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Détails de l'événement

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diapo Terrain d’Entente 2018 2019

Bilan d’activité 2018/2019
L’expérience de Terrain d’entente permet de mesurer dans tous les domaines, les conséquences dramatiques de l’aggravation de la pauvreté. Réfléchir à ses conséquences sociales et à la manière de les faire reculer, est l’objectif essentiel porté par notre association depuis sa création. Nous recherchons des issues, avec comme préalable que les gens concernés puissent participer à cette construction. Comment sortir d’une situation de victimes de la violence sociale pour construire les solidarités concrètes, reprendre en main nos conditions de vie pour une vie plus digne, où chacun se sent partie prenante ?
Nous travaillons pour faire en sorte que les familles des milieux populaires soient reconnues dans leur dignité. La dignité de ce qu’elles sont, de ce qu’elles produisent dans la société. Au milieu de difficultés de plus en plus importantes, les familles populaires produisent un énorme travail quotidien pour tenir, pour faire vivre ou survivre la famille, élever les enfants, pour assurer des solidarités malgré les tensions dans la vie sociale du quartier. Sans ce travail le tissus social serait bien plus dégradé.
Une forte relation de confiance et de reconnaissance réciproque s’est construite entre nous. Les liens s’approfondissent avec beaucoup. On estime ensemble que nous avons dépassé le stade de la relation classique au sein d’une association, avec des « responsables » et des « adhérents ». Nous pouvons compter sur les ressources des uns et des autres pour développer ce qui nous parait utile et nécessaire.
Nous avons développé une histoire commune, des centres d’intérêt communs, notamment le souci du bien être des enfants. Et malgré tous ces efforts, tout cet engagement de chacun au sein du collectif Terrain d’Entente n’a pas la possibilité d’offrir de réelles perspectives transformatrices. Nous avons toujours ce sentiment que la situation non seulement n’évolue pas mais continue de se dégrader.
Nous traversons une période très difficile. Le travail est devenu très précaire, les rémunérations sont insuffisantes pour assurer les besoins essentiels, ceux qui ont un travail le vivent dans des conditions indignes. Nous connaissons beaucoup de femmes de ménages qui à 35 ans, deviennent peu à peu invalides. Toutes celles qui ont tentées de développer une activité autonomes, ouvrir une petite boutique, un salon de thé, ont été découragées, empêchées. Les services publics sont de moins en moins accessibles, les démarches administratives sont épuisantes, les gens renoncent à faire valoir des droits.
Mais les actions à l’échelle d’un quartier ne suffisent pas pour construire des solutions qui transforment cette réalité. Il est nécessaire de sortir des approches micro-locales pour penser et articuler le diagnostic et les actions à l’échelle de la ville, en nommant, en analysant et en devenant force de proposition avec d’autres.
Beaucoup d’enfants ont très peu accès aux loisirs, au sport, très peu partent en vacances chaque année. Nous voulons, que tous les enfants puissent bénéficier de tous les espaces qui sont source d’épanouissement, pour permettre à chacun d’entre eux de se réaliser au mieux de leur potentiel. Nous nous efforçons de construire une communauté éducative, avec les acteurs du champ éducatif du territoire, les parents, de façon à ce que chacun se sente impliqué, engagé, à égalité, pour assurer de manière effective, notre responsabilité collective dans l’éducation et la protection des enfants.
Durant chaque période de vacances scolaires, différentes activités sont organisées à partir de la demande et de l’initiative des enfants exprimée aux conseils des samedis. Nous nous efforçons d’établir un rapport de co construction du projet où chacun, adulte comme enfant ou adolescent, tient un rôle dans l’élaboration et l’animation de l’activité.
Toutes les actions que nous menons à bien se construisent avec la participation active des familles du quartier. Les actions collectives permettent de régler des problèmes concrets, rendent possible certaines choses. Elles sont l’occasion de développer des savoirs et mettent en évidence des savoirs qui ne sont pris en compte nulle part. Ensemble on sort de l’impuissance. Nous retrouvons le sens, l’envie et l’énergie de nous battre pour retrouver notre dignité
Notre équipe se compose de deux salariés, de 3 personnes fondatrices de l’association, qui s’investissent bénévolement, de jeunes volontaires du service civique, de jeunes en formation d’éducateurs, de bénévoles qui interviennent ponctuellement. Nous connaissons environ 70 familles soit plus de 300 personnes.
Des actions développées à partir des besoins des envies manifestés se poursuivent:
• La garde mutuelle des bébés le jeudi et le vendredi après midi
• Les sorties: théâtre, cinéma, hammam tout au long de l’année.
• Des sorties « nature » tout au long de l’été (sorties au bord de l’eau ; au jardin « Les Moyens du Bord » un Vendredi sur deux ; des séjours vacances : en 2018, deux fois une semaine dans une ferme pédagogique en Haute Loire, et deux fois trois jours dans une propriété gérée avec différents collectifs, dans les Monts du Forêt, à Champoly.
• Les ateliers beauté, bien-être, massages avec la participation d’une masseuse aromathérapeute, deux fois par mois au café des femmes.
• les Rencontres sur les pays d’origine
• Une présence auprès des enfants et adolescents après l’école les mardis et vendredis, dans une salle prêtée par l’UFALS (convention signée) Environ 20 à 25 enfants les mardis et vendredis, de 16h30 à 18h30, encadrés par 5 ou 6 adultes, font leurs devoirs, des jeux éducatifs, des ateliers d’écriture, etc.
• Cuisine sur le Terrain (galettes, crêpes: actions d’auto financement par la vente de crêpes devant la médiathèque du quartier.)
• Ouverture d’un salon de thé éphémère sollicité par les acteurs de la biennale du design d’Avril 2019. Toute l’organisation a été totalement prise en charge par des adhérentes volontaires (répartition du service par équipe, réalisation des gâteaux chez une adhérente, avec la présence de plusieurs cuisinières sur deux après midis) Nouvelle participation à l’animation de la Place Boivin, sur cette même période. Une occasion de réinvestir l’espace public en rassemblant les commerçants, et les associations très proches de cette place.
• Le bal populaire du 14 Juillet avec le collectif « les cris du quartier ».Une journée de fête ouverte à tous, où chacun apporte sa contribution. Des adhérentes proposent des coiffures, du henné, des enfants animent un atelier paperolles. Nous avons été sensibles à cette invitation qui rassemble plusieurs associations qui interviennent dans différents quartiers. Toutes développent des démarches d’éducation populaire et réalisent des actions culturelles, sportives, citoyennes qui s’adressent à tous.
• Fête de Halloween fin octobre l’animation a été assurée par une équipe enrichie de la participation d’adultes et d’adolescents
• Participation à la Biennale de TRACES en Novembre 2018, « des femmes prennent la parole » avec Les Moyens du Bord, et AGIR abcd à Montreynaud. Une histoire de rencontre et de nos partages autour d’ateliers d’expression artistique, de journées festives. Au fil des années, ces collectifs s’enrichissent ainsi de leur diversité. Ils trouvent aussi parfois des espaces communs qui amplifient leurs actions respectives. La biennal de TRACES, représente pour nous une opportunité de nous manifester ensemble sur l’espace public. Une soixantaine de personnes dans le public. 6 femmes de Terrain d’Entente ont témoigné.
• Le 31 décembre, une fête de fin d’année a été intégralement prise en charge par les adhérentes . Elle a rassemblé 150 personnes de tout âge et de différents quartiers. Nous avons su faire de la place à tous ceux qui nous ont rejoint à l’improviste. C’est un principe auquel nous sommes toutes très attachées : ne jamais laisser quelqu’un à la porte, accueillir tout le monde, tous ceux qui souhaitent nous rejoindre et partager ensemble un moment de bien être !
• Les partenariats « sportifs » : Accompagnement de 5 enfants du quartier de manière permanente à l’activité rugby avec le club de Saint-Etienne. Des temps d’initiations ont été également proposés, pendant la période des vacances scolaires, aux enfants sur le terrain de jeux de Tarentaize et aux femmes au stade de l’Etivallière (l’un des principaux complexes sportifs de St Etienne). Accompagnement de 3 adolescents de manière permanente au club de boxe « Sport Autrement » et des projets plus ponctuels avec les adolescentes à l’occasion de rencontres inter-club, et d’initiations à cette pratique .
• Les partenariats avec différentes associations stéphanoises acceptant des accueils plus alternatifs : réparation de vélo avec Occivélo, fabrication de jeux en bois à la bricoleuse, lectures d’albums d’enfants à la Librairie Croquelinottes, et tout récemment une rencontre avec l’association « vélo en quartiers »…
Nous poursuivons notre travail de recherche au sein de différents collectifs:
Le Collectif pour la réussite de tous les enfants à l’école avec le groupe ICEM Freinet.
Nous avons initié un chantier avec les acteurs de la pédagogie Freinet sur la co éducation depuis 2 ans. C’est une réflexion autour de la co éducation, de la place et de l’écoute des parents. L’enfant a besoin d’une reconnaissance de son milieu d’origine pour pouvoir construire une cohérence et du sens entre ses différents temps de vie et d’apprentissage.
Les enfants des milieux populaires souffrent à l’école parce qu’il n’y a pas suffisamment de prise en compte et d’effort de compréhension de leur réalité. La première démarche pour assurer les conditions du bien être à l’école est de l’ouvrir aux parents, de favoriser la co éducation, pour une meilleure connaissance réciproque.
Le corps enseignant a la responsabilité de l’ouverture de l’école sur le quartier, de l’organisation de la rencontre avec les familles. Mais cette institution ne peut pas réaliser ce travail seule et de manière isolée.
Nous sentons la nécessité de nous engager avec les familles dans une dynamiques locale qui mobilise toutes les ressources éducatives en créant une communauté éducative où chacun est responsable, impliqué, à égalité. Et permettre ainsi aux enfants de trouver du sens et de la cohérence dans les apprentissages organisés de manière différente à l’école, en famille, dans le milieu associatif….
Trop de jeunes sont ni en emploi, ni en formation, ni en recherche, ni en accompagnement. Notre pacte républicain est en danger si on ne réduit pas ces écarts: lorsqu’on a on moins de droits que les autres, comment peut on accepter d’avoir les mêmes devoirs?

Le Collectif « Accès aux vacances pour tous » :
De plus en plus de familles ne partent pas en vacances. Il était temps de reconsidérer le droit aux vacances comme un enjeu social, de se préoccuper des lourdes conséquences pour les enfants et les familles du non départ en vacances. Nous avons beaucoup investi, avec nos moyens dérisoires, pour rendre possible des départs. Nous nous sommes engagés dans une réflexion pour penser ce problème dans sa dimension politique: comment on organise une réappropriation des vacances par les gens eux mêmes, qui ne soit pas du tourisme, en les construisant collectivement, de manière à reconstruire le tissus social, les liens d’entraide? La question du départ en vacances permet d’aborder les questions de l’environnement, de l’alimentation, du respect de la terre et des populations. L’environnement et les inégalités sociales sont liées.
Partir s’est s’ouvrir à d’autres réalités, aller à la rencontre de ceux qu’on ne connaît pas, sortir de nos cloisonnements et peu à peu, refaire société tous ensemble. Nous avons rechercher des hébergements amis, sensibles à nos questions, volontaires pour construire des collectifs qui se mobilisent sur des questions politiques pour sortir des cases où on nous a assigné. Pour identifier le temps des vacances comme lieu de fabrication de la société.
Un travail de recherche dans le cadre du Master II Alter ville est en cours depuis Mars 2019. Une étudiante est mise à disposition pour mettre en évidence les ressources de la démarche que nous développons. L’objectif est de rechercher comment rendre possible l’accès aux vacances pour tous et l’accent sera mis sur les conditions à construire pour rendre possible des séjours partagés avec des publics très divers, de façon à ce que ça devienne un enrichissement mutuel, la construction de lien de reconnaissance mutuelle, l’ouverture à d’autres projets où l’on fait société tous ensemble.
Des projets sont en cours de réalisation :
Avec les adolescents-es.
Suite au travail réalisé avec les filles, nous avons pu construire des temps plus mixtes. Les jeunes ont souhaité organiser un « café des ados », un lieu pour se retrouver avec une présence adulte pour les accueillir Les jeunes dont la structure familiale ou sociale a été brisée peuvent devenir créateurs si on leur donne un lieu de parole, autant qu’ils peuvent devenir délinquants quand leur énergie ne trouve aucun lieu d’expression. Terrain d’Entente cherche à offrir une structure affective et sociale autour de ces jeunes. Nous avons donc ouvert cet espace le jeudi en fin de journée. Une trentaine de jeunes nous rejoignent chaque fois. Nous réfléchissons ensemble à différents espaces pour discuter, se divertir. Des projets se pensent. Avec une possible participation d’autres acteurs du quartier (médiathèque, cinémathèque)
Ils aspirent à des espaces extérieurs au quartier, des rencontres avec d’autres .Régulièrement, nous organisons des week end « chantier à Champoly » où nous accompagnons chaque fois 6 jeunes pour partager avec un autre collectif des temps de réaménagement de ce lieu inter- associatif.
Un travail semble devenir possible avec une nouvelle association de Tarentaize: « vélos en quartier ». Les jeunes seront sollicités pour participer à la réparation des vélos et à leur récupération dans les différentes déchetteries.
Avec Le super marché coopératif, la « Fourmilière » qui vient d’ouvrir ses portes à St Etienne. Un nouvel espace pour promouvoir l’agriculture paysanne, respectueuse de l’environnement, qui privilégie les circuits courts. Les coopérateurs construisent un mode d’organisation où chacun prend part aux décisions et se sent responsable des principes déclarés. Les fondateurs de cette démarche sont venus solliciter les adhérentes de Terrain d’Entente et nous ont invité à prendre part à leur réflexion. Ils souhaitent poursuivre l’organisation de ce travail en comptant sur notre contribution, afin que ce magasin corresponde à la grande diversité des habitants de notre ville en y intégrant, en tant que coopérateurs, des habitant-e-s de Beaubrun – Tarentaize.
Avec la médiathèque
Des agents de la médiathèque se sont enthousiasmés de notre participation à la projection du film Fatima, suivi d’un débat. Ils souhaitent créer les conditions pour que la médiathèque devienne un espace ouvert aux habitants du quartier. Ils nous ont proposé des temps de rencontre réguliers autour de la projection de documentaires qu’ils viennent partager au café des femmes. Ils s’efforcent ainsi de trouver le moyen de construire un lien qui faciliterait l’accès à la médiathèque pour tout le monde. Une prochaine projection à la cinémathèque est programmée fin Juin, nous recherchons ensemble le documentaire adapté aux centres d’intérêt qui se manifestent à l’occasion de nos rencontres au café des femmes.

Avec la LDH
Une toute dernière rencontre a eu lieu avec des militants de la LDH. Ils ont réalisé un travail de recherche sur la lutte contre les discriminations et l’accès aux droits pour tous. Ces militants souhaitent aller à la rencontre de ceux qui vivent des difficultés importantes pour faire valoir des droits et faire reconnaître les situations de discrimination.
Les amis de la LDH qui nous rejoignent se réjouissent de pouvoir travailler avec les membres de Terrain d’Entente sachant qu’on s’efforce collectivement de redresser ce qui ne va pas dans notre société. Ils souhaitent « entreprendre un travail pour faire valoir les droits avec ceux qui savent prendre en main leur réalité ». (sic)
L’évènement autour de la parution de notre livre le 15 Juin Nous souhaitons le 15 Juin vous proposer un bel évènement à partir d’extraits de témoignages lus par celles qui les ont écrits. Une dédicace du livre sera proposée cette même journée.
Ce livre propose une analyse de la dérive des institutions de l’action sociale et des opportunités que nous pouvons créer pour transformer les rapports inégalitaires et retrouver notre intérêt commun pour agir. Des femmes prennent la parole. Elles témoignent de leur parcours de vie et analysent avec authenticité ce que notre collectif représente dans leur existence, en quoi il est source d’émancipation et de transformation dans leur environnement. De nombreuses personnes, tout au long de ces années, ont contribué à développer ce collectif: des étudiants, des jeunes dans le cadre du service civique, des amis qui ont participé bénévolement à nos différentes actions. Ils témoignent également de leur engagement de pédagogues sociaux.
Des associations amies pour ouvrir des espaces de rencontres enrichissants:
Les Moyens du Bord, Amicale laïque de Tardy, Amicale laïque de Beaubrun, InterCosmos, le CREFAD, Compagnie Clin d’œil, collectif X, partenariat avec le centre social du Babet (centre social du quartier). Projet en cours avec la médiathèque et la cinémathèque.