besoin.

« On vient de cultures différentes au final on se ressemble parce qu’on a toutes vécu des difficultés. On a crée des liens, ça fait comme une petite famille. Une famille de cœur avec laquelle on a plus de facilité à se parler. On peut se confier, et tout reste confidentiel. On peut parler des sujets tabous. On parle de nos vies du quotidien. C’est un lieu de rencontres où on est informé de certaines choses : On peut avoir des propositions, des possibilités nouvelles, des possibilité d’entraide à partir des échanges. Les RDV avec certains services nous apportent de nouvelles informations.»

Pour plus d’information: Amel: 07 61 23 79 15

Publié par Terrain D'entente dans Témoignage, 0 commentaire

Rapport moral et d’activité année 2021/2022

Rapport moral

« Terrain d’Entente nous aide à trouver notre place dans cette société qui ne veut pas de nous »

Depuis 11 ans, nous assurons une présence sur le quartier de Tarentaize, tout au long de la semaine, tout au long de l’année.

Notre démarche volontaire de faire toujours le premier pas, notre effort permanent pour tenter de comprendre comment le quotidien est vécu par les familles, nous permet de nous engager dans des actions qui reposent sur des besoins réels, des aspirations manifestées.

 

L’objectif est de rendre visible ce qui est caché et de créer une dynamique collective pour régler des problème concrets.

Ce qui est caché ce sont les impacts de la précarité dans le quotidien des familles.

–   Des enfants en situation de rue qui se retrouvent sur l’espace public sans présence adulte, ou bien des enfants seuls dans les appartements.

–   Des ressources insuffisantes. Des logements surpeuplés. Pas de travail stable, des tâches qui provoquent des troublent invalidants très précoces.

–   Des jeunes en galère, avec des parcours scolaires qui les ont mis en souffrance, une absence de perspective de travail, de formation, d’accompagnement. Des jeunes sans ressource qui n’ont que le deal pour s’assurer un pécule avec des conséquences pour certains dramatiques.

–   Tendance pour beaucoup à l’isolement: parler de ses problèmes c’est la honte et la peur d’être jugé.

 

La dynamique collective se crée à partir du moment où on sait aller à la rencontre des gens, où on assure des temps de présence réguliers et fiables, où on est attentif à ce qui que manifeste.

Dans ces conditions là, les gens sortent de chez eux, s’organisent, réalisent des projets.

 

Une expérience micro locale pleine de richesses, mais qui transforme pas le quotidien. Il faut sortir de l’isolement, s’engager avec d’autres collectifs pour croiser des centres d’intérêt et des préoccupations et sortir du cloisonnement des espaces sociaux où on ne se  rencontre plus nulle part dans notre diversité. Que ces questions de précarité soient posées à l’ensemble de la société, en terme d’inégalités des droits.

                                                             Rapport d’activité                                                                                                                                                      1 – initiation de différents collectifs Condition de travail des femmes de ménage :

Une journée consacrée aux entreprises de nettoyage avec la LDH en Décembre 2021.

–    projection du Film Ouistreham, débat avec des témoignages d’agents du nettoyage, la participation d’un inspecteur du travail et des représentants de l’ UL CGT Saint-Etienne et du  CTPEP-CGT Saint-Etienne. (Comité des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires).

–   Conférence débat avec deux universitaires, auteurs de Deux millions de travailleurs et des poussières.  (problèmes économiques engendrés par la généralisation de la sous-traitance du nettoyage, conséquences sur la qualité du travail, les personnes qui le réalisent, financières portant sur les institutions de protection sociale). Ils en ont tiré des orientations d’actions pouvant pallier ou réduire ces diverses conséquences.

–    Réflexion sur la suite de cet évènement  avec une avocate spécialiste du travail, et les personnes déjà impliquées.

Labo de co éducation. Croiser et coordonner nos expériences et nos pratiques Construire des alliances éducatives et une cohérence entre les différents temps éducatifs (école, maison, structures) Adapter des pratiques éducatives face à des enfants inquiets, malmenés, préoccupés par un quotidien instable et incertain. Cette nécessité d’une approche globale de l’enfant dans son environnement familial et social ne peut pas être de la seule responsabilité de l’école, tous les acteurs du champ éducatif doivent s’engager dans ce travail si on veut espérer de réels changements. Il faut tout un quartier pour élever un enfant.

Participation au Groupe de travail « Education » TBC, qui rassemble les différents acteurs du champ éducatif du territoire pour faire cette  proposition. Plus d’une année a passé depuis l’annonce de ce projet et aucune action n’a vu le jour sur notre territoire. Nous sommes pourtant au coeur des difficultés les plus crûment manifestées par les enfants, les jeunes, leur famille et les différents acteurs éducatifs.

Au Chambon, depuis octobre des agents municipaux: la coordinatrice parentalité et du développement de l’action éducative, la référente soutien à la parentalité expérimentent une méthodologie avec des groupes de paires. Terrain d’Entente apporte sa contribution à ce groupe de travail.

Le Toit Forézien en Septembre 2021. Action avec les locataires de la Rue Joe Gouttebarge, sur les problèmes d’entretien des espaces collectifs.        Des problèmes récurrents de propreté sont déplorés depuis plusieurs années: les allées, les escaliers, les étages. Alors même que les locataires payent des charges importantes. Les ascenseurs tombent régulièrement en panne. Les volets ne se ferment plus dans certaines chambres. Des interphones ne fonctionnent pas.  Les conteneurs à poubelles ne sont ni lavés ni désinfectés, plusieurs d’entre eux n’ont plus de couvercle. Ils restent dehors sur le trottoir durant plusieurs heures dans la journée. Les battants pour accéder au local à poubelles sont souvent bloqués et obligent les locataires à  laisser les sacs-poubelles dehors ce qui attire des rongeurs.  Ces problèmes sont survenus lorsque le bailleur a fait le choix de faire appel à des prestataires extérieurs pour la gestion de l’entretien des bâtiments.

Les actions menées: Elaboration d’une lettre pétition avec plusieurs locataires, porte à porte pour informer les locataires de cette initiative et recueillir leur témoignage. Transmission du courrier avec photos au directeur sans aucune réponse à notre demande de rencontre.                           Interpellation du CDAFAL (association de consommateurs agréée par les pouvoirs publics) qui envoie le même courrier et obtient un entretien où une dizaine de locataires ont pu évoquer les problèmes. Quelques réparations ont été constatées, le problème des conteneurs à poubelle n’est pas réglé, l’entretien n’est toujours pas satisfaisant. Affaire à suivre!

L’alimentation de qualité accessible à tous,

Contribution à la dynamique de VRAC: membre du CA, présence sur les temps de distribution, les ateliers cuisine

Le coût de la nourriture reste une préoccupation permanente. Il y a de plus en plus de recours à l’aide alimentaire.

Comment permettre à chacun de se nourrir correctement et de manière digne? Cette question de l’alimentation traverse tous les champs: il s’agit de réduire les inégalités, de penser une juste  rémunération des producteurs, répondre aux enjeux environnementaux, et à la question sanitaire.

Le collectif de solidarité alimentaire s’est constitué pour tenter d’autres réponses. Il concerne une vingtaine de structures:  associations,  producteurs,  distributeurs,  restaurateurs.

Développer la mutualisation de toutes ces ressources pour appréhender la réalité dans toute sa complexité. Nous adresser à ceux pour lesquels rien n’est accessible et qui ne sont pas partie prenante de tous ces réseaux. Tenir compte de leur expertise pour avancer est indispensable.

Le projet qui se développe:

paniers solidaires avec: l’ AMAPS, les Jardins d’Oasis, Terrain d’Entente.

En Octobre: rencontre avec l’AMAP du quartier où 17 adultes avaient participé. Visite de la ferme du jardin d’Oasis avec 15 adultes: projet d’atelier cuisine pour prendre l’habitude d’utiliser les légumes bio dans leur intégralité;                                                                                                  Depuis Décembre 2021, 13 paniers disponibles . Chaque quinzaine les familles viennent les récupérer pendant la distribution de l’AMAP.

Certaines familles ont renoncé, d’autres s’inscrivent. Nous devons prendre en compte  la difficulté pour beaucoup de s’inscrire dans la durée. Accepter cette part d’incertitude qui est la réalité quotidienne des familles. L’AMAP a accepté de bouger les lignes de son fonctionnement. (pas de panier nominatif)

Un petit bilan sur les 4 mois de fonctionnement: pour les paysans: 30% de débouché en plus; pour les familles: 20 familles ont découvert ce mode de consommation, un système de solidarité s’est organisé: certaines familles ont payé des paniers pour celles qui ne pouvaient pas. Amel a permis que cette distribution soit possible durant toute cette période.

Le parrainage à la Fourmilière, pour permettre son accès à d’autres coopérateurs.  Deux rencontres au magasin qui ont concerné 15 personnes. Beaucoup d’intérêt manifesté pour la démarche: des produits de qualité, favoriser la production  locale, être partie prenante, responsable collectivement et non pas simplement « client ». Face à la difficulté manifestée à s’engager pour 3 heures d’affilée, une proposition de créneau de 2 heures a été réalisée. Face à la difficulté à financer la part sociale: une proposition de « part sociale suspendue » (financée par les coopérateurs) a été faite pour soutenir l’effort. 10 personnes commencent à s’impliquer.

Initier des rencontres paysans/ quartier. Avec le collectif Coop Sol 42. En Novembre: un après midi à la ferme proche du quartier avec 12 adultes. Présentation du travail d’élevage. Visite de la terre de 100m2 prêtée par le paysan, mise en culture des patates en Avril, entretien collectif du champ durant l’été. Ramassage en Septembre, répartition de la cueillette entre ceux qui ont assurer le travail, vente du surplus dans le cadre de VRAC. Des perspectives de cueillette avec des paysans qui livrent l’AMAP. Les personnes impliquées seront « rémunérées » avec la possibilité d’accès à la caisse de solidarité.

–  Appel à constituer un Fond de Solidarité dans les magasins (prix arrondis en caisse, don des points de la carte de fidélité, fruits et légumes suspendus, invendus) Une tentative pour rendre plus accessible le prix coûtant de VRAC, permettre l’accès aux magasins (carte solidaire), augmenter le nombre de paniers solidaires et renforcer le travail des Brigades. Les distributeurs constatent une inquiétante baisse de fréquentation de leur magasin. Les producteurs doivent pouvoir développer leurs débouchés. L’augmentation des consommateurs est un enjeu pour chaque partie. Cette caisse de solidarité relève de notre intérêt commun. Un appel à projet, issue de la politique des bio coop va compléter de manière substantielle cette caisse. Ces actions seront lancées à partir de septembre 2022 sur une année.

A terme nous souhaitons construire une réflexion avec les  producteurs, les distributeurs, les consommateurs pour rechercher un mode d’organisation qui nous permette de définir collectivement ce que nous voulons manger, comment on le produit, de façon à ce que ceux qui nous nourrissent puissent vivre dignement et comment en assurer l’accès à tous?

Le nombre de personnes en insécurité alimentaire est bien trop élevé pour faire reposer la réponse politique sur le secteur associatif. C’est d’une vraie politique de protection sociale qui inclut le droit à l’alimentation dont nous avons besoin. Nous commençons à réfléchir aux perspectives de la sécurité sociale de l’alimentation

 

Unipopia:  Université Populaire d’Ici et d’Ailleurs.

1ère Rencontre « des collectifs de précaires » à Grenoble les 21,22,23Octobre 2021, à l’initiative de  « Parlons en! » (les victoires obtenues pendant la pandémie: le lien au politique, le travail social et ses limites, la place des précaires). 4 femmes de TE étaient présentes.

Participation à la construction  du projet Unipopia soutenu par la Fondation Abbé Pierre.

Ses objectifs:

 « Se faire entendre » et « exister » en affirmant nos capacités et nos savoirs face aux insti­tutions, aux décideurs ; Faire société autrement. Ceux qui sont l’objet de recherche des politiques sociales sont acteurs et pilotent les actions.

Première rencontre Unipopia Rhône Alpe le 18 Juin, à l’initiative de TE autour de la question de l’alimentation avec la participation de Vélo en Quartier, VRAC St Etienne, Collectif SSA

 

2 Notre relation éducative auprès des enfants et des jeunes.

Les ateliers de rue tout au long de l’année aux pieds des immeubles, restent le moyen le plus fiable d’entendre les besoins et les aspirations de tous ceux qui nous rejoignent durant ces RDV. Nous avons donc développé différentes actions.

Le soutien scolaire

3 temps pour les enfants d’âge primaire et les collégiens (une soixantaine sur les 3 temps) Nous n’imposons pas de contrainte d’inscription et d’horaire, un créneau de 2 heures est à disposition des enfants qui restent le temps nécessaire pour terminer et comprendre leur travail. Chaque fois que possible quand un enfant arrive sans travail on lui propose des jeux éducatifs, des lectures.

La répartition des adultes se fait en fonction des difficultés, si nécessaire un adulte pour un enfant. Des temps de régulation d’équipe sont prévus à chaque période de vacances.

–  des enfants qui ont repris confiance dans leurs capacités et qui retrouvent du plaisir à apprendre.

–   manque moyens matériels et humains pour faire face à toutes ces demandes: comment assurer un accueil pour tous les enfants qui en ont besoin?

Un temps spécifique dédié aux « décrocheurs ». Des collégiens qui n’arrivent plus à trouver du sens à leur scolarité et qui cumulent les mauvaises notes, et des attitudes irrespectueuses du cadre scolaire. Temps d’échanges sur leur vécu, tentative de remise en confiance, réflexion sur des projets possible. Travail en partenariat avec le centre social.

Présence après l’école

Certains enfants ont besoin d’activités plus dynamiques quand ils ont terminé leur journée scolaire. Mardi soir après l’école, temps de présence sur l’espace Jean Ferrat pour assurer un temps d’initiation aux pratiques sportives auxquelles les enfants n’ont pas accès (partenariat vélo en quartier, club de hand, rollers entraînement foot multi âge, avec les filles et les garçons…, présence d’un animateur d’explora, de Simon de la Médiathèque).

Il faudrait assurer ce temps de présence après l’école, chaque jour de la semaine et prévoir d’autres initiations sportives et culturelles, sur d’autres espaces, avec d’autres équipes d’animateurs.

Prise de contact avec le LAEP pris en charge par l’Amicale de Beaubrun. Une animatrice est venue présentée cet accueil au café des femmes. Un premier accompagnement par une salariée de terrain d’Entente avec une famille, d’autres en perspective.

La prise en compte des besoins des jeunes

Le café des ados. Il concerne environ 40 jeunes. Ce temps de présence est l’occasion de prendre en compte les difficultés manifestées par ces jeunes et d’assurer des accompagnements indispensables pour régler avec eux des problèmes concrets (recherche stage, formation, réorientation scolaire, réalisation CV, lettre de motivation, accès à la Garantie Jeune, jeux de sociétés, projets sorties, repérage difficultés spécifiques pour accompagnements individualisés (problème conduite addictive, délits, casiers judiciaires, conseil de discipline). Depuis septembre, le suivi de 10 ado en grande détresse est en place.

Partenariat avec Rimbaud depuis décembre: chantier TAPAJ 3 jeunes accompagnés, d’autres en perspective. Prévision d’une visite d’un éducateur au café des ados.

Rencontre avec AS de la Mairie responsable du dispositif jeunes.

Il est important qu’un espace dédié aux jeunes soit ouvert tout au long de la semaine et qu’un travail puisse être coordonné entre les différents acteurs du champ éducatif du territoire.

Les rencontres dans le cadre du foot à 7 Elles permettent à une quinzaine de jeunes de se confronter avec d’autres équipes sur le département. Ces rencontres hebdomadaires sont l’occasion de renforcer le cadre éducatif de ces jeunes, de leur permettre d’approcher d’autres réalités.  Le nombre croissant de jeunes en demande nécessite d’augmenter ces propositions de façon très conséquente.

Beaucoup souhaitent trouver de quoi se faire un petit pécule pour réaliser des projets. Les chantiers de l’ACARS, de Rimbaud restent très insuffisants pour répondre à tous. Le deal devient une solution pour beaucoup. Le BAFA intéresse certains mais le coût reste inaccessible pour tous ceux que nous connaissons. Il faudrait qu’ils puissent être encouragés financièrement dans leur démarche de formation.

Les filles.

Depuis Septembre 2O21,  à leur demande (des filles âgées entre 14 et 18 ans) un groupe leur est dédié Le nombre de jeunes présentes est variable à chaque rencontre. A ce jour, 12 sont concernées. Ce groupe a été nommé « Antre’L »

Il répond à certaines règles: la confidentialité, le respect, le partage. Ce temps a été proposé le samedi entre midi et 14 heures. Le temps a été un facteur important de mise en place de ce groupe. Il reste très fragile. Plusieurs raisons; les emplois du temps de chacune, leur responsabilité vis à vis de leur famille (beaucoup s’occupent des petits frères et soeurs), les relations qui évoluent, fluctuent entre certaines.

Des petits projets s’élaborent, des échanges autour de la sexualité, de la place des filles dans l’espace public, du décrochage scolaire…Les filles échangent entre elles des  conseils autour de situations qui peuvent être complexes. Elles sont animées par un besoin de comprendre mais elles sont très contraintes par des représentations (la sexualité, la fratrie…) elles savent se saisir de toutes les opportunités pour se questionner: l’espace Jean Ferrat où elles nous rejoignent de plus en plus régulièrement, un voyage en voiture… 

3 – Nos partenariats:

Ecole de l’oralité  association qui propose des projets de création artistique de répertoires de musique du monde, musique ancienne, traditionnelle (ateliers hebdomadaires, stages, événements). Espace ouvert à la Comète au coeur du quartier.

Les rencontres au café des femmes, ont permis de mettre en évidence les difficultés financières d’accès aux différents ateliers pour de nombreuses familles. Un Fond de solidarité a été mis en place pour assurer la prise en compte du budget des familles et rendre possible l’accès aux ateliers artistiques

Plusieurs enfants ont pu participer aux différents ateliers sur l’année scolaire

Nous avons été bénéficiaires du projet danse multi age, »les 4 saisons » en Juillet: 8 adhérentes ont participé sur 5 demi journées. Ce Projet est reconduit pour l’année 2022/2023.

Centre Explora Etablissement de culture scientifique qui favorise de manière ludique l’apprentissage des sciences

Tout au long de l’année nous avons participé à un atelier par mois:  4 à 5 enfants étaient intégrés à un groupe d’enfants qui ne résidaient pas sur le quartier.

Présence sur le terrain d’un membre d’Explora 2 Mardis après l’école

Ecole de  Hand: pour l’accès des filles à la pratique sportive

Présence sur le terrain un Mardi par mois après l’école. Plusieurs filles se sont engagées dans le club.

Plusieurs journées de découvertes tout au long de l’année salle Jean Gachet

Collectif du 8 Mars

Présence aux rencontres mensuelles. Participation aux différents évènements:

Animation 8 Mars sur la place Roannelle: vente de gâteaux au bénéfice de femmes en détresse

Réalisation de galettes sur l’espace jean Ferrat 19/03

Fête du collectif le 8/01

Les Moyens Du Bord

Poursuites des atelier cuisine une fois par mois en direction des adhérents entièrement organisé par les femmes

Ateliers poterie mères/enfants chaque période de vacances scolaires

Superstrat Accompagne des pratiques artistiques. Soutien le travail des compagnies et encourage les manifestations sur l’espace public.

Atelier danse mères/enfants à la Comète le 29/9 animé par danseuse professionnelle. 6 familles présentes. Participation au spectacle de cette  comédienne en Juillet

Proposition de différents spectacles de rue tout au long de l’année

Médiathèque.

Nos liens se poursuivent. Simon est régulièrement présent sur le terrain de jeux.

Il a été accompagné cette année, à plusieurs reprises de Gyslain Ngueno: poète, écrivain, rappeur, dans le cadre de la résidence des poètes pour animer des ateliers sur l’espace public

Vélo en quartier

Nous avons cette année assurer le soutien des différents projets de cette association: Rencontre avec le député pour rendre possible la prise en compte de la situation administrative de leur salarié.

Participation au bilan le 7/2.

Contribution au film avec nos témoignages et participation à l’AG

Le projet réparation de vélo n’a pas pu se mettre en place. Reporté à la rentrée de septembre

Prolongement partenariat scout: projection photos des vacances de l’été en Octobre

Présence régulière de Sylvain au soutien scolaire

Présence de Lylie au café des femmes pour atelier langue

Conte musicale en septembre

4 – Le café des femmes

Rencontre avec les travailleurs sociaux pour faciliter les démarches administratives et répondre aux besoins spécifiques

–  Médiatrice santé: plusieurs interventions

–  Rencontre AS du Conseil départemental le 10/9

–  AS Mairie de proximité responsable du dispositif jeunes

Poursuite de nos ateliers créatifs, bien être, linguistiques tout au long de l’année

Projet avec zoomacom qui veille à permettre l’appropriation collective des pratiques et des usages numériques

Plusieurs rencontres pour réfléchir à la possibilité d’une formation informatique et de  dons d’ordinateurs.

Accompagnements individuels: 2 visites aromathérapeute

colis alimentaire pour 2 familles plusieurs fois dans l’année

 

5 – Notre mode de gouvernance: de Septembre à Février 3 salariés

4 Comités de pilotage: salariés, bénévoles, adhérentes

4 temps de formations équipe (salariés, stagiaires, services civiques)/bénévoles/adhérentes

 

6 – Les sollicitations extérieures 

–   Contribution au projet de la fête de quartier avec tous les partenaires du territoire et les habitants Ce travail a été reconduit

–   Participation à la fête du pain de l’Amicale: le 17 Juin. 15 adhérentes ont animées cet après midi en réalisants des pizza cuites au feu de bois.

–   Participation au GT éducation proposition du labo de co éducation

–  Participation aux réunions ANRU avec des mères de familles et des jeunes.

–  Un Photographe de la FAP a interviewé 2 jeunes et une mère de famille  sur les conditions de vie pendant le covid. Leurs témoignages figurent dans le livre « Mal logés confinés »

–  Participation Assises de la transition le 23 /9. Autour du travail du collectif Solidarité Alimentaire.

–  GPAS (Groupe de Pédagogie et d’Animation Sociale). Contribution écrite de notre expérience de pédagogie sociale pour les Cahiers de l’Action.

Participation au projet recherche sur la question « pédagogie sociale et lutte contre les inégalités »

–   Contribution au journal du MAN (Mouvement pour une Alternative Non Violente) Sur la question de la parentalité et de l’école.

–   Participation à une recherche universitaire sur l’éducation populaire. L’Université de la Vie Associative (UVA), le laboratoire Éducation Cultures Politiques de l’Université Jean-Monnet, a entrepris en 2019 une enquête sur les associations d’éducation populaire à Saint-Etienne, pour recueillir, par le témoignage des personnes qui les animent, la vision des transformations auxquelles les associations sont sujettes depuis plusieurs années, et tenter d’en mesurer l’impact sur le fonctionnement des organisations. Le groupe a rencontré une dizaine d’associations stéphanoises pour interroger, plusieurs personnes impliquées.Les résultats feront l’objet d’une publication qu’on peut espérer en 2023.

Publié par Terrain D'entente dans AG, 0 commentaire

Une caisse sociale de l’alimentation pour une alimentation de qualité pour toutes et tous!

La question de l’alimentation est une préoccupation partagée par tous, elle traverse tous les champs: la santé, les inégalités, les enjeux environnementaux, la rémunération des producteurs, la démocratie.

Pouvoir choisir de manger ce que l’on souhaite sans se détruire la santé. respecter le travail des producteurs et productrices.

La défense du droit fondamental de se nourrir,  la défense de ceux qui produisent la nourriture et qui doivent pouvoir vivre de leur travail.

Pour transformer le modèle agricole il faut s’attaquer à la précarité. Il y a donc nécessité à travailler tous ensemble.

A St Etienne, un collectif d’une vingtaine de structures s’intéresse à ces questions depuis deux ans. Il concerne des associations, des distributeurs, des producteurs (Terrain d’Entente, Coop Sol 42, VRAC St Etienne, Le collectif SSA, La Fabrique de la Transition,  la Tablée, le Pain du Loup, la Fourmilière, la Ferme au Quartier, le réseau des AMAP,  les Bio coop).                            Il cherche et expérimente de nouvelles voies pour lutter contre la précarité alimentaire et pour avancer vers une démocratie alimentaire.

Nous souhaitons développer les conditions d’une alimentation de qualité accessible à tous, en nous adressant en priorité à ceux qui en sont privés. Une façon pour nous de nous acheminer vers un droit universel.

 

Après avoir participé à l’émergence et à la dynamique de VRAC St Etienne, qui propose chaque mois, à Tarentaize et à la Cotonne, des commandes de produits de qualité à prix coûtant,  nous avons initié différents projets :

⁃ la culture en plein champ pour développer avec les paysans, des liens d’entraide et d’inter connaissance. Nous avons ainsi produits cette année des pommes de terre (800 kg) et des courges (plusieurs centaines). Nous avons pu nous partager entre les participants, une partie de ces productions, nous en avons vendus, au moment des distributions de VRAC.

–  des paniers solidaires avec l’AMAP de BEAUBRUN, que les familles payent 30% du prix coûtant le reste étant payé au paysan par un subvention du réseau régional des AMAP. Les producteurs ont vu augmenter leur débouché de manière significative.

⁃ le parrainage à la FOURMILIERE, le super marché coopératif, qui a permis à des habitantes de Tarentaize  de devenir  «coopératrices» et de participer à cette dynamique.

–  une cantine solidaire en cours de réalisation à Beaubrun/Tarentaize.

 

Cette expérience qui monte en puissance nous encourage à tenter de changer d’échelle, d’un quartier de St Etienne à l’ensemble de la ville, et de développer la contribution du plus grand nombre pour permettre à chaque stéphanois de pouvoir  se nourrir  correctement et de manière digne.

 

A ce jour, il semble possible de nous engager ensemble: consommateurs, distributeurs,  pour constituer une caisse sociale de l’alimentation en développant des pratiques solidaires déjà existantes en magasin:  prix arrondi en caisse, don des points des cartes de fidélité, fruits et légumes suspendus….. et d’autres que nous allons promouvoir.

Une mobilisation où nous serions tous gagnants, qui relève de notre intérêt commun.

Engager et permettre à chacun à plus consommer des produits de qualité, locaux, permettre une plus grosse production, des débouchés plus importants, et aux distributeurs de trouver une issue à la baisse de fréquentation de leur magasin constatée depuis plusieurs mois.

 

Cette mobilisation pourrait nous engager tous ensemble pour chercher ‘un mode d’organisation pour définir collectivement ce que nous voulons manger, comment on le produit, que ceux qui nous nourrissent puissent vivre dignement, en assurer l’accès à tous.

Nous commençons à réfléchir aux perspectives de la sécurité sociale de l’alimentation: une vraie politique de protection sociale qui inclut le droit à l’alimentation.

 

Cette caisse sociale de l’alimentation pourrait en tracer un peu les contours. Au sein de notre collectif, nous tentons des projections sur le fonctionnement de cette caisse :

–   Chacune et chacun peut travailler dans différents chantiers ; le maraîchage, les distributions de VRAC, la cantine….Le temps de travail effectué est comptabilisé sous la forme d’une cotisation « temps ». A ce jour, les personnes volontaires ont, pour une grande partie, de faibles revenus et trouvent leur place dans les actions proposées. Elles et ils travaillent gratuitement et deviennent moteur dans certaines actions en cours. Ces cotisants en temps seraient rétribués en bons d’achat qui pourront être utilisés dans des lieux de distributions « conventionnés », identifiés collectivement. Il n’y a plus de bénévoles, de bénéficiaires ni de personnes accueillies, nous sommes tous des cotisants.

– Une cotisation en argent pourra être versée par celles et ceux qui le peuvent.

– La vente des légumes récoltée collectivement abondera aussi cette caisse.

– Toutes et tous reçoivent un bon d’achat à dépenser dans les lieux conventionnés.

 

La contribution de Leaticia, dans le cadre de son master en politique locale et développement territorial, va nous aider à cheminer dans cette réflexion. De façon à ce que nous construisions nos valeurs, nos principes et nos modalités d’action.

Tout ce processus en cours est l’occasion de faire ensemble l’apprentissage des codes et des pratiques de la démocratie et de la citoyenneté, par une expérience d’auto organisation qui inclut tous les acteurs, toutes les personnes volontaires. Les décisions sont prises au sein du collectif, les actions sont réalisées avec tous: militants associatifs, personnes en situation de pauvreté.

 

Cette caisse est d’ors et déjà  alimentée par le réseau des bio coop qui y a contribué de manière substantielle. Nous allons solliciter d’autres contributions de façon à assurer une certaine  pérennité: le 1% pour la transition de la Fabrique de la Transition, St Etienne Métropole….

Nous pourrons nous appuyer sur des pratiques déjà en cours: Montpellier dans le cadre de l’expérimentation « Quartier à Vivre » développe  une  caisse alimentaire commune.

 

Ces actions solidaires vont donc se développer tout au long de cette année 2023 dans les différents magasins volontaires: les bio coop, La Fourmilière, Le Terroir, De la Ferme au Quartier, VRAC en Vert.

Publié par Terrain D'entente dans pour une alimentation de qualité accessibel à toutes et tous, 0 commentaire

Une cantine solidaire à Beaubrun

      Le terrain des saveurs

 

Pour nous, l’Amicale, Vrac, Terrain d’Entente, tout a commencé autour des bacs de jardinages cultivés durant cet été de canicule par l’Amicale! En Septembre, un repas a été cuisiné collectivement à partir  cette récolte, et pris ensemble. Ce qui nous a permis d’imaginer cette cantine à partir de nos expériences et nos constats.

L’Amicale fait un bilan positif des expériences de cuisine collective avec les habitants et de repas partagés autour d’événements interculturels. Elle s’inquiète du confort des étudiants du CFA qui se retrouvent dehors avec un sandwich,  quelque soient les intempéries, s’ils ne sont pas inscrits à la cantine.  Terrain d’Entente, depuis deux ans, réalise un travail, en lien avec d’autres collectifs,  autour de la question de l’alimentation de qualité accessible à tous. (culture en plein champ, participation à la dynamique de VRAC, adhésion à l’AMAP de Beaubrun). Nous envisageons prochainement de pouvoir produire collectivement des légumes et cette possibilité de cantine nous permettrait de les cuisiner.

Pour les habitantes: « Ce projet de cantine correspond à un besoin sur le quartier. Beaucoup de personnes sont très pauvres autour de nous, elles se nourrissent avec les colis alimentaires, elles sont sans famille, très seules. La cantine va nous permettre de nous retrouver autour d’une même table. »

Nous voulons:

Une Cantine solidaire

– Pour des personnes en difficulté financière, seules, qui ne cuisinent pas un repas équilibré par jour. Créer un cadre où chacun puisse se sentir « comme chez soi »

– Pour des enfants qui n’ont pas pu être inscrits à la cantine scolaire. Pour apprendre à goûter à tous les aliments, les légumes

– Pour les étudiants au CFA qui n’ont pas accès à la restauration scolaire.

Un lieu de rencontre et d’échanges multiculturels, intergénérationnels

« Une cuisine du monde » de façon à sortir des discriminations alimentaires.

Lutter contre le gaspillage, avec la valorisation des surplus, des invendus  des commerçants, des associations.  Le terroir est un partenaire privilégié.

Développer une alimentation saine et locale. S’appuyer sur les partenariats construits avec l’AMAP de Beaubrun, VRAC, favoriser les commerçants du quartier

Une reconnaissance des capacités d’organisation du travail des femmes, de leur professionnalisation. Et faire de nouveaux apprentissages pour mener ce projet de cantine dans sa globalité

Un prix solidaire (2 euros minimum/adulte, 1 euro/enfant)

Un prix libre conscient (avec estimation du prix de revient)

Plus de 20 femmes sont prêtes à s’impliquer dans l’organisation concrète!

Pour évaluer la faisabilité, nous avons réalisé une période d’essai où nous avons privilégié

l’ invitation des partenaires du quartier pour faire découvrir ce projet. Le bilan est très positif.

Nous avons pu réunir plusieurs partenaires des structures dont toutes ne se connaissaient pas!

Malgré les conditions de cuisine pas encore très favorables, nous avons été  en mesure d’assurer 25 repas!. Samira et Aline sont restées très disponibles pour nous aider à nous approprier l’espace.

Toutes les femmes qui se mobilisent pour que ce projet aboutisse, vivent avec des revenus insuffisants, beaucoup d’entre elles ont recours aux colis alimentaires de manière régulière. Elles acceptent malgré tout d’assurer gratuitement ce travail. Certaines ont du assumer des frais de cantine pour se rendre disponibles, d’autres ont apporté de chez elles, des compléments au menu pour en enrichir la saveur et la diversité. Et ce fut deux repas de fête!

Toutes sont prêtes à poursuivre cet effort dans la durée, en espérant ainsi assurer un service aux habitants qui répond à des besoins identifiés.

Cette forte mobilisation nous permet de croire en de possibles transformations indispensables pour vivre mieux tous ensemble dans notre quartier.

Nous espérons pouvoir à terme rassembler régulièrement autour d’une même table partenaires et habitants.

Plus que de leur dire simplement « merci », mettons en évidence les capacités inouïes de ces femmes qui sont le moteur des actions susceptibles d’enrichir notre quotidien.

Et merci à l’Amicale de nous avoir ouvert ses portes. Un partenariat s’instaure ainsi de manière très encourageante.

Dès la rentrée 2023,  des flyer, des affiches permettront de diffuser les dates d’ouverture et les possibilités d’inscription.

 

Pour plus d’information : Sarah: 07 67 42 44 84

Publié par Terrain D'entente dans pour une alimentation de qualité accessibel à toutes et tous, 0 commentaire

Le collectif solidarité alimentaire

Suite à la période longue du confinement différents collectifs se sont inquiétés des difficultés croissantes des familles à assurer les besoins alimentaires quotidiens.

Ils ont faits plusieurs constats:

Le coût de la nourriture reste une préoccupation permanente des familles. Tout au long de la semaine on court de promo en promo pour trouver le moins cher possible pour nourrir sa famille. Il y a de plus en plus de recours à l’aide alimentaire.  Un mode d’intervention caritatif fortement imbriqué au système alimentaire et sur productif. Initialement destiné aux situations d’urgence, ce dispositif est en passe de devenir une réponse structurelle.  L’aide alimentaire construit un système indigne de dépendance, de sélection et d’exclusion. La Banque alimentaire est issue d’excédents de l’agro industrie, et de la grande distribution.

Avec tout un système de défiscalisation qui encourage à produire plus sans remise en question du modèle de production.

Ce Système permet de distribuer aux pauvres des denrées destinées à être jetées,  une nouvelle opportunité de faire des profits. Le caractère indigne de ce processus se double du problème de l’impact de cette alimentation industrielle sur la santé.

Comment permettre à chacun de se nourrir correctement et de manière digne?  Cette question de l’alimentation traverse tous les champs: il s’agit de réduire les inégalités, de penser une juste  rémunération des producteurs, répondre aux enjeux environnementaux, et à la question sanitaire.

La possibilité de pouvoir subvenir aux besoins élémentaires, de choisir son alimentation nous semble être des objectifs à ne jamais perdre de vue.

Suite à des rencontres avec la FAQ( La Ferme au Quartier), la Fourmilière (magasin coopératif), la Fabrique de la transition (coordination des réseaux alternatifs), Terrain d’Entente, l’AMAP de Beaubrun:

Développement de  la dynamique de VRAC (Vers un Réseau d’Achat en Commun). L’amicale de Beaubrun, le centre Social le Babet sont partie prenante.

C’est l’organisation d’un groupement d’achat pour l’accès à des produits de qualité à prix coûtant. Il est financé par la FAP (Fondation Abbé Pierre), des bailleurs publics, la Région

Cette association existe dans plusieurs territoires. Chaque mois dans les quartiers, les habitants passent leur commande. Les produits sont livrés dans les structures existantes. Des évènements autour de la « cuisine »  ont commencé à s’organiser. L’objectif étant de créer des rencontres qui produisent une dynamique collective,  du plaisir partagé

Le prix coûtant aujourd’hui reste inaccessible pour encore trop de familles. Il faut continuer à chercher des alternatives.

Le collectif de solidarité alimentaire s’est constitué il y a un an, pour tenter d’autres réponses pour assurer cette accessibilité à une alimentation de qualité. Il concerne une vingtaine de structures du bassin stéphanois: des associations, des producteurs, des distributeurs, des restaurateurs.

Les brigades de solidarité: dans plusieurs régions, des militants  se sont organisés depuis le premier confinement pour récolter des dons, les distribuer régulièrement aux personnes qui n’ont plus de solution pour se nourrir, malgré la présence des associations caritatives. A St Etienne pour faire face à la demande qui va croissant, un système de contrôle a été mis en place avec  un agent qui s’assure que chaque « bénéficiaire » ne s’adresse qu’à une seule asso et ne « profite » pas de plusieurs lieux de distribution,et les « bénéficiaires » n’ont droit qu’à un panier par mois. Avec les brigades, personne n’a à justifier de son revenu, chacun vient quand il en a besoin.

La cantine participative: en lien avec les Brigades. Les habitants viennent cuisiner ou se restaurer autour d’une grande table, à partir des produits issus des dons (repas à prix libre).

VRAC St Etienne. Distributions démarrées en Septembre 2021

De la ferme au Quartier:  Plateforme de distribution des produits issus de l’agriculture paysanne locale pour les consommateurs, les restaurations collectives, les distributeurs. Leur  logistique est mise à disposition de VRAC, des Brigades, en récupérant les invendus des magasins/fermes partenaires, du jardin d’Oasis qui y dépose les paniers solidaires.

La Fourmilière. Magasin coopératif géré de façon démocratique sur le mode une personne = une voix. L’objectif est de rémunérer équitablement les producteurs et permettre l’accès à des produits de qualité pour tous. Offrir un lieu d’échange, de partage des savoirs et de débats. Chaque coopérateur donne 3 heures par mois pour contribuer à l’organisation du magasin. Tous ceux qui le souhaitent peuvent devenir coopérateurs.

Différentes  Bio coop.

« Au Terroir » : Magasin de producteurs

Ces magasins partenaires tentent de mettre en place divers dispositifs de solidarité :  leurs invendus; fruits et légumes « suspendus »;                    –   points de la carte de fidélité, prix arrondis pour constituer un fond de solidarité en direction des associations.

Les AMAPS un système de circuit court alimentaire, en économie solidaire de façon à établir un commerce équitable entre agriculteurs et consommateurs. Avec le réseau AURA des AMAPS, mise en place de paniers solidaires (les familles payent 30% du prix coûtant, le financement est assuré par des appels à projets)

Les jardins d’Oasis. Proposer à des personnes de retrouver le chemin de l’emploi. Le contrat de travail dans le domaine du maraîchage biologique peut être un tremplin. Alimente un circuit de paniers solidaires sur Saint-Étienne financé par la région.

 La fabrique de la transition. Pour contribuer à faire du territoire Stéphanois, un territoire résilient face aux impacts du dérèglement climatique et à la destruction des liens de solidarité. Rôle de coordination dans le collectif Solidarité Alimentaire.

Il est indispensable de développer la mutualisation de toutes ces ressources pour appréhender la réalité dans toute sa complexité. Notre volonté est de nous adresser à ceux pour lesquels rien n’est accessible et qui ne sont pas partie prenante de tous ces réseaux. Tenir compte de leur expertise pour avancer est indispensable.

Les questions qui nous préoccupent face à cette nouvelle dynamique

–  Comment ne pas rentrer dans une posture « caritative« et créer du lien non descendant ?

Il nous faut distinguer aide alimentaire intégrée au système, et mise en place d’une autre solidarité renforçant les liens entre paysans et habitants des quartiers.

–   Lentraide et la transformation nécessaire de nos rapports sociaux: La question de la défense du droit fondamental de se nourrir,  croise celle de celui qui produit la nourriture et qui doit pouvoir vivre de son travail. Ceux qui nous nourrissent et ceux qui ne peuvent pas se nourrir subissent des situation sociales assez identiques  Inventer des  modes d’organisation pour renforcer les équipes sur les lieux de production pour planter, récolter.

–   Comment on peut associer les personnes concernées aux démarches solidaires et aux réflexions ?Et veiller à une appropriation de ce projet dans le respect des possibilités de chacun à pouvoir s’y engager.

Tenter de développer des opportunités de travail, de partage de projets avec tous, qui nous sortent de nos tendances à l’entre soi et qui nous permettent de mieux appréhender la réalité dans ses aspect les plus divers et d’agir de manière plus adaptée 

Le projet qui se développe:

accès à des paniers solidaires avec la mise en lien des collectifs: les AMAPS, les Jardins d’Oasis, Terrain d’Entente.

Rencontre avec les membres actifs de l’AMAP du quartier où 17 adultes avaient participé. Visite de la ferme du jardin d’Oasis avec 15 adultes: projet d’atelier cuisine pour prendre l’habitude d’utiliser les légumes bio dans leur intégralité;                                                                 Depuis Décembre 2021, 13 familles concernées par les paniers solidaires. Chaque quinzaine elles viennent les récupérer pendant la distribution de l’AMAP du quartier.

Certaines familles ont renoncé, d’autres s’inscrivent. Nous devons prendre en compte  la difficulté pour beaucoup, de s’inscrire dans la durée du fait d’une instabilité permanente de l’existence où chaque jour peut apporter des difficultés supplémentaires. Il faut rester dans la dimension collective, où ensemble on retrouve l’envie, l’énergie, le sens. Accepter cette part d’incertitude qui est la réalité quotidienne des familles.

Un petit bilan sur les 4 mois de fonctionnement: pour les paysans: 30% de productions en plus; pour les familles: 20 familles ont découvert ce commerce équitable, un système de solidarité s’est organisé: certaines familles ont payé des paniers pour celles qui ne pouvaient pas. Amel a permis que cette distribution soit possible durant toute cette période.

Le parrainage à la Fourmilière, pour permettre son accès à d’autres coopérateurs Deux rencontres au magasin qui ont concerné 15 personnes. Beaucoup d’intérêt manifesté pour la démarche: des produits de qualité, favoriser la production  locale, être partie prenante, responsable collectivement et non pas simplement « client ». Face à la difficulté manifestée à s’engager pour 3 heures d’affilée, une proposition de créneau de 2 heures a été réalisée. Face à la difficulté à financer la part sociale: une proposition de « part sociale suspendue » (financée par les coopérateurs) a été faite pour soutenir l’effort. 10 personnes commencent à s’impliquer.

Initier des rencontres paysans/ quartier. Un après midi à la ferme proche du quartier avec 12 adultes. Présentation du travail d’élevage. Visite de la terre 100m2 prêtée par le paysan, qu’on va cultiver pour planter des patates qu’on revendrait dans le cadre de VRAC. Des perspectives de cueillette avec des paysans qui livrent l’AMAP. Les personnes impliquées seront « rémunérées » avec la possibilité d’accès à la caisse de solidarité.

–  Appel à constituer un Fond de Solidarité dans les magasins (prix arrondis en caisse, don des points de la carte de fidélité, fruits et légumes suspendus, invendus) Une tentative pour rendre plus accessible le prix coûtant de VRAC, permettre l’accès aux magasins, augmenter le nombre de paniers solidaires et renforcer le travail des Brigades. Les distributeurs constatent une inquiétante baisse de fréquentation de leur magasin. Les producteurs doivent pouvoir développer leurs débouchés. L’augmentation des consommateurs est un enjeu pour chaque partie. Cette caisse de solidarité relève de notre intérêt commun. Un appel à projet, issue de la politique des bio coop va compléter de manière substantielle cette caisse pour financer plus de paniers solidaires, une carte solidaire proposée en magasin ( pour que certains payent le prix coûtant). Ces actions seront lancées dans tous les lieux de distributions à partir de septembre 2022 sur une année.

A terme nous souhaitons construire une réflexion avec les  producteurs, les distributeurs, les consommateurs pour rechercher un mode d’organisation qui nous permette de définir collectivement ce que nous voulons manger, comment on le produit, de façon à ce que ceux qui nous nourrissent puissent vivre dignement et comment en assurer l’accès à tous?

Le nombre de personnes en insécurité alimentaire est bien trop élevé pour faire reposer la réponse politique sur le secteur associatif. C’est d’une vraie politique de protection sociale qui inclut le droit à l’alimentation dont nous avons besoin. Nous commençons à réfléchir aux perspectives de la sécurité sociale de l’alimentation.

 

Publié par Terrain D'entente dans pour une alimentation de qualité accessibel à toutes et tous, 0 commentaire