Terrain d’Entente, VRAC 42 (vers un réseau d’achat en commun), Les Brigades de solidarité, La Fourmilière, le réseau des AMAPS, la Fabrique de la Transition, De la Ferme au Quartier ont décidé d’interpeller tous les acteurs potentiellement concernés par l’alimentation et sa qualité.
Au vu de l’impact de l’alimentation et de sa production sur notre santé et sur la nature, de l’ impossibilité majeure à y avoir accès pour un nombre toujours croissant de nos concitoyens, il est nécessaire de développer un cadre qui rende accessible une alimentation issue d’une production écologique et équitable pour tous , avec la possibilité pour ceux qui nous nourrissent de pouvoir vivre dignement de leur travail.
Notre système alimentaire est principalement basé sur la loi du marché. Ses impacts sur l’environnement, la cohésion sociale et la santé de tous sont considérables. Ce système souffre d’un sérieux déficit démocratique.
L’alimentation de qualité, la préservation de l’environnement, la reconnaissance des travailleurs de la terre, la relocalisation de la production alimentaire, doivent être considérées comme une question de santé publique.
A St Etienne, de nombreux collectifs sont investis sur la question de l’alimentation et s’engagent dans des actions qui se déclinent de manière très différente.
Nous sommes confrontés à l’urgence sociale pour tous ceux qui n’ont pas de quoi se nourrir au quotidien, à l’urgence sanitaire pour tous ceux qui sont soumis à l’aide alimentaire ou aux produits issus de la grande distribution, et à l’urgence environnementale, avec l’enjeu de la production alimentaire (comment sortir de la logique de l’agro-industrie et de tout son cortège d’aides, avec la banque alimentaire comme variable d’ajustement, comment soutenir une agriculture paysanne viable pour les producteurs?)
Il s’agit également de s’adresser à ceux pour lesquels rien n’est accessible, et qui ne sont pas partie prenante de tous ces réseaux, pour justement les inclure.
Tout en poursuivant les actions de solidarité et d’entraide, nous sommes confrontés à la question de notre contribution à ce que chacun puisse se nourrir correctement et de manière digne, qu’il puisse choisir sa nourriture en fonction de ses goûts et habitudes, pour une démocratie alimentaire.
Il y a nécessité de construire une réflexion et des démarches transformatrices qui prennent en compte les besoins vitaux en tant que droits universels et apportent des réponses pour pallier aux catastrophes environnementales.
L’enjeu est de pouvoir définir collectivement ce que nous voulons manger, comment le produire et comment en assurer l’accès à tous.
Pour envisager un changement résolu du modèle agricole qui ferait la part belle à l’agriculture paysanne, durable sur les plans sociaux et environnementaux, pour rendre possible la souveraineté alimentaire, et casser les dépendances avec les secteurs transnationaux agro-alimentaires, des étapes sont incontournables.
Un travail de réflexion est en cours sur la construction d’une sécurité sociale de l’alimentation. Des communes s’engagent pour augmenter les possibilités de maraîchage à destination des collectivités. Le réseau des AMAPS, des coopératives envisagent le développement de systèmes solidaires qui concernent de manière équitable les producteurs, les distributeurs, les consommateurs.
A ce jour, il semble possible de nous engager ensemble pour constituer un fond de solidarité pour que tous les stéphanois puissent avoir accès au mode d’alimentation de leur choix.
Vous êtes différents interlocuteurs concernés: les différents espaces de distribution, les producteurs… C’est ensemble que nous pourrons faire pression sur les pouvoirs publics de façon à prendre en considération les besoins de tous pour assurer l’organisation des circuits alimentaires respectueux de chacun, sur tout le territoire.
« Le droit fondamental à la nourriture suffisante est d’une importance cruciale pour la jouissance de tous les droits » (Hilva Elver, rapporteuse spéciale du droit à l’alimentation)