Chanson

Cacher la poussière sous le tapis.

                                    

C’est une expression qui décrit ce que nous ne souhaitons pas montrer, ce qui doit rester caché. Une façon d’imager ce qui fait honte, ce qui est estimé indigne, inavouable.

Dans notre collectif, au fil des semaines, des mois, des années nous découvrons peu à peu de quoi est fait le quotidien de nombreuses familles qui subissent et supportent la précarité. Parmi ce qui alourdit fortement  la marche de tous ceux là,  il y a pour l’essentiel une grande difficulté à accorder sa confiance, à prendre le risque de rencontrer les autres, ceux qu’on ne connaît pas, d’oser une parole. Il n’est donc pas question d’oser dire et partager ce qui est vécu douloureusement jour après jour.

Il nous faut donner du temps au temps pour qu’une porte s’entrouvre. Avec certaines personnes,  plusieurs années ont été nécessaires pour qu’une relation devienne possible

La peur domine le quotidien qui est décrit par beaucoup par un sentiment d’enfermement, d’isolement, de « prison », de « fond du puit ». On entend également l’expression « on coule ».

Dans ces témoignages il est par contre, peu question de colère, face à tous ces empêchements à construire le quotidien de façon à ce qu’il devienne plus vivable, plus souhaitable. C’est plutôt la honte qui se manifeste, la honte de ne pas y arriver, de ne pas pouvoir offrir ce qui est essentiel à sa famille, de sentir ses enfants malheureux, frustrés,  et d’entendre les jeunes dire parfois  « la vie est trop dure ». La honte de se trouver face à son impuissance.  

Alors on préfère se taire et « cacher la poussière sous le tapis ».

A terrain d’entente nous ressentons pour de nombreuses familles un sentiment de découragement, de fatigue, d’usure. Pour certains même, des manifestations de dépression. Alors que lorsque nous nous retrouvons pour organiser des évènements, il est question la plupart du temps de dynamisme, d’enthousiasme et même de joie à participer, à s’inscrire dans les sorties avec de plus en plus de monde.

Petit à petit un espace de rencontres s’est construit, parce que nous sommes restés fidèles à nos rendez vous tout au long de l’année, parce que nous avons élaboré, tenté, bricolé sans relâche  et collectivement des solutions chaque fois que nous avons identifiés ensemble des problèmes, des besoins, chaque fois que nous avons osé exprimer des envies. C’est un  travail en commun qui se réalise, une mise en commun d’idées, d’initiatives, d’inventions. Nous élaborons toujours toutes ces tentatives à partir d’une conception qui nous est essentielles: l’intérêt général, l’intérêt de tous.

Ce travail, ces démarches qui parfois aboutissent,  construisent peu à peu un sentiment que quelque chose peut devenir  possible.   Le pas devient moins lourd, les têtes se redressent, l’espoir se profil, timide, mal assuré; mais il est bien là.

Ces expériences renouvelées au fil du temps redonnent un sentiment de confiance, en soi d’abord, puis avec certains. Nous retrouvons cette sensation indispensable, vitale, d’exister pour les autres, de contribuer au bien commun. Nous retrouvons le sens de l’existence, celui de participer, d’apporter sa pierre par son travail, par ses efforts, par notre capacité à savoir se bousculer, la fierté de savoir donner « le coup de collier » qui va rendre possible une action.  

Une adhérente de Terrain d’Entente me remercie souvent lorsque je lui demande de l’aide. A l’improviste, dans l’urgence, elle est toujours disponible pour donner le coup de main indispensable  pour faire des gâteaux,  qui vont  compléter le goûter de la prochaine fête,  des crêpes qu’on va vendre avec les enfants devant la médiathèque, de prêter tous les ustensiles de cuisine nécessaires pour faire les galettes sur le terrain, de s’occuper des bacs de jardinage qu’on laisse régulièrement à l’abandon….

Elle m’expliquait récemment que ce qui lui était devenu insupportable c’était d’être considérée par tout le secteur social comme « une bénéficiaire de l’AAH », quelqu’un « d’assisté », qui ne sert à rien, qui est inutile. C’est la plus grande souffrance de son existence.

Vivre dans un appartement inadapté, ne pas pouvoir faire face chaque mois aux charges incompressibles, ses problèmes de santé récurrents, elle peut supporter tout ça, mais sa vie devient  un enfer si elle se sent inutile. 

A partir de cette dignité retrouvée, il lui est devenu possible de parler de ce qui ne va pas, sans cette crainte de se sentir jugée, déconsidérée. Il lui a été possible de partager ces multiples expériences où tout semble perdu, condamné, destructeur.

Il est indispensable de savoir ensemble soulever ce tapis, et de voire ce qui est caché. Il faut  s’y cogner dessus et savoir s’indigner profondément face à  ces mauvais traitements infligés à tous ceux qu’on a placé à la marge, de tous ceux qui subissent les inégalités les plus flagrantes.

Mais ce qu’on découvre aussi dans ce quotidien toujours difficile, ce sont tous ces  rayons de lumières, toute la ressource infinie de chacun pour tenir,  résister encore, tenter l’impossible et finalement ne jamais couler complètement, ne pas s’effondrer totalement.

L’une d’entre nous  s’est retrouvée durant deux mois seule,  enfermée chez elle, sans pouvoir avoir le moindre contact avec son fils lourdement handicapé, parce qu’elle a été opérée d’une très grave fracture au pied. Sa CMU ne lui a ouvert aucun droit à une assistance à son domicile. Certains jours, elle a bénéficié de la solidarité du voisinage et de sa famille mais la plupart du temps elle a appris à se débrouiller seule pour faire ses repas, entretenir son logement, prendre soin d’elle.

Au cours d’une de mes visites elle m’a fait la démonstration de sa façon de s’organiser pour assurer tous les actes du quotidien. Elle commentait régulièrement ses différentes illustrations de ce qu’elle avait su mettre en place par: « tu me trouves courageuse! » …. Elle rayonnait…. Face à cette belle danse qu’elle m’offrait dans son fauteuil roulant, je me suis projetée quelques secondes dans cette réalité et j’ai su que je n’aurai pas pu trouver les ressources suffisantes pour percevoir un peu de satisfaction dans cet abandon.

C’est une aptitude qui se cultive justement dans ce désert là, lorsqu’on est confronté à soi même, face au mur, au silence à la souffrance et à la solitude. C’est une aptitude qui se développe quand on a le sentiment de n’avoir aucun autre choix que de tenir le coup dans cette totale adversité, quand il n’y a plus rien à perdre.

Cette aptitude correspond à une aspiration très profonde de vivre, d’exister, d’espérer. Notre humanité se nourrit de cette aspiration à quelque chose de meilleur. Une aspiration qui ne s’éteint jamais. Quand elle est éprouvée, vécue pleinement, cette aptitude  permet toutes les résistances, on sait alors avec certitude qu’on peut tout supporter, qu’on tiendra toujours le coup, envers et contre tout.

« Je sais que Dieu  ne me donnera pas des épreuves plus dures que ce que je peux supporter.« (sic)

Il se développe une confiance intérieure dans la vie elle même. Cette force là reste la seule parfois,  sur laquelle nous pouvons nous appuyer, à l’échelle d’un collectif, pour tenter ensemble de construire autrement, pour tenter de construire en restant fidèles à nos rêves à ce que nous souhaitons comme commune humanité, pour les uns, pour les autres, pour nous tous.

Cette rage de vivre devient le seul chemin possible pour pouvoir tenter ensemble autrement, pour trouver l’énergie nécessaire et la force de ne jamais renoncer. C’est le seul moyen d’ouvrir des espaces où quelque chose d’autre devient possible.

                                                                                                   Josiane GUNTHER Mars 2019

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« Une école de la réussite pour tous » Avril 2019

Terrain d’Entente a été invité a cette rencontre animée par Marie Aleth GRARD, vice présidente d’ATD Quart Monde.

Depuis plusieurs années nous sommes préoccupés des difficultés grandissantes que les enfants manifestent à l’école. Nous nous sommes engagés dans l’action « 1001 territoires » sur le quartier de Tarentaize. Plusieurs parents avaient contribués à ces temps de réflexion. Depuis deux ans, nous cheminons avec des enseignants membres de l’ICEM pédagogie Freinet,  pour engager un travail sur les possibilités d’ouvrir les écoles aux parents pour favoriser un accueil respectueux  du milieu de vie des enfants scolarisés.

Marie Aleth GRARD est membre du conseil supérieur des Programmes, elle siège au CESE à la section de l’éducation, de la culture et de la communication. Elle a travaillé en lien avec JP Delahaye, directeur général de l’enseignement. Elle nous a présenté la réflexion du CESE sur la réduction des inégalités à l’école dues aux origines sociales.

Le rapport du CESE de septembre 2011  sur les « inégalités à l’école » dénonçait déjà le fait que l’école n’arrive pas à atténuer les inégalités dues à l’origine social et culturelle. La loi de Refondation de l’école du 8 Juillet 2013 insiste sur le caractère inclusif de l’école, et qu’il est essentiel de se préoccuper de la réussite de tous. Les conditions d’une école inclusive: garantir une place en maternelle dès deux ans, éviter les fermetures d’école dans les petites communes, renforcer les RASED. Tous les parents doivent être accueillis à l’école à égale dignité. Tous les enseignants doivent être formés pour mieux comprendre le milieu d’origine des enfants scolarisés. Ils doivent être également formés à la pédagogie de la coopération qui permet d’avantage la réussite de tous. 

Permettre à tous les enfants et les jeunes de devenir citoyens dans une démocratie, pleinement insérés dans la société, tel est le défi que l’école doit relever.

La réussite à l’école signifie que les élèves doivent ont tous acquis le socle commun de connaissances et de culture, et qu’ils choisissent leur orientation.

Chaque année, depuis 15 ans, plus de 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme.

Pour aborder cette question des inégalités dues aux origines sociales et culturelles, il est nécessaire d’entendre la parole des parents socialement les plus exclus. C’est à partir des progrès des enfants des familles les plus défavorisées que nous pourrons mesurer la capacité de l’école à les faire réussir tous. Dans le cadre de cette recherche à l’initiative du CESE, un groupe « croisement » s’est réunit sur 7 journées: 5 chercheurs, 5 enseignants, 5 acteurs de quartier, 5 parents solidaires, 10 parents qui vivent dans la grande pauvreté

Ces journées d’échange ont permis de conclure que la réussite de tous est possible si:

 –   les enseignants travaillent en équipe, plus de maîtres que de classe. Favoriser les échanges pédagogiques entre zones prioritaires et les autres territoires 

 –   tous les parents sont accueillis à l’école

 –   une recherche permanente d’une pédagogie adaptée (respecter le découpage par cycle de 3 ans, développer la pédagogie de la coopération, développer l’apprentissage de la démocratie par la prise de parole donner à tous les élèves les moyens de faire leur travail personnel sur le temps éducatif)

 –   une gouvernance bienveillante et exigeante. (former les personnels d’encadrement à l’animation de l’équipe et au travail collectif, mettre en place une réflexion sur l’évaluation des enseignants, développer des programmes de recherche action en établissements)

Il est proposé d’expérimenter dans des écoles volontaires pendant 5 ans, ce cahier des charges

L’éducation prioritaire ne pas être la seule réponse, elle ne garantit pas une école ouverte et compréhensible pour tous.

L’école porte en elle ses propres forces. Les équipes pédagogiques cherchent, créent, innovent dans le but de ne laisser aucun élève au bord de la route. Elles ouvrent des voies qui devraient permettre de surmonter cet obstacle du déterminisme social auquel se heurte l’école. 

L’école n’est pas le seul lieu d’éducation, des projets en partenariat avec les quartiers peuvent naître avec tous ces collectifs qui construisent un tissu de relations où les parents ont une place privilégiée.  

Jean Zay, ministre de l’éducation à l’époque du Front populaire, estimait que l’école et les collectifs d’éducation populaire étaient les deux jambes de l’éducation et devaient oeuvrer ensemble.

9 Millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, dont certains vivent dans la grande pauvreté (cumul de précarités qui concernent le non accès à l’emploi, au logement, à la santé)

35% des personnes ne font pas la demande de RSA (12 pages à remplir)

Un enfant pauvre, quand il arrive à l’école maternelle a bénéficié de 1000 heures de moins d’histoires racontées.

Il se retrouve  souvent dans une posture de conflit de loyauté qui bloque les apprentissages de manière inconsciente. Il se retrouve dans une double solitude, à l’école il ne peut pas parler de son environnement social, en famille il ne peut pas partager ses expériences scolaires. Les parents ne peuvent pas s’intéresser à ce qui se vit à l’école parce qu’ils n’ont aucune connaissance de cette réalité. (On pose des questions sur l’école en fonction de ce qu’on en connaît: les codes, les langages)

L’accueil des parents à l’école facilite la découverte et la connaissance du milieu.  (accueillir tous les parents sur des temps formels et informels, multiplier les espaces parents avec un animateur, former les parents délégués en réfléchissant à un statut pour ces parents). Ouvrir l’école au partenariat qui a une connaissance du territoire sur lequel intervient l’école..

Les inégalités scolaires sont inhérentes aux dispositifs.

84% des enfants qui se retrouvent en SEGPA sont issus de milieux défavorisés (l’école estime qu’elle ne sait pas faire avec ces enfants là!). 1% obtiennent le brevet

37%  réalisent un CAP qu’ils n’ont pas choisi.

58% sortent du système scolaire sans aucun diplôme.

Pour réduire ces inégalités: meilleure inclusion des SEGPA dans les collèges, supprimer le volet social pour les affectations, redonner à ces affectations un caractère réversible, multiplier les dispositifs permettant aux enfants de grandir ensemble.

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Rencontre ICEM/Terrain d’Entente Mars 2019

Comment dépasser les frontières érigées entre les membres de l’éducation nationale et les différents membres de la communauté éducative, les associations d’éducation populaire, les parents….pour rendre légitime leur parole, leur volonté de devenir partie prenante et soutenir la lourde mission de l’école ? Dans les différents textes il est de plus en plus question de l’importance de la construction de ces liens et les verrous restent toujours aussi tenaces un peu partout.

Les parents peuvent trouver une place réelle dans l’école à partir d’un cadre scolaire, d’un projet éducatif bien défini par l’équipe enseignante qui en est responsable. C’est la seule façon d’apporter des repères sur les possibilités et les limites de la relation entre les membres de cette communauté éducative. C’est ce qui donne la possibilité à chacun d’avoir une grande liberté pour s’investir et devenir force de proposition en respectant cet espace particulier de l’école qui a un mode de fonctionnement propre et des contraintes qui sont importantes à bien identifier.

Les enseignants peuvent investir et apprécier ce travail de « collaboration » si le temps nécessaire est pris en compte dans leur charge de travail. on ne peut pas demander dans la durée à des enseignants de participer à ce type de projet qui nécessite beaucoup d’énergie uniquement sur leur temps personnel, de manière militante.

Les constats: Si les parents se sentent rejetés de l’école, les enfants ne sont pas dans de bonnes conditions d’apprentissage. On souhaite tous favoriser des conditions de bien être à l’école. L’école ne fait plus référence pour des enfants de plus en plus nombreux qui vivent ce qui s’y passe comme sans rapport avec leur réalité, leur identité, leur culture, leur famille, leur condition de vie, leur avenir. 

L’école ne peut assumer son rôle que si elle considère l’enfant dans toutes ses dimensions, elle se construit avec la participation des parents. Parents inquiets, qui cherchent à encourager les enfants dans leur parcours scolaire, mais impuissants à pouvoir être partie prenante d’un système qu’ils ne comprennent pas. 

Nombreux sont les parents prêts à s’impliquer si un espace leur est ouvert. Ils savent expliquer les freins à la relation avec les enseignants, et faire des propositions concrètes. Ils sont volontaires pour s’impliquer dans des rencontres pour favoriser la meilleure scolarité possible des enfants. Nous pouvons identifier, grâce à leur contribution, les besoins et les possibilités de transformation dans l’enceinte de l’école.

Les préalables à la réussite:

Une bonne compréhension mutuelle

Le postulat de la co éducation (parents, enseignants, structures) Nous sommes collectivement responsables de l’éducation des enfants.

Nécessité de créer des espaces de rencontre:                                                                                  Pour comprendre les préoccupations de chacun, mettre en question des dysfonctionnements, réfléchir à nos conceptions de l’éducation, créer une communauté éducative d’entre aide.

Comment rendre possible ces espaces?

Importance du lieu où se déroule les échanges: pas le hall d’entrée, sous le regard de tous

Il faut beaucoup de temps pour se reconnaître: des poses café (répétition de choses simples)

Des temps d’école ouverts aux familles (un accueil le matin sur un créneau horaire).

Des samedis matins pour parler des réussites, des projets, des réalisations.

Des ouvertures pour des ateliers à partir de compétences particulières, d’envies des enfants (parents, associations)

Certaines classes accueillent les parents sur des temps scolaire.

Des temps ponctuels pour des sujets d’actualité dans l’enceinte de l’école, les questions internes au fonctionnement de l’école. (que faire face à la déscolarisations; problème lié au temps péri scolaire; les devoirs à la maison: qui permet un lien quotidien entre l’école et la famille, quoi proposer d’autres pour maintenir ce lien régulier? ; problèmes liés à la restauration scolaire….)

Etre associé à ce qui peut être dit en classe face à des évènements particuliers qui traversent la société.

Prendre appui sur la communauté éducative: les différentes asso assurent la garde des enfants pendant des temps de rencontre parents/enseignants. Elles  peuvent être présentes à l’occasion de repas partagés ….

Cloisonnement entre les différentes structures (Marie, écoles, centres sociaux…) Que tous les acteurs se rencontrent qu’on n’entende plus « ça ne me concerne pas, c’est la Mairie… »

Un enfant qui relève de soins, représente un long processus d’acceptation. Les enseignants s’inquiètent parfois un peu vite, faire confiance au diagnostic des parents qui connaissent l’enfant dans un autre contexte, les autres structures. Les orientations interprétées comme un échec « qu’est ce qui va le mieux pour cet enfant là? » Le DRE peut jouer un rôle

Problème des délais d’attente pour les prises en charge spécifiques…  Le RASED doit retrouver les moyens nécessaires                                                                                              Créer un réseau d’entre aide avec des parents ayant traversés les mêmes difficultés « boite à outil des expériences de chacun ».

Trouver la bonne manière de se parler pour rétablir un niveau d’égalité dans les échanges

 » si vous êtes en retard, votre enfant peut être confié à la police » 

Les parents expriment beaucoup leur difficulté à prendre la parole. « Ca ne sert à rien de parler, on n’est pas entendu ».

Peur de l’institution, manque de compréhension de son fonctionnement, les horaires, incompréhension face au système scolaire, cigles, vocabulaire, lisibilité des intervenants. Les parents se sentent dévalorisés.

Les leviers: discussion devant l’école, mobilisation autour d’évènements, trombinoscope des intervenants, diffusion des comptes rendus qui ciblent les réponses aux préoccupations des parents.

Les parents dont la communication est plus facile, un poste de psycho, d’IDE, une personne extérieure à l’équipe enseignante peuvent assurer la médiation en cas de litige.

C’est possible de prendre des initiatives pour accueillir les parents dans l’école, à l’échelle d’une seule classe, même si toute l’équipe n’est pas enthousiaste face à cette perspective.

Des comportements peuvent se transformer. A l’exemple des enfants qui réclament à leur nouvel enseignant, les « quoi de neuf », les « conseils » suite à cette expérience positive de leur année scolaire précédente. 

C’est indispensable que l’école ne se retrouve pas seule sur son territoire, qu’elle puisse s’appuyer sur les autres structures pour construire une communauté éducative et chercher des solutions aux problèmes des familles.

C’est dans la simplicité et la diversité des propositions d’ouverture de l’école aux parents qu’on se donne le plus de chance de rendre accessible cet espace à toutes les familles.

Nous souhaitons ouvrir ces temps de réflexion aux écoles de la ville. Nous pouvons faire une proposition de démarche de co éducation que nous pouvons transmettre à toutes les structures concernées.

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une belle sortie à l’opéra

Nous avons pour habitude de nous donner rendez vous à plusieurs familles pour assister à une belle représentation de théâtre, plusieurs fois dans l’année. Des enfants volontaires, depuis deux ans, participent à des journées d’initiation au théâtre avec une comédienne professionnelle. Cet apprentissage exigent, qui demande de la rigueur, le respect des consignes leur permet peu à peu d’apprécier le travail considérable réalisé pour mettre en scène un spectacle.
Ce mercredi 23 Janvier, il a beaucoup neigé à St Etienne! Et malgré tout, nous nous sommes retrouvés à 11 pour faire le trajet à pied jusqu’au théâtre Copeau et assister à une représentation qui nous a tous émerveillée.
L’accueil qui nous est réservé à chacune de ces séance est toujours de qualité. Une personne nous est consacrée, avant l’entrée dans le théâtre, pour nous expliquer les règles de fonctionnement de ce lieu particulier, pour nous donner des éléments de compréhension du spectacle qui nous est proposé, et pour s’inquiéter de notre confort!!!

Le spectacle intitulé « Bounce », qui veut dire rebond en anglais, nous a permis d’admirer la capacité exceptionnelle de ces 4 artistes qui alternaient danse, chant, musique, et percussion corporelle. Ils nous ont proposé pendant une heure une interprétation de cette notion de rebond, le fait de rebondir physiquement et de se remettre debout quand on tombe, quand on chute, une métaphore de tous ces moments difficiles dans nos vies où on a l’impression de ne pas pouvoir franchir les obstacles, la tension qui nous habite alors, la relation aux autres, les rivalités mais aussi les moments où on arrive à se soutenir les uns, les autres….
Nous avons donc été tour à tour surpris, bousculés par certains moments du spectacle mais également émerveillés par la qualité esthétique de cette prestation.

Les enfants enthousiasmés ont souhaité participé au temps d’échange proposé en présence des artistes à la fin du spectacle. Leurs questions nous ont permis de comprendre certains jeux de scène, et de bien appréhender le sens de ce spectacle. Les enfants ont su également remercier et saluer le talent de ces danseurs musiciens.
Le retour, toujours à pied, a été joyeux et tranquille malgré le froid et la fatigue. Ces temps où on se retrouve en petit groupe sont de très précieux moments où on peut partager nos impressions avec beaucoup de sincérité, la main dans la main.
Des belles et fortes expériences qui nous encourage fortement à renouveler autant que possible ces occasions de partager la beauté et l’excellence auxquelles les enfants et nous tous sont tellement sensibles et friands. Autant d’opportunités pour nous permettre de nous sentir appartenir à une belle humanité.

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Une discussion au café des femmes

Nous traversons une période très difficile. La société s’est détériorée. Certains ont tout, trop, et volent les populations pauvres qui n’ont plus les moyens de vivre. Le quotidien devient très dur.
Grâce aux liens que nous avons construit, à la solidarité qui se développe entre nous toutes, on a fait renaître l’espoir, on a inventé ensemble des possibilités pour que la vie devienne meilleure. On essaye encore et encore de reconstruire ce qui est nécessaire pour vivre mieux. A Terrain d’Entente, on ne se contente pas de dénoncer les problèmes d’injustice, d’augmentation des inégalités, on réalise des actions, on développe des projets pour tenter de trouver une issue qui assure la dignité de tous.
Terrain d’Entente accueille tout le monde, que tu sois avec ou sans papier, que tu portes le foulard ou pas, que tu habites le quartier ou pas…. chacun trouve sa place. Il n’y a pas de problème avec l’âge, avec la religion, avec les conditions de vie, c’est pour tout le monde.
Dans tout ce que nous vivons, le respect est premier. Chacun arrive, est accueilli, est accepté avec ce qu’il est complètement, entièrement.
Les principes de la République: la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, on les vit tous ensemble, de façon concrète. Chacun accepte la différence de l’autre.
Terrain d’Entente, c’est un « petit monde », notre deuxième « habitation », parce que nous pouvons prendre la liberté d’être ce que nous sommes, à chacune de nos rencontres. Les expériences vécues, partagées dans ce « petit monde » nous permettent de construire des liens avec le « grand monde », avec tout ce qui nous entoure. Nous organisons des évènements avec toujours plus d’associations dont des membres deviennent nos amis.
Quelques exemples sur cette dernière période :
Suite à l’ouverture d’un salon de thé éphémère, dans le cadre de la biennale du design 2017, nous avons été sollicités par l’association « ici Bientôt » pour être présents Place Boivin, une place très proche de notre quartier, à l’occasion de l’évènement « La Place Mijote ». Nous avons contribué à l’animation de cette journée. C’était l’occasion de rassembler les commerçants, et les associations très proches de cette place. Nous avons également réalisé une fête des voisins en Juillet 2018, pour accueillir les familles nouvellement arrivées dans le quartier. Plus de 200 personnes sont venues danser, jouer, tout au long de l’après midi. Beaucoup avaient apporté de quoi boire et manger. Le 24 novembre nous avons été partenaires d’un événement dans le cadre de la Biennale de TRACE : « Des femmes prennent la parole » avec Les Moyens du Bord et AGIR abcd. Plusieurs d’entre nous avaient écrit et lu leur témoignage de leur parcours de vie, devant tous ceux qui avaient répondu à l’invitation. Et le 31 décembre, nous avons organisé une fête de fin d’année qui a rassemblé 150 personnes de tout âge et de différents quartiers. Nous avons su faire de la place à tous ceux qui nous ont rejoint à l’improviste. C’est un principe auquel nous sommes toutes très attachées : ne jamais laisser quelqu’un à la porte, accueillir tout le monde, tous ceux qui souhaitent nous rejoindre et partager ensemble un moment de bien être !
Nous avons aussi un rendez vous qui est devenu régulier depuis 3 ans avec le collectif « les cris du quartier » qui rassemble plusieurs associations, pour organiser la fête populaire du 14 Juillet dans un quartier voisin.
Tout récemment, nous avons rencontré « La Fourmilière », un super marché coopératif qui va ouvrir d’ici quelques mois à St Etienne. Les membres de ce collectif souhaitent poursuivre l’organisation de ce travail avec Terrain D’Entente afin que ce magasin corresponde à la grande diversité des habitants de notre ville.

Grâce aux capacités de chacune de savoir donner sans compter, ce collectif a pu être mis sur pied et continue d’avancer. Dans tout ce que nous construisons, il y a plein de domaines dans lesquels nous ne sommes pas « professionnelles ». Ce n’est pas facile de nous organiser toutes ensembles pour mener à bien un projet. On se heurte à des difficultés de communication entre les unes et les autres, ces journées là sont très chargées, l’organisation familiale est bousculée, mais notre force est de ne jamais renoncer.
A force de discussions entre nous, de rencontres avec d’autres, on finit toujours par trouver des issues pour continuer à développer des actions. On sait regarder les problèmes en face, et on cherche des solutions jusqu’à ce qu’on trouve le moyen de résoudre le problème qu’on a identifié ensemble. Quand on ne trouve pas de solutions, on continue à chercher et finalement, on arrive parfois à les inventer ces solutions ! On n’abandonne pas un projet, même s’il représente des difficultés pour le réaliser, même si on a parfois l’impression de nous retrouver dans une impasse. On n’abandonne pas un projet quand on estime qu’il va répondre à des besoins, des envies.

L’année 2018 a été une année très dure. Nous, les familles des milieux populaires, avons subies toujours plus de violences. Le quotidien devient très dur à organiser, nous avons parfois le sentiment de nous retrouver dans une impasse. Nous aspirons à un changement, à l’égalité sociale. Nous aspirons à vivre une vie décente dans une France plus juste. Nous savons qu’une société pacifiée, qui crée un climat de sécurité entre tous ses membres, est une société où chacun a suffisamment pour vivre dignement.
Nous avons ressenti dans le mouvement des gilets jaunes une même volonté de changement. On se bat sur des questions très semblables : la justice sociale, un revenu décent pour que chacun puisse assumer les besoins de tous les membres de sa famille, une reconnaissance de tout ce que nous savons créer ensemble, la possibilité que notre parole soit entendue, la prise en compte des besoins de tous les membres de nos familles, la possibilité de prendre notre place dans cette société, qu’on ne nous oublie pas.
Tout comme notre association Terrain d’Entente, les gilets jaunes ne se contentent pas de dénoncer les problèmes, ils font des propositions concrètes. Tout comme nous, ils se rencontrent, discutent, s’organisent. Tout comme nous ils trébuchent parfois, ils se trompent, mais ils avancent.

L’évolution de notre collectif, les liens qu’on construit années après années avec de plus en plus de personnes issues de culture, de milieux de vie très différents, nous donnent des raisons d’espérer. Espérer d’abord que Terrain d’Entente continue sur ce chemin, que ce que nous savons construire devienne de plus en plus riche pour nous et pour la société toute entière. Avec cette dynamique nous avons envie d’en faire toujours plus parce que ce que nous avons déjà réussi nous a donné une grande confiance dans nos capacités.
La violence est partout. La violence elle s’adresse en premier à nos enfants et à nos jeunes. La violence pour eux, c’est de ne pas pouvoir profiter de loisirs enrichissants, de ne pas pouvoir partir régulièrement en vacances. Beaucoup d’entre eux vivent l’école comme une souffrance, comme un échec, ils ne peuvent pas choisir une formation, un métier qui leur plaise vraiment, et ne peuvent pas avoir un revenu suffisant pour vivre bien.
Nous voulons offrir à nos enfants un avenir digne de ce nom. Que chacun puisse choisir comment il souhaite construire sa vie.
Nous voulons nous battre ensemble pour ça.

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la fête du 31 Décembre

La tradition à Terrain d’Entente est de fêter la fin de l’année avec tous ceux qui le souhaitent. Mais ce 31 Décembre 2018, plusieurs membres de notre collectif ont pris seuls la décision de s’organiser pour proposer une fête de fin d’année en s’adressant à ceux qui n’ont que trop peu d’occasions de se retrouver avec d’autres pour partager des moments de bien être. L’objectif était également de rassembler des personnes venues d’autres quartiers, des membres d’autres associations.
Notre collectif évolue donc de la meilleure façon. Chacune d’entre nous se sent suffisamment en confiance pour prendre avec d’autres des initiatives et les mener jusqu’au bout. A force de construire des projets qui aboutissent, les unes et les autres ont pu apprécier et s’appuyer, au fil des années, sur toutes les compétences et les aptitudes que nous avons su développer ensemble.
Cette fête du 31 décembre a été un énorme travail qui a mobilisé une dizaine de personnes pendant plusieurs jours. Il y a eu plusieurs étapes à franchir pour que cette fête puisse aboutir. Trois d’entre elles ont réalisé le dossier de « Fond de Participation des Habitants » et sont allées présenter ce projet lors d’une commission. Ce qui a permis de rassembler la somme nécessaire pour assurer cet évènement. Le groupe de volontaires s’est réunit plusieurs fois pour trouver un mode d’organisation, se répartir les nombreuses tâches: le nettoyage de la salle, la décoration, la mise en place des tables, la réservation de la cuisine du Babet pour réaliser le repas, le choix du menu, la confection des plats, les différentes courses….
Ce n’est pas facile de nous organiser toutes ensembles pour mener à bien un projet, on se heurte à des difficultés de communication entre les unes et les autres, ces journées là sont très chargées, l’organisation familiale est bousculée, mais notre force est de ne jamais renoncer. Malgré la fatigue, les moments de tension inhérents à toute tentative d’organisation collective, malgré le sentiment de se sentir bousculer par l’échéance qu’il faut bien tenir, malgré tout ça, on peut dire sans hésitation que ce fut une grande et belle fête.
La salle Descourt était magnifiquement décorée, l’organisation des tables a permis d’accueillir autant de personnes qui ont souhaité nous rejoindre, le service du repas s’est très bien déroulé (toutes celles qui ont assurées ce service n’ont pas trouvé le temps de manger!). ce qui est bien dommage parce que ce repas était vraiment excellent, un tajine marocain et une pièce montée!!! Un menu digne d’un bon traiteur…. Nous avons été nombreuses à danser tout au long de l’après midi. Nous avons été entraînées dans la danse par toutes celles qui avaient été à l’origine de la préparation de ce beau moment. N’écoutant pas la fatigue, avec le ventre vide!, l’une d’entre elles nous a même ébloui par une magnifique démonstration de danse traditionnelle marocaine.
Pendant ce temps, les plus grands avaient organisés un tournois de foot sur le terrain, auquel des membres de notre équipe ont participé. L’ambiance était également chaleureuse et détendue. Nous nous efforçons à chacune de nos fêtes, que l’ensemble des membres de notre collectif soit pris en compte dans ses aspirations. Nous sommes des enfants, des jeunes, des adultes, notre volonté est que personne ne soit oublié .
Cette fête a rassemblé 150 personnes de tous les âges. Nous avons su faire de la place à tous ceux qui nous ont rejoint à l’improviste. C’est un principe auquel nous sommes toutes très attaché: ne jamais laisser quelqu’un à la porte, accueillir tout le monde, tous ceux qui souhaitent nous rejoindre et partager ensemble un moment de bien être!

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Randonnée aux crêts des six soleils !

En ce mardi 4 avril , ensoleillé de vacances de printemps, nous nous sommes donné rendez-vous devant la médiathèque. Une vingtaine d’enfants étaient présents, ainsi que deux adultes. Nous sommes partis en direction du parc de Montaud. Arrivés sur place, nous avons pique-niqué tous ensemble entouré de la nature printanière et du soleil chaleureux qui a illuminé le visage de chacun. L’idée a été émise par les enfants, désireux de pouvoir profiter d’une journée spéciale en dehors du quartier.

L’après-midi s’est déroulée dans la bonne humeur et les rires. Devant, une magnifique vue plongeante sur la ville de Saint-Etienne. Cette journée a permis de sortir du quartier, ce qui est important pour se vider la tête et de profiter d’un nouveau décor : « ça fait du bien de sortir du quartier ! ». Celui-ci a profité aux grands comme aux petits. Les adultes ont pu discuter et profiter de la douce brise pendant que les enfants utilisaient leurs esprit créatif et leur énergie : Molky, foot, Loup glacé… En sortant du quartier, les enfants ont pu faire preuve d’imagination en s’adonnant à des jeux de rôle ainsi que la création d’une cabane. Le changement d’air et de saison était apaisant et a permis de se rapprocher le temps d’une journée.

L’après-midi fut un succès, et nous sommes rentrés doucement au quartier, des souvenirs plein la tête !

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Tournois de foot en hommage à Yassine

Nous avions prévu, durant un conseil, d’organiser pendant les vacances de printemps, un tournois de foot qui rassemblait les filles, les garçons, les enfants de tout âge. Le multi âge, c’est notre marque de fabrique et nous nous en félicitons. L’occasion pour les plus grands de prendre soin des plus petits, et pour les plus petits, de se dépasser.

Plusieurs enfants étaient volontaires pour organiser ce tournois.

Et nous avons appris la mort brutale de Yassine.

Yassine est mort assassiné. Il avait 20 ans, c’était un enfant du quartier. Plusieurs familles ont souhaité qu’on manifeste notre soutien à sa famille.

Ce tournois en hommage à Yassine, était une façon pour nous de dire que nous ne voulons plus de cette sauvagerie. Nous voulons offrir à nos enfants un avenir digne de ce nom. Que chacun puisse choisir comment il souhaite construire sa vie.

La violence, elle est partout. La violence pour nos jeunes, c’est de ne pas pouvoir choisir une formation, un métier qui lui plaise vraiment, de ne pas avoir un revenu suffisant pour vivre bien. Nous voulons nous battre ensemble pour ça.

Pour Yassine, nous étions près de 200 ce samedi 14 Avril, à nous recueillir pour soutenir sa famille et partager sa peine.

De nombreuses équipes se sont constituées pour participer à ce tournois. Une manière pour les enfants et pour les jeunes de pouvoir manifester leur soutien en offrant cet après midi. Ceux qui ne participaient pas au tournois ont réalisé une belle fresque qu’on a pu offrir à la famille de Yassine. Plusieurs mères avaient réalisé des gâteaux que nous avons partagé avec sa famille qui était nombreuse à nous rejoindre.

Nous avons pu tous ensemble, partager un temps de silence d’une bouleversante intensité. Pendant quelques minutes, le temps s’est arrêté, pour Yassine.

Yassine nous a rassemblé et nous a donné de vivre un profond moment d’humanité.

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Atelier RAP

Depuis les débuts du mois de juillet un atelier rap fut proposé aux adolescents du collectif une fois par semaine. Celui-ci consistait à écrire son propre texte puis apprendre à l’interpréter et à le poser en rythme.

Le rap est actuellement le style de musique le plus écouté au monde et en France. S’adaptant à toute base musicale, le rap est à l’origine un moyen de communication servant au poète à faire passer un message, à décrire à l’auditeur sa vie, ses doutes et ses ambitions. Pour un jeune de 13 ans c’est la chance de pouvoir verbaliser son quotidien, de développer son écriture, son vocabulaire et sa prestance à l’oral. Au sein d’un quartier, c’est la chance de pouvoir s’affirmer dans un rôle positif et d’échapper à la réalité par la musique.

De nombreux enfants différents sont passés par cet atelier rap, beaucoup d’entre eux ne participant pas à plus d’une ou deux séances. Cependant un groupe de trois enfants déterminés continuèrent le projet, élaborant deux musiques et en enregistrant une lors du mois de Mars. Les progrès accomplis lors de ces dix mois d’ateliers furent impressionnants, les jeunes adolescents gagnant en qualité d’écriture, d’interprétation et en sens du rythme.

Si une certaine tolérance fut appliquée quant aux mots employés par les jeunes dans leur texte, le mot d’ordre et seule obligation fut pour eux de raconter la vérité. De la tourner dans le sens qu’il voulait, certe, de l’embellir au besoin, mais pas de la transformer pour correspondre à la norme de ce qui peut se faire dans le rap. En d’autre terme : ne joue pas le gangster si tu n’en es pas un. Cette règle obligea les jeunes à pousser plus loin leur description de la réalité, d’analyser plus finement les difficultés sociales et les oppressions qu’ils pouvaient déceler autour d’eux. Parfois, quand les jeunes avaient trop de questions, les ateliers se transformaient en débat de plusieurs heures. Loin de s’éloigner du sujet, cela leur permettait au contraire de s’inspirer et d’enrichir leurs textes par leurs réflexions.

Ces dix mois d’ateliers furent donc une belle réussite, et ce grâce à la volonté sans faille et à la rigueur de ses participants. En espérant que leur pratique du rap pourra continuer sans l’aide d’un adulte, car ces jeunes ont des choses à dire !

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Clip de RLM-Hiver Arabe

Pour la première fois cette année, notre collectif était invité à participer au tournage d’un clip de rap.

C’est donc avec grand plaisir que nous avons répondu à l’appel du rappeur RLM, un artiste stéphanois aux textes engagés. Cet après midi la, une trentaine de membres de Terrain d’Entente était présent au chateau de Roche-La-Molière.

Sur place, une centaine de personnes étaient réunies pour l’occasion. Un atelier créatif était proposé à tous, afin de pouvoir écrire un mot ou faire un dessin pour proner la paix dans le monde.

Adultes et enfants souhaitaient exprimer leur indignation et leur volonté de se mobiliser lorsqu’une situation nous paraît inacceptable.

Après un peu plus de trois heures de tournage, le clip était tourné et nous avons partagé un gouter tous ensemble en profitant d’un spectacle de danse proposé par une troupe locale.

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