2017

Appel aux dons pour soutenir Terrain d’Entente !

Nous avons besoin d’un local pour que les activités de Terrain d’entente se développent, il serait aussi la reconnaissance de tout ce travail qui se construit grâce à la participation active de tous.

Différents lieux nous accueillent, pour nos réunions d’équipe,  le café des femmes, la garde des bébés. Ces différents lieux provoquent beaucoup d’éparpillement. Les dossiers nécessaires au fonctionnement de notre association sont répartis au domicile de plusieurs membres de l’équipe. Ces lieux sont remis en question à chaque période de vacances. Nous devons entreposer l’ensemble de notre matériel dans un garage La Mairie a toujours refusé de nous attribuer un local.

Dans notre collectif, nous pouvons compter sur la capacité de mobilisation et les compétences d’un bon nombre d’adhérentes.

Il existe chez ces femmes, des capacités professionnelles qui doivent être mises en évidences et qui ont un réel intérêt pour la ville( savoir participer à la dynamisation d’une rue qui se désertifie, en ouvrant une boutique). Ces compétences permettent de construire un dynamisme au sein du collectif qui a des incidences bénéfiques pour chacune d’entre elles.

Un local permettra:

1- L’ouverture d’un salon de thé sur 3 après midis par semaine, avec des plats à emporter, des temps réguliers d’animation dans la boutique (plusieurs amis musiciens, conteurs, artistes… , avec la participation des enfants).

2- Un atelier couture pour réaliser des décorations pour embellir les appartements, enrichit par les savoirs faire des unes et des autres. Proposer des services aux personnes extérieures comme les ourlets des pantalons et petites coutures.

3- Des ateliers « beauté/Bien être »,

–   Coiffure, maquillage, épilation, coloration…pris en charge par les adhérentes de l’association. Plusieurs d’entre elles ont des aptitudes, voire des CAP de coiffure

– Séances d’auto massage, d’échange de massage et une initiation aux huiles essentielles, avec la participation d’une masseuse, aromatheurapeute.

Nous ressentons de plus en plus ce besoin de soin et cette capacité à partager des savoirs faire.

Toutes les actions menées sont proposées bénévolement par les différentes adhérentes de l’association, chacune d’entre elles prête une partie du matériel nécessaire Nous espérons pouvoir acquérir une petite autonomie financière à partir de l’ouverture du salon de thé, des plats à emporter et des services autour de la couture.

Nous devons disposer de 5000 euros pour couvrir les frais de location du local pour un an.

C’est pour cela que nous faisons recours à un site de demande de don.

Nous constatons d’année en année la réduction des subventions, alors que notre collectif, lui , s’agrandit. Il nous est aujourd’hui impératif de trouver une solution aux problèmes de financement, afin de pérenniser notre action dans ce quartier défavorisé de Saint-Etienne.

N’hésitez pas à donner sur le site :

 

https://www.helloasso.com/associations/terrain-d-entente

 

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Deuxième tournois de foot en soutien aux peuples qui subissent d’intenables Injustices

Deuxième tournois de foot en soutien aux peuples qui subissent d’intenables Injustices

Notre premier tournois de foot en soutien au peuple palestinien a permis une forte implication de nombreux membres de Terrain d’Entente, les enfants étant à l’origine de cette initiative.

Fort de cette expérience nous avons renouveler cette année une rencontre du même type.

 

Samedi 26 Aout , sur le terrain de foot de l’Etivallière, en partenariat avec BDS.

 

 

Le rappeur stéphanois RLM était présent pour l’occasion et nous a offert un véritable concert en plein air !

 

 

A Terrain d’Entente, les projets sont construits avec les adultes, les enfants et les jeunes, à partir des envies et des besoins manifestés.

Les enfants et les jeunes ont souhaité, pour la deuxième année, organiser un tournois de foot sur un vrai terrain de foot et inviter de façon très large.

Les adultes, nous sommes très inquiets de ce qui continue de se vivre loin de chez nous.

Hélas, nous avons à déplorer de multiples drames qui ont ravagés notamment la Syrie et d’autres régions de monde.

Depuis des années, en Syrie, une guerre extermine le peuple. Il faut une solution en Syrie qui soit basée sur la volonté du peuple qui doit pouvoir reprendre la parole pour qu’il détermine la façon dont il envisage l’avenir.

En Palestine, la situation continue de se dégrader, les colonies israéliennes gagnent toujours plus de terrains privant ainsi le peuple palestinien de ses terres. Le peuple palestinien est étouffé, exsangue, condamné.

Nous ne voulons pas restés impuissants. Les campagnes menées par BDS, à l’initiative de militants palestiniens représentent un véritable espoir de changement. Ce collectif agit pour exercer une pression sur le gouvernement israélien pour dénoncer ces pratiques d’apartheid, et rester au côté du peuple palestinien pour construire un état de droit, de justice et d’égalité.

 

Ce tournois de foot est donc consacré à toutes ces situations de guerre et d’in justice dont nous ne voulons plus.

Des boissons et des gâteaux réalisés par les femmes de Terrain d’Entente ont été vendus pour soutenir le travail de BDS.

 

Une mobilisation importante de différents collectifs a permis que ce tournois soit à la hauteur de cet enjeu.

 

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Atelier Théatre avec le Collectif X

Pendant quatre mois les enfants de Terrain d’Entente ont eu la possibilité de se mettre au théâtre à travers un atelier hebdomadaire proposé par le COLLECTIF X à l’amicale laïque de Tardy.

Raconter ensemble l’Odyssée, traverser les péripéties d’Ulysse qui cherche à rentrer chez lui à Ithaque, a été la base de nos exercices d’improvisations.

Naufrages, combats, chants de marins, personnages fantaisistes ……. deux scotchs disposés au sol et on a un bateau, quinze enfants motivés et énergiques et on a un équipage de matelots.
Chaque mercredi chaque atelier nous faisait traverser une étape du voyage d’Ulysse.
Tous les rôles étaient chaque fois tirés au sort, dans le but de pas s’approprier une partition mais de la prendre en charge collectivement :
quand c’est l’autre qui travaille un rôle c’est moi aussi qui travaille en l’observant.
Prendre en charge une histoire collectivement c’est aller au delà de ses frustrations personnelles de ne pas jouer le rôle qu’on voulait absolument faire, c’est être à l’écoute, s’exprimer,  oser faire des propositions, apprendre à suivre celles des autres.
C’est jouer ensemble même quand on ne se connait pas et pouvoir se redécouvrir quand on se connait trop.

Ces ateliers mélangeaient des enfants du quartier de Beaubrun-Tarentaize, des enfants du quartier de Tardy, ainsi que d’autres. Chacun pouvait venir sans obligation, à son rythme et selon ses possibilités (des fois une fois par mois, des fois chaque mercredi) seulement avec l’envie d’être là. Les séances se déroulaient en commençant par le partage d’informations sur l’histoire de l’Odyssée, un échauffement physique, des exercices ludiques qui font traverser différentes émotions ( joie, tristesse, peur… ) ou situations de jeu ( une grande fête, une tuerie, une fuite…), puis par la mise en scéne de l’épisode du jour et enfin par un gôuter tous ensemble.

 

Les enfants ont pu apprendre la difficulté de la répétition : travail incessant du comédien de refaire encore et encore pour affiner, maîtriser, muscler. Ils ont pu s’approprier des exercices d’échauffements et en faire à leur tour.

Enfin ils ont pu monter sur scéne et jouer sous les feux de la rampe avec des comédiens adultes amateurs et professionnels devant un public de famille , d’amis et d’inconnus.

Suite à cette expérience, des idées de personnages, des envies de proposer d’autres histoires, d’explorer d’autres types de théâtre s’est faite ressentir parmi les enfants  et ils ont pu prendre en charge des petites saynètes, faire des propositions et continuer à travailler le jeu et l’imaginaire.

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Rencontre avec Saïd Bouamama

Nous avons eu le plaisir d’accueillir Saïd Bouamama le 4 Juillet 2017.

Il est docteur en socio économie, il est également chargé de recherche et formateur pour des travailleurs sociaux.

Terrain d’Entente et le Centre Social du Babet étaient à l’initiative de cette rencontre. Nous travaillons ensemble depuis quelques années et nous nous efforçons de nous engager avec les familles du quartier pour chercher les réponses les plus adaptées aux besoins et aux envies manifestées.

Nous avons souhaité rencontrer Saïd BOUAMAMA parce que son analyse sur la situation des quartiers populaires rentre en résonance avec notre perception et notre compréhension de la réalité.

Son intervention nous a aidé à mieux cerner l’évolution des quartiers populaires, ce qui se vit aujourd’hui, les difficultés et les ressources. Nous avons pu également aborder la question du  besoin de présence militante, d’implication avec les habitants.

Nous sommes également très préoccupés par la situation des jeunes. Certains d’entre eux n’ont plus aucun contact avec les adultes du quartier, il y a un sentiment d’impuissance qui se développe, où on n’arrive plus  à s’interroger collectivement sur cette très préoccupante situation.

L’association Terrain d’Entente poursuit son action sur le quartier depuis Avril 2011. Nous sommes engagés dans une démarche d’éducation populaire qui se réfère à la pédagogie sociale. C’est une pédagogie de l’action.

Notre travail est de comprendre et d’apprendre la réalité de ce que vivent les familles en construisant une relation au rythme de chacun, en donnant du temps au temps. Nous offrons juste un temps de présence. Chacun peut participer à nos rencontres, quand c’est possible et utile pour lui, en fonction de ses centres d’intérêts et pas selon ses possibilités financières. Ce qui contribue pour bonne part, à la possibilité pour chacun de s’engager et d’être partie prenante dans tous les projets menés.

 

Cette posture permet de percevoir peu à peu la façon dont les familles vivent les évènements qui traversent leur vie et de s’indigner ensemble face à ces situations d’abandon, de relégation, et d’en faire notre affaire.

 

 

Nous sommes essentiellement centrés sur des actions collectives qui rendent possible certaines choses et mettent en évidence que le collectif est une force et une richesse. Nous construisons avec les familles des projets qui répondent à des besoins, des envies, qui règlent des problèmes concrets. Ces actions collectives sont l’occasion de développer pleins de savoirs et surtout mettent en évidence des savoirs qui ne sont pris en compte nulle part. Ensemble on sort de l’impuissance.

On peut dire alors, vous connaissez les familles de Tarentaize?

Ah oui, ces parents qui s’impliquent dans la démarche « 1001 Territoires, pour la réussite de tous les enfants à l’école », ces parents qui organisent des diaporamas pour les rencontres pays d’origine, ces parents qui organisent des soupes qu’ils offrent sur l’espace public pour manifester leur position face à certains évènements qui traversent la société, ces parents qui participent à l’animation d’une rue en ouvrant un salon de thé, dans le cadre de la Biennale….

 

Nous cherchons les moyens d’exercer de façon effective notre responsabilité collective dans l’éducation et la protection des enfants. Et nous nous efforçons de nous engager, avec les acteurs volontaires de l’action éducative, pour construire, avec les parents, une communauté éducative, à l’échelle du quartier. Où chacun se sent responsable, impliqué, à égalité

Nous encourageons les enfants à partir des conseils qui ont lieu chaque semaine, de devenir partie prenante de nos temps de rencontre, en les accompagnants dans leurs projets pour qu’ils puissent aboutir.

Les enfants s’investissent et s’engagent pour des projets qui font sens pour eux.

Nous nous centrons sur des modes d’expression artistique (Atelier Théâtre, Atelier écriture, Atelier peinture, Atelier paperolle….)

 

Nous recherchons des modes de manifestation pour mettre en valeur toutes ces productions. On peut dire aujourd’hui: vous connaissez les enfants de Tarentaize? Ah oui, ceux qui ont réalisé l’exposition de peinture à l’amicale de Chapelon, ceux qui ont décoré la librairie croque’linotte avec des origamis, ceux qui ont animé des ateliers paperolles dans le cadre de la fête du livre, ceux qui ont réalisé une émission de radio….

 

Depuis 3 ans, nous avons développé un partenariat avec le centre social du Babet et la médiathèque du quartier, des actions qui concernent nos différentes structures se sont développées. Et nous avons ensemble l’occasion de proposer des débats.

 

 

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Fête des escaliers du Cret de Roch

Ce week-end, nous étions invités à la Fête des Escaliers du Crêt de Roch. Cet événement organisé par l’association « Les Cris du Quartier » rassemblait cette année plus d’une centaine de personnes. Cette fête de quartier est un événement populaire, l’occasion pour tous les stéphanois de se réunir autour d’une crêpe ou d’une partie de chamboule tout.

Cette année nous avons pu découvrir une quinzaine d’ateliers lors de notre ascension des marches du Crêt de Roch. Au programme : Jeux en bois, Toboggan en carton, atelier boxe, cirque ou encore maquillage, et deux concerts prévus en fin d’après-midi pour clore cette journée de fête.

Notre collectif étant invité à participé aux festivités, nous étions un groupe d’une quinzaine de personnes à quitté le terrain ce Samedi pour nous rendre aux escaliers du Crêt de Roch. Après une marche éreintante sous un soleil de plomb, nous sommes arrivés au pied des marches, déshydratés mais contents. Les enfants ont pu profiter du toboggan, d’un jeu de chamboule tout et d’un atelier d’accro-gym au cours duquel ils ont pu apprendre quelques portés.

Nous avons ensuite continué notre ascension jusqu’aux ateliers boxe et cirque qui se trouvaient en haut des marches. Les enfants ont pu profiter pleinement de ces deux activités pendant que les plus jeunes participaient à un atelier maquillage. C’est après ces quelques ateliers que nous avons décidé de reprendre notre route en direction de Tarentaize dans une ambiance chaleureuse après cet après-midi de fête.

 

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Pour un travail social alternatif.

Depuis plusieurs années, dans tout le champs de l’action sociale, on voit apparaître de nouveaux mots. Dans le cadre de la réorganisation des services, on parle aujourd’hui en terme de « management ». Le bilan d’activité est devenu le « rapport annuel des performances ». On parle en terme de « flux » et de « stocks » à propos des personnes non contractualisées au RSA.

Cette façon de nommer notre contexte de travail, détermine une façon de penser et de comprendre la réalité, conditionne et justifie de nouvelles pratiques.

L’objectif est que le travail devienne mesurable, comparable d’un service à l’autre, à l’aide des chiffres. On se doit d’optimiser chaque poste de travail pour réduire les coûts. Nous évoluons désormais, dans ces différents services, avec la même logique du management d’entreprise.

La voie hiérarchique dans chaque institution devient de plus en plus contraignante, chaque agent est sommé de respecter les directives, de se soumettre aux différents protocoles pour appliquer les dispositifs, penser et établis sans aucune concertation. Toute prise d’initiative pour chercher des réponses aux difficultés qui se manifestent de façon croissante, est devenue désormais impossible. Ce qui conduit à un sentiment d’impuissance, de dépossession, qui produit peu à peu des formes de démissions, de désengagement dans le travail. Mais le plus grave, la colère légitime des agents, se retourne bien souvent contre les personnes en demande d’aide qui sont de plus en plus perçues comme incompétentes et responsables de leur situation. Leurs demandes mettent les agents qui les accueillent en difficulté. Dans de nombreuses situations il n’y a plus d’aide concrète possible.

Les institutions socio-éducatives ne trouvent plus de solutions aux problèmes sociaux actuels. Pire, elles les aggravent en acceptant une individualisation toujours plus croissante des réponses qui tend à isoler les personnes dans des situations sociales difficiles.

L’exclusion d’une partie de la population mène au repli et à l’isolement de celle-ci, a une méfiance des uns envers les autres.

Cette idéologie, concernant la notion de la responsabilité individuelle dans les situations de détresse, gagne du terrain. Il n’y a plus de lecture politique et critique de la société. Pendant ces trente dernières années, le travail social a été malmené à tel point qu’il a perdu pour une bonne partie l’essence de sa création.

Le sens du travail social est de favoriser l’émergence de nouvelles lois de protection contre les situations de vulnérabilité. Chaque agent est un observateur privilégié des évolutions de la société, il doit remplir une fonction de vigilance et d’alerte. Il lui appartient, de faire remonter auprès des pouvoirs publics les besoins repérés, et de proposer des évolutions.

 

Le néolibéralisme s’attaque avec continuité et méthode à l’état social. Tout devient un coût, renvoie à un budget. Et le travailleur social doit se mettre au service de ce projet libéral.

 

Ces différents constats sont suffisamment alarmants et inacceptables pour nous donner l’énergie pour chercher et tenter de construire une alternative.

Il existe dans différents points de notre territoire, des actions qui se situent hors les murs. Des actions pour aller à la rencontre des gens, pour occuper l’espace publique, pour être présents dans ces espaces oubliés, délaissés. Ces actions sont portées par ceux qui se nomment les « pédagogues sociaux ». Ils ont créés, au fil des années, des espaces de rencontre notamment à Longjumeau avec « Intermèdes Robinson », à Grenoble, avec « Mme Rutabaga », à St Etienne avec « Terrain d’Entente ».

Le terme de pédagogie sociale évoque toute une histoire socio éducative. C’est une pédagogie engagée, une pédagogie de l’action.

Il est inspiré des pédagogies, de Yanus Korczak avec la république des enfants, de Célestin Freinet et les classes coopératives, Paolo Freire et la pédagogie des opprimés.

Chacun a su s’indigner face à une réalité sociale inacceptable, et s’est efforcé de construire des collectifs qui soient émancipateurs, source de transformations sociales, pour améliorer les conditions de vie des populations les plus à la marge des sociétés et leur assurer une vie digne, une conscience, une reconnaissance, une place.

Cette approche porte sur la critique de la réalité sociale, la nécessaire transformation de la société.

Nous sommes au fondement du travail social.

Laurent OTT a initié en France ce mouvement de pédagogie sociale depuis 20 ans. Avec la volonté de rejoindre et de s’engager avec les personnes les plus en difficulté pour construire plus de justice, retrouver des liens d’entraide et de solidarité, construire ensemble du commun. Faire société.

Laurent OTT nous rappelle que c’est un problème de société qui nous concerne tous, le fait que des familles soient exclues, marginalisées, oubliées des structures qui sont censées accueillir tout le monde.

 

Il nous faut donc exercer de façon effective notre responsabilité collective dans l’éducation et la protection des enfants, sur chaque territoire. Il nous faut rejoindre les personnes exclues là où elles vivent.

Il s’agit d’offrir un temps de présence de façon régulière, même jour, même lieu même heure et de s’engager auprès des personnes que nous rencontrons dans la durée.

Il nous faut chercher à transformer avec les personnes concernées ce qui est inacceptable: l’exclusion de tous les secteurs sociaux, économiques, politiques et culturels des familles les plus pauvres, et toutes ses conséquences qui peuvent être dévastatrices.

 

Comment cette démarche particulière se manifeste?

La tâche de la pédagogie sociale, n’est pas de transmettre des contenus culturels, mais de s’occuper de la manière de dépasser les problèmes émergents des personnes en vue de leur développement et de leur intégration.

Le pédagogue social travaille sur le terrain public, dans la rue ou dans un parc en observant l’environnement qui l’entoure, tel un arpenteur. Il est là, en posture de récepteur : il voit, il entend, il reçoit des impressions. Ces impressions lui permettent de mieux appréhender ce milieu pour une transformation de celui-ci par ses occupants.

Il est un « visiteur », il a conscience qu’il n’ est pas chez lui, qu’il est ignorant de beaucoup de choses. Son travail est de comprendre et d’apprendre la réalité de ce que vivent les familles en construisant une relation au rythme de chacun, en donnant du temps au temps.

Cette posture permet la rencontre. Peu à peu, au fil des semaines, la parole se libère. A partir des besoins, des envies manifestés, des projets d’actions se mettent en place.

Ces actions collectives permettent parfois de régler des problèmes concrets. Elles sont l’occasion de développer pleins de savoirs et surtout mettent en évidence des savoirs qui ne sont pris en compte nulle part. Ensemble on sort de l’impuissance. Ensemble, nous avons fait un pas de plus dans la construction de rapports plus égalitaires et plus justes.

A partir de ces échanges, de ces actions, on comprend mieux la réalité. Ils permettent une remise en cause de nos à prioris, de nos préjugés, on construit ensemble des savoirs nouveaux. De là leur pouvoir émancipateur.

« Les habitants se forment dans les actes qu’ils posent au sein du collectif, les pédagogues se forment au contact des habitants. Chaque action est l’occasion de confronter ses représentations et ses acquis à une réalité complexe, et permettre des réajustements. Les temps mise en place en Pédagogie Sociale, sont l’occasion d’expérimentation de savoir être, savoir-faire, qui se formalisent par la répétition, l’échec, et la réussite. En cela, les espaces où se pratiquent la PS sont des espaces de formation continue et globale. » (Laurent OTT)

 

Nous sommes essentiellement centrés sur des actions collectives qui rendent possible certaines choses et mettent en évidence que le collectif est une force et une richesse. Nous construisons avec les familles des projets qui répondent à des besoins, des envies, qui règlent des problèmes concrets. Nous encourageons les enfants à partir des conseils qui ont lieu chaque semaine, de devenir partie prenante de nos temps de rencontre, en les accompagnants dans leurs projets pour qu’ils puissent aboutir.

Nous faisons ensemble société, nous sommes de plus en plus centrés sur nos intérêts et préoccupations communes.

Nous n’avons pas d’intention particulière concernant la façon dont ce collectif devrait évoluer, par contre nous accordons beaucoup d’attention à chacun pour comprendre au mieux les besoins, les envies et pour y trouver ensemble les réponses les plus adaptées.

Nous offrons juste un temps de présence. Même jour même lieu même heure, on peut compter sur nous, tout au long de l’année. Ce temps de présence est proposé de manière libre, inconditionnelle et gratuite.

Un accueil libre, où l’on vient quand on veut, et l’on part quand on veut. C’est le respect du temps des personnes qui nous rejoignent quand c’est utile et possible pour elles.

Un accueil inconditionnel, pour tout le monde. Notre collectif organise ses rencontres à partir du multi âge et du multiculturel. A l’image de notre belle France.

Un accueil gratuit, ce qui nous met dans un lien d’égalité. Chacun peut participer à nos rencontres en fonction de ses centres d’intérêts et pas selon ses possibilités financières. Ce qui contribue pour bonne part, à la possibilité pour chacun de s’engager et d’être partie prenante dans tous les projets menés.

 

Cette posture permet de percevoir peu à peu la façon dont les familles vivent les évènements qui traversent leur vie et de s’indigner ensemble face à ces situations d’abandon, de relégation, et d’en faire notre affaire.

Nous sommes au coeur de ce que la société produit de violent.

La violence se traduit essentiellement par la pauvreté qui s’aggrave et qui s’amplifie. Par la précarité, qui est pire que la pauvreté. La précarité c’est la peur du lendemain qui peut être pire, c’est l’absence de perspective d’un avenir meilleur, c’est le renoncement à des envies, des projets qui ont du sens, à des rêves, c’est le replis sur soi: « aujourd’hui, il faut faire confiance à personne et se méfier de tout le monde…. »

La violence c’est le désengagement des institutions qui empêchent que les démarches parfois incontournables à la survie de ces familles, puissent aboutir. A la CAF, à St Etienne, les rendez vous ne peuvent plus être pris dans l’urgence. Dans d’autres administrations, les RDV avec les AS ne sont pas possible avant 1 mois, voire 2. Et les problèmes administratifs et financiers qui continuent de s’aggraver.

La violence c’est les petits boulots indignes, en dehors de toute légalité. Pour ne citer que la réalité des conditions de travail des femmes de ménage qui acceptent des conditions insupportables (être prévenu à 6h du matin pour être opérationnel sur le chantier à 7h le jour même, ne pas être payé pendant le temps de déplacement qui peut aller jusqu’à une heure, ne pas avoir de pose de toute une matinée, la dureté du travail en lui même, les produits ménagés extrêmement polluants….) Ces femmes s’accrochent à ce travail. Le perdre serait tomber encore plus bas, ce serait prendre le risque de perdre des droits.

Et nous pouvons aussi nous émerveiller de toutes ces ressources qui se manifestent, de toutes ces solidarités qui se développent de manière totalement invisible. De cette capacité à surmonter la fatigue, le découragement pour organiser une soupe pour 150 personnes, se mobiliser avec d’autres pour réaliser des projets.

De savoir renoncer au programme de sa journée pour accompagner une mère encore plus en difficulté pour essayer de régler un problème.

 

Une forte relation de confiance se construit au fil du temps. Nous le devons à cette connaissance et cette reconnaissance. C’est également notre présence dans la durée, notre présence intense sur le quartier: du Mardi au samedi, tout au long de l’année, nous sommes là aussi les jours fériés, quand tout est fermé. Nous téléphonons très régulièrement: pour annoncer des sorties, pour prendre des nouvelles, pour évoquer des attentes plus particulières que les unes et les autres ont pu manifester.

Cette relation de confiance c’est peut être également construit sur la base de notre situation de précarité. A St Etienne, nous sommes présents au sein d’un quartier depuis 6 ans, et nous n’avons toujours pas de local. Nous dépensons une grande énergie, chaque année, pour obtenir des financements insuffisants qui ne sont pas pérennes. Nous subissons nous aussi cette absence de reconnaissance, cette incertitude du lendemain, cette instabilité de notre équipe qui change très souvent.

 

Ce statu très fragile, nous place dans un rapport d’égalité où l’implication de chacun est précieuse pour agir, penser, comprendre la réalité et que les projets puissent aboutir.

Cette force ainsi construite permet de dire que cette démarche particulière apporte une réelle ouverture pour un renouveau de l’action sociale.

 

« L’association, c’est du possible dans un monde où tout serait déjà dit et décidé par d’autres, où nous n’aurions plus de prise sur aucune direction, aucune orientation dans nos vies…

Cette rapidité, cette mobilité, cette souplesse des modes d’intervention nous aide à nous intégrer dans les territoires, à nous adapter aux situations, à accueillir l’imprévu et à donner une place à tous. Ce sont en quelque sorte les techniques d’une guérilla sociale contre toutes les formes de solitude et d’oppression. » (Laurent OTT)

 

Josiane GUNTHER Le 20 Mai 2017

 

 

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Rupture du Jeun avec les familles

La période du Ramadan est un temps très privilégié de l’année pour les familles de confession musulmane. Nombreux sont les adhérents de Terrain d’Entente à vivre sur ce rythme. Chaque année, nous souhaitons manifester notre marque d’attention et de respect sur ce temps fort et important.  Nous nous réjouissons de  toutes ces occasions où nous faisons ensemble l’expérience de pouvoir partager de façon  de plus en plus détendue et ouverte la façon propre à chacun de manifester des pratiques qui s’ancrent dans la réalité et qui nous ramènent à nos valeurs communes, nos centres d’intérêt. Plus nous nous ouvrons à la réalité des autres et plus nous sentons possibles de construire tous ensemble des espaces où chacun se sent une reconnaissance, une place.

Cette année, pendant ce mois de Ramadan, nous avons décidé ensemble de fêter chaque vendredi soir la rupture du jeûne.  Nous nous sommes donc installés sur notre terrain préféré, qui est à la fois éclairé le soir, et plutôt loin des habitations.  C’est là que nous avons monté nos tables et installés nos tapis.

Nous avions déjà fait l’expérience d’une rupture du jeûne sur notre terrain l’an passé. Une centaine de personnes étaient présentes et chacun de nous garde le souvenir d’un moment joyeux et convivial.
C’est pourquoi cette année, nous avons décidé de rendre ces rendez-vous plus réguliers, et de nous retrouver tous les vendredis soirs. Le vendredi est un soir idéal pour les enfants car il n’y a pas école le lendemain, ils peuvent ainsi veiller tard le soir et profiter avec les adultes de ces moments de fête. Aussi, tout au long de l’année, notre collectif (adultes et enfants) a su démontrer une incroyable capacité d’organisation (fête de noël, expérience du salon de thé, AG de l’association etc.).

Dès notre arrivée, plusieurs enfants étaient déjà présents prêts à faire la fête ! Puis des familles sont arrivées, certains amenant des gâteaux, d’autres des boissons. Nous avons même eu le droit à un couscous ! Petit à petit la soirée prenait forme : des groupes d’enfants jouaient un peu partout dans le parc, des matchs de foots avaient commencés sur le terrain pendant que les adultes dansaient autour d’un verre de thé au rythme de la derbouka de Saïda.

Sur place, un groupe de jeunes habitants du quartier nous on rejoint. Ils étaient une vingtaine et amenaient du taboulé et de la salade de fruit pour tout le monde. Ils ont pu nous expliquer qu’ils avaient récupéré tous ces aliments sur le marché, qu’ils faisaient ça régulièrement, et qu’ils se retrouvaient souvent avec de telles quantités sans trouver où les partager. Nous avons donc continuer à faire la fête tous ensemble, dans l’abondance de nourriture et de thé à la menthe !

Aux alentours de minuit, nous avons constitué des petits groupes de 5 personnes (3 enfants et deux adultes) pour préparer le lancer de lanternes. Une fois tous prêts, chaque groupe alluma sa lanterne, et presque toutes s’envolèrent !

Nous avons pu lancer une dizaine de lanternes, et profiter du spectacle.
Après ce moment magique, il était temps pour tout le monde de rentrer, le temps de ranger tous ensemble autour d’un dernier verre de thé.

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Les ateliers artistiques en 2016-2017

Les ateliers artistiques en 2016-2017

Depuis quelques années, nous avons mis en place un atelier peinture un samedi après-midi par mois, en collaboration avec une amie art thérapeute. Lors de ces ateliers thématiques et ludiques, les enfants découvrent à partir de beaux livres des œuvres d’artistes classiques et modernes, et s’en inspirent pour créer leur propre œuvre.

Chaque année nous exposons les œuvres des enfants et adultes de Terrain d’Entente. En 2016 c’est dans le beau lieu de l’Amicale Laïque Chapelon que nous avons pu les montrer, en lien avec nos amis des Moyens du bord.

Par exemple, le 12 novembre ils ont créé à partir de photos de tapis orientaux.

Le 10 décembre, ce sont deux superbes affiches qui ont été conçues à partir de peintures et dessins sur le thème « Terrain d’Entente, c’est quoi pour vous ? ». Ces deux panneaux ont ensuite servi à présenter notre association dans la vitrine de Croquelinottes, dans le salon de thé pendant la biennale du design.

De janvier à avril 2017, les enfants ont, sur les trois après-midis, découvert et travaillé à partir des méthodes de peinture tels que le pointillisme, des cultures lointaines et anciennes et encore vivantes comme l’art aborigène; ils ont exploré différents outils pour peindre, et en juin vont s’inspirer des mobiles de Calder.

Ils créent des œuvres personnelles en arrivant à se concentrer, à explorer leurs ressentis, émotions, idées…

Le 28 février ils ont peint sur des support en bois (morceaux de bois ramassés en forêt, lavés et séchés). Comme vous le voyez, les oeuvres sont de qualité, et ce parce que l’engagement a été total, la concentration extrême pendant une heure pour tous, davantage pour d’autres.

10 enfants étaient présents, de 5 à 14 ans, filles et garçons.

Le rangement de l’atelier, le nettoyage, ont été pris en main par Afsa de main de maître. Je l’ai félicitée pour tout ce qu’elle apporte dans l’association (c’est elle qui a peint le superbe poisson!).

Le 25 mars, les enfants ont produit une oeuvre collective sur du papier à fresque couvrant quatre tables du local. L’art aborigène fut peu exploité, les essais avec des matériels variés de peinture fructueux.

Le 29 avril, ils ont peint des feuilles de dessin A3 de différentes couleurs avec des matériels variés, de 4 à 14 ans, ils ont testé des mélanges, textures, outils. Ces feuilles leur serviront le 14 juin pour fabriquer des mobiles « à la Calder , qui décoreront notre terrain pour la fête de la musique, puis leur chambre !

 

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Les enfants et leur atelier Paperolle place Jean Jaurès

Les enfants et leur atelier Paperolle place Jean Jaurès

L’Association Terrain d’Entente a tenu un atelier paperolle (l’art de rouler le papier) place Jean Jaurès à Saint-Etienne le mercredi 19 avril 2017, dans le cadre des mercredis du livre.

Nous avons été contactés par la mairie suite à la qualité des origamis réalisés par les enfants dans la vitrine de la librairie Croque ’linottes.

La force de notre association se trouve dans la diversité et la complémentarité des personnes la composant. Chaque personne de l’équipe possède des qualités et des compétences mises au service dans l’ensemble de notre communauté.

Ce choix d’atelier nous a paru logique et dans la continuité de nos activités à Terrain d’Entente. Depuis le mois de février, les enfants s’initient à cet art (datant de la renaissance), lors de nos ateliers de rue les mercredis et samedis après-midi. L’avantage de cet art est qu’il est à la portée de tous, au niveau du matériel requis (bandelettes de papiers, ciseaux, colles) ou du niveau artistique de chacun.

 

 

Ils ont pu découvrir cet art, apprendre les techniques et se les réapproprier  pour que chacun crée son univers. Cet apprentissage fut partagé par une vingtaine d’enfants et de belles créations ont pu être exposées au mercredi du livre pour servir d’exemple.

L’atelier place Jean Jaurès fut un projet partagé par de nombreuses personnes. Les trois jeunes filles qui ont tenu l’atelier ont su à leur tour, transmettre aux passants leur savoir-faire. Ce fut un après-midi plein de discussions, de bonne humeur, de sourires. Les parents des enfants participants sont restés pour s’initier eux aussi ou prendre le temps d’échanger avec les personnes présentes.

C’est l’occasion pour les jeunes de montrer leur potentiel et leur envie de partager leur travail en dehors de leur famille ou de leurs amis. Les filles ont fait preuve de patience et de pédagogie pour expliquer cet art peu connu. La tenue de cet atelier paperolle fut une expérience très positive pour l’ensemble des personnes présentes.

Un enrichissement mutuel s’est fait lors de cet atelier paperolle car chaque personne dans son individualité a su s’approprier une technique de base pour inventer de nouvelles créations de roulage. Une coopération c’est mise en place entre les jeunes pour partager leur façon de faire. Sur l’ensemble des cinq heures d’atelier, il y a eu une multitude de réalisations en papier. En fonction de l’âge des enfants et de leurs envies, des prénoms, des paysages ou encore des formes abstraites ont été réalisées. Les créations furent d’une grande diversité et de qualité.

Ce fut aussi l’occasion pour l’Association de sortir du quartier et faire connaître nos actions et nos valeurs ayant comme socle une communauté éducative. Chaque personne quels que soient son âge et ses origines à quelque chose à apporter et transmettre aux autres. Cet atelier fut un bon exemple de cette transmission.

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Clip de RLM-Hiver Arabe

Pour la première fois cette année, notre collectif était invité à participer au tournage d’un clip de rap.

C’est donc avec grand plaisir que nous avons répondu à l’appel du rappeur RLM, un artiste stéphanois aux textes engagés. Cet après midi la, une trentaine de membres de Terrain d’Entente était présent au chateau de Roche-La-Molière.

Sur place, une centaine de personnes étaient réunies pour l’occasion. Un atelier créatif était proposé à tous, afin de pouvoir écrire un mot ou faire un dessin pour proner la paix dans le monde.

Adultes et enfants souhaitaient exprimer leur indignation et leur volonté de se mobiliser lorsqu’une situation nous paraît inacceptable.

Après un peu plus de trois heures de tournage, le clip était tourné et nous avons partagé un gouter tous ensemble en profitant d’un spectacle de danse proposé par une troupe locale.

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