Environ 150 personnes nous ont rejoint durant ce temps de partage..
Nous avons décidé d’organiser cette soupe suite à l’attentat contre Charlie Hebdo pour faire la démonstration qu’il est possible et heureux de construire des choses tous ensemble et de pouvoir faire société commune. Nous sommes contre les amalgames et la stigmatisation des musulmans engendrés par les médias.
Cette décision collective a été le fruit de nombreux débats entre les membres de l’association, à l’occasion du café des femmes. De nombreuses familles avaient du mal à se positionner par rapport à cet évènement. Elles voulaient affirmer qu’elles s’indignaient face à la violence de cet attentat mais qu’elles étaient également contre les caricatures dessinées par le journal de Charlie Hebdo, vécues comme un blasphème envers le prophète.
Des associations amies se sont joint à ce projet : Vivre à Beaubrun, Les Moyens du Bord, Globe 42, le centre social du Babet.
Nous avons tracté devant les écoles du quartier, pour annoncer cet évènement. Beaucoup de familles ont été touchées par la démarche qui a permis de parler d’un sujet tabou sur le quartier. Tous les petits commerces contactés ont réagit également de façon positive à cette invitation.
Des amis musiciens étaient venus manifester leur solidarité. Ils ont apportés ainsi un petit air de fête à ce rassemblement, car il y a de quoi se réjouir aujourd’hui de tout ce que nous savons construire ensemble, dans nos diversités, dans ce contexte sociale très fragile et éprouvant pour beaucoup.
Avant le partage de la soupe, nous avons expliqué les raisons de ce rassemblement:
Il nous a fallu tout ce temps non pas pour réagir au drame de Charlie hebdo. Sans hésitation, notre solidarité est allée à tous les journalistes, salariés, policiers, victimes de cette tragédie. Mais aujourd’hui, nous voulons dire que nous refusons qu’au nom de cette tragédie, se développent des propos et des politiques de stigmatisation vis-à-vis de toute une partie des familles des quartiers populaires
Ce qui nous a également profondément affectés, scandalisés, et beaucoup inquiétés, dans l’affaire de Charlie, c’est la réponse de l’état qui a été essentiellement sécuritaire. On croise aujourd’hui des militaires dans les gares, dans les grandes surfaces, dans certains quartiers. Des enfants ont été convoqués au commissariat parce qu’ils disaient qu’ils n’étaient pas Charlie, plusieurs adultes ont été emprisonnés pour les mêmes raisons.
De nombreux indicateurs manifestent un peu partout un profond mal être sociale qui s’aggrave. Il faut des réponses à la hauteur de la gravité de la situation.
Et nous savons tous aujourd’hui ce qui fait le lit de la violence. Une violence qui répond à une autre violence : la pauvreté d’un nombre toujours plus important de