Comment dépasser les frontières érigées entre les membres de l’éducation nationale et les différents membres de la communauté éducative, les associations d’éducation populaire, les parents….pour rendre légitime leur parole, leur volonté de devenir partie prenante et soutenir la lourde mission de l’école ? Dans les différents textes il est de plus en plus question de l’importance de la construction de ces liens et les verrous restent toujours aussi tenaces un peu partout.
Les parents peuvent trouver une place réelle dans l’école à partir d’un cadre scolaire, d’un projet éducatif bien défini par l’équipe enseignante qui en est responsable. C’est la seule façon d’apporter des repères sur les possibilités et les limites de la relation entre les membres de cette communauté éducative. C’est ce qui donne la possibilité à chacun d’avoir une grande liberté pour s’investir et devenir force de proposition en respectant cet espace particulier de l’école qui a un mode de fonctionnement propre et des contraintes qui sont importantes à bien identifier.
Les enseignants peuvent investir et apprécier ce travail de « collaboration » si le temps nécessaire est pris en compte dans leur charge de travail. on ne peut pas demander dans la durée à des enseignants de participer à ce type de projet qui nécessite beaucoup d’énergie uniquement sur leur temps personnel, de manière militante.
Les constats: Si les parents se sentent rejetés de l’école, les enfants ne sont pas dans de bonnes conditions d’apprentissage. On souhaite tous favoriser des conditions de bien être à l’école. L’école ne fait plus référence pour des enfants de plus en plus nombreux qui vivent ce qui s’y passe comme sans rapport avec leur réalité, leur identité, leur culture, leur famille, leur condition de vie, leur avenir.
L’école ne peut assumer son rôle que si elle considère l’enfant dans toutes ses dimensions, elle se construit avec la participation des parents. Parents inquiets, qui cherchent à encourager les enfants dans leur parcours scolaire, mais impuissants à pouvoir être partie prenante d’un système qu’ils ne comprennent pas.
Nombreux sont les parents prêts à s’impliquer si un espace leur est ouvert. Ils savent expliquer les freins à la relation avec les enseignants, et faire des propositions concrètes. Ils sont volontaires pour s’impliquer dans des rencontres pour favoriser la meilleure scolarité possible des enfants. Nous pouvons identifier, grâce à leur contribution, les besoins et les possibilités de transformation dans l’enceinte de l’école.
Les préalables à la réussite:
Une bonne compréhension mutuelle
Le postulat de la co éducation (parents, enseignants, structures) Nous sommes collectivement responsables de l’éducation des enfants.
Nécessité de créer des espaces de rencontre: Pour comprendre les préoccupations de chacun, mettre en question des dysfonctionnements, réfléchir à nos conceptions de l’éducation, créer une communauté éducative d’entre aide.
Comment rendre possible ces espaces?
Importance du lieu où se déroule les échanges: pas le hall d’entrée, sous le regard de tous
Il faut beaucoup de temps pour se reconnaître: des poses café (répétition de choses simples)
Des temps d’école ouverts aux familles (un accueil le matin sur un créneau horaire).
Des samedis matins pour parler des réussites, des projets, des réalisations.
Des ouvertures pour des ateliers à partir de compétences particulières, d’envies des enfants (parents, associations)
Certaines classes accueillent les parents sur des temps scolaire.
Des temps ponctuels pour des sujets d’actualité dans l’enceinte de l’école, les questions internes au fonctionnement de l’école. (que faire face à la déscolarisations; problème lié au temps péri scolaire; les devoirs à la maison: qui permet un lien quotidien entre l’école et la famille, quoi proposer d’autres pour maintenir ce lien régulier? ; problèmes liés à la restauration scolaire….)
Etre associé à ce qui peut être dit en classe face à des évènements particuliers qui traversent la société.
Prendre appui sur la communauté éducative: les différentes asso assurent la garde des enfants pendant des temps de rencontre parents/enseignants. Elles peuvent être présentes à l’occasion de repas partagés ….
Cloisonnement entre les différentes structures (Marie, écoles, centres sociaux…) Que tous les acteurs se rencontrent qu’on n’entende plus « ça ne me concerne pas, c’est la Mairie… »
Un enfant qui relève de soins, représente un long processus d’acceptation. Les enseignants s’inquiètent parfois un peu vite, faire confiance au diagnostic des parents qui connaissent l’enfant dans un autre contexte, les autres structures. Les orientations interprétées comme un échec « qu’est ce qui va le mieux pour cet enfant là? » Le DRE peut jouer un rôle
Problème des délais d’attente pour les prises en charge spécifiques… Le RASED doit retrouver les moyens nécessaires Créer un réseau d’entre aide avec des parents ayant traversés les mêmes difficultés « boite à outil des expériences de chacun ».
Trouver la bonne manière de se parler pour rétablir un niveau d’égalité dans les échanges
» si vous êtes en retard, votre enfant peut être confié à la police »
Les parents expriment beaucoup leur difficulté à prendre la parole. « Ca ne sert à rien de parler, on n’est pas entendu ».
Peur de l’institution, manque de compréhension de son fonctionnement, les horaires, incompréhension face au système scolaire, cigles, vocabulaire, lisibilité des intervenants. Les parents se sentent dévalorisés.
Les leviers: discussion devant l’école, mobilisation autour d’évènements, trombinoscope des intervenants, diffusion des comptes rendus qui ciblent les réponses aux préoccupations des parents.
Les parents dont la communication est plus facile, un poste de psycho, d’IDE, une personne extérieure à l’équipe enseignante peuvent assurer la médiation en cas de litige.
C’est possible de prendre des initiatives pour accueillir les parents dans l’école, à l’échelle d’une seule classe, même si toute l’équipe n’est pas enthousiaste face à cette perspective.
Des comportements peuvent se transformer. A l’exemple des enfants qui réclament à leur nouvel enseignant, les « quoi de neuf », les « conseils » suite à cette expérience positive de leur année scolaire précédente.
C’est indispensable que l’école ne se retrouve pas seule sur son territoire, qu’elle puisse s’appuyer sur les autres structures pour construire une communauté éducative et chercher des solutions aux problèmes des familles.
C’est dans la simplicité et la diversité des propositions d’ouverture de l’école aux parents qu’on se donne le plus de chance de rendre accessible cet espace à toutes les familles.
Nous souhaitons ouvrir ces temps de réflexion aux écoles de la ville. Nous pouvons faire une proposition de démarche de co éducation que nous pouvons transmettre à toutes les structures concernées.