Rencontre co éducation avec les écoles Mercredi 25 Septembre

          

Pourquoi aujourd’hui, on parle autant de co éducation? De l’ouverture de l’école aux familles? Pourquoi on estime que, pour être dans de bonnes conditions d’apprentissage, l’enfant a besoin qu’il se construise autour de lui une communauté éducative, avec la participation de ses parents? Alors qu’historiquement l’école a été conçue pour sortir l’enfant du cadre familial, et lui assurer le droit à l’apprentissage, au savoir, dans une visée émancipatrice, en opposition à l’influence de la famille.

De considérables problèmes d’éducation se manifestent aujourd’hui. Les bases culturelles et politiques sont ébranlées, et sont traversées par une crise des modèles éducatifs qu’ils soient familiaux sociaux ou scolaires.

Une crise aggravée par le recul des solidarités familiales et de proximité

Une crise aggravée par la baisse des moyens dont disposent les acteurs de l’éducation

La logique libérale modifie le projet éducatif républicain. Elle introduit des savoirs scolaires pour adapter l’ensemble des formations aux intérêts du marché. Elle instaure la compétition entre les enfants, les institutions, les éducateurs.

Face à l’idéologie libérale individualiste nous avons des principes:

La Convention des droits de l’enfant:  reconnaît à tout enfant des droits politiques:  avoir une opinion sur toutes les questions qui le concernent, disposer des moyens de se là forger, de l’exprimer et de là voir prise en considération.

Nous manquons d’expérience et de référence pour reconnaître aux enfants des droits politiques et pour les aider à se les approprier

Des tensions se manifestent autour d’objectifs en apparence contradictoires: protéger et autonomiser, autoriser et interdire, émanciper et intégrer.

La responsabilité en matière d’éducation revient à la famille et l’école. S’il existe des divergences importantes, les enfants risquent de le vivre comme source de douloureux conflits de loyauté et motifs de confusion quant à la hiérarchie des valeurs à respecter et des comportements à adopter

Il est nécessaire de reconnaître les parents dans leurs rôles de coordinateurs, sur la durée de toutes les interventions éducatives. D’autres acteurs sont à prendre en considération: qui conditionnent tant la socialisation que l’égalisation des chances.

La loi d’orientation sur l’éducation insiste sur la question de  la communauté éducative 

La loi de Refondation de l’école insiste sur le caractère inclusif de l’école, il est essentiel de se préoccuper de la réussite de tous. L’école est un service public  pour tous les publics. Elle a le devoir de connaissance et de meilleure prise en compte de la précarité de vie des familles. 

La pauvreté est l’un des plus grands empêchements à apprendre et à réussir à l’école, qui n’arrive pas à atténuer les inégalités dues à l’origine social et culturelle, elle a même tendance a les amplifierChaque année, depuis 15 ans, plus de 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. Ceux qui échouent à l’école sont les exclus de demain. Notre pacte républicain est en danger si on ne réduit pas les écarts: lorsqu’on a on moins de droits que les autres, comment peut on accepter d’avoir les mêmes devoirs? 

L’école ne fait plus référence pour des enfants qui vivent ce qui s’y passe comme sans rapport avec leur réalité, leur culture, leur famille, leur condition de vie, leur avenir.

Dès la maternelle ce projet les situe en difficulté, ils ne parlent pas bien, ils ne savent pas écouter et respecter les consignes…Ce projet les sélectionne sur des compétences abstraites et organise un enseignement qui valorise l’écrit et le fait de pouvoir se projeter dans l’école et la société telles qu’elles sont. Il y a un problème d’identification.

L’élève se retrouve  dans une posture de conflit de loyauté qui bloque les apprentissages, et une double solitude. A l’école il ne peut pas parler de son environnement social, en famille il ne peut pas partager ses expériences scolaires. Les parents ne peuvent pas s’intéresser à ce qui se vit à l’école parce qu’ils n’ont aucune connaissance de cette réalité. 

Dans la relation parents/enseignants les représentations envahissent et déterminent les relations. Elle relève du non dit ou de l’impossibilité à dire.

Comment des parents saisis à partir de leurs seules défaillances et des professionnels hissés au statut d’experts pourraient- ils coopérer?

Un des enjeux majeurs de la réussite à l’école, est d’aider l’enfant à vivre la différence entre sa culture familiale et la culture scolaire sur le mode de la complémentarité. Les enseignants ne peuvent pas faire la classe sans se soucier de la façon dont les élèves vivent la relation entre la culture qu’ils dispensent à l’école et celle de leur milieu familial. L’école doit tenir compte de l’environnement social  

Hors, nous vivons dans une société cloisonnée. Beaucoup d’enseignants ne connaissent le tissu social dans lequel vivent leurs élèves.  

Les leviers pour que le poids de l’origine sociale pèse le moins:

Réduire la méconnaissance mutuelle 

Travail d’explicitation du cadre scolaire

Construire  des alliances éducatives avec les parents, les collectivités locales, les associations. Ouvrir l’école aux partenaires qui ont une connaissance du territoire. 

Croisements des avoirs pour faire face à ce défi de dialogue : prise en compte des approches et des compétences de chacun; apprendre à communiquer lorsqu’on est d’horizon très différents, réfléchir ensemble aux objectifs de l’école

Travail de repérage et de dépassement des représentations construire les conditions de la mise à plat de ce que chaque pôle concerné estime apporter et pense que les autres apportent.     

Des principes:

 –    L’épanouissement familial et sociale des enfants, leur réussite scolaire forme un tout. 

 –    Les raisons pour lesquels les parents désertent les lieux de rencontre. Sont-ils ajustés aux attentes et aux contraintes? Quel objectif on poursuit lorsqu’on cherche à impliquer les parents 

–     Dans un contexte de reconnaissance les parents sauront s’investir dans des projets où leur compétence pourront être mise au service d’autres enfants.    

 –   La coéducation est toujours en tension, faire le deuil d’une pseudo entente cordiale. 

 –  Enseigner est un métier de rencontre. Rencontrer ce n’est pas s’enfermer dans des certitudes, c’est se laisser interroger, devenir inter dépendant.    

–   Il n’est pas demandé à l’enseignant d’amener les parents à adhérer à tel modèle éducatif.  –   –   Construire une relation de coéducation demande à l’enseignant de se défaire de ses certitudes sur la bonne manière d’éduquer un enfant

 –   La relation est asymétrique: le professionnel n’est pas dans une situation de vie personnelle. Le dialogue avec les familles est un acte professionnel obligatoire 

 –   La notion d’accueil des parents est première Mettre en place des cadres permet de faciliter cette mission, de dégager des temps de disponibilité prioritaire. 

La question de l’éducation est devenue très complexe. Les enseignants ne peuvent pas agir seuls pour construire un cadre adapté aux réalités actuelles et aux enjeux: Créer une organisation pédagogique pour un système éducatif pour tous qui ne soit pas centré sur le tri et la sélection des meilleurs. Permettre à tous les enfants et les jeunes de devenir citoyens dans une démocratie, pleinement insérés dans la société.

Les enfants sont d’autant moins délaissés que leurs parents sont moins isolés et qu’ils ont la possibilité de participer à la création de liens utiles et valorisants. 

Echange en groupes autour de différentes questions: 

 –   Pour qu’un projet d’école soit fidèle aux valeurs de l’école publique? De quoi a-t-on besoin au quotidien pour que ce projet aboutisse? 

 –   Les raisons pour lesquelles les parents désertent les lieux de rencontre? Quel objectif on poursuit lorsqu’on cherche à impliquer les parents d’élèves? 

 –   Pour assurer les bonnes conditions d’apprentissage:

 le rôle des enseignants,  le rôle des parents, le rôle du périscolaire

 –   Les difficultés avec les familles, ce qui aide à les dépasser

Pourquoi les parents désertent les lieux de rencontre? Différentes hypothèses:

 –  L’ Institution est jugeante. 

 –  Difficulté de reconnaissance des différents milieux  culturels, et de respect mutuel

Problème avec certains positionnements de parents en réaction avec les signes religieux, leur manifestation dans l’enceinte scolaire, également la revendication autour de la religion Ne pas être mélangé (homme/femme) Différences de culture (en conflit) mentalité par rapport aux valeurs de l’école.

 –  Problème de légitimité de l’école en regard de certaines valeurs, des familles par rapport à leur capacité éducative Remise en cause de l’éducation des parents par l’école, ce n’est pas une aide, ne pas les faire culpabiliser

 –  Prise en compte  des familles avec leurs enfants en bas âge au cours des rencontres proposées à l’école

 –  Un investissement différent des parents, plus d’individualisme

 –   Passif du parent avec l’école. Mauvais vécu de l’école. Peur de se mettre en difficulté (langue, code…)

 –  Accessibilité du discours (langue, contenu)

 –  Manque d’envie, fatigue, horaires, problème de voisinage, peur du jugement

 –  Postula: lieu insécurisant pour certains parents 

 –  Héritage d’une époque où ils n’étaient pas les bienvenus, avec des enseignants réticent à la présence d’autres adultes dans l’Ecole ou la classe : aide éducateur, AVS, maitre +, co-enseignant ?, parents

Les positionnements évoluent … , mais d’avoir sciemment tenu les partenaires à l’écart du fonctionnement de nos établissements complique les rapports avec les familles.

 –  le discours enseignants, qui estiment pour certains que ça ne sert à rien ; d’où l’intérêt de ce type de formation qui permet de montrer à l’ensemble de la communauté enseignante que tous les sites scolaires s’interrogent, s’essayent et que cette problématique n’est pas uniquement à traiter au niveau de la direction

Impliquer les parents pourquoi?

Mieux se connaitre

Aider les enfants à comprendre les codes de l’école

Importance que les enfants se sentent soutenus par leurs parents et que leurs parents soient reconnus à l’école

Donner du sens aux apprentissages Intérêt, sens de l’école, du collectif (trop ou pas assez confiance?)

La qualité d’investissement des parents peut induire l’augmentation ou la diminution des actions, projet d’école

Objectif du partenariat: Réussite de l’enfant, Créer un lien de confiance, lisibilité de l’école

la responsabilité de l’enseignant: meilleure connaissance des milieux sociaux, expliciter l’école

Conflit de loyauté réduit, plus facile pour l’enfant de rentrer dans les apprentissages

Responsabilité de l’école: faire des liens et donner du sens aux apprentissages

Les difficultés avec les familles, ce qui aide à les dépasser

Conflit: métier qui est  choisi/avenir déjà construit, prédéterminé 

Entrée par le jeu assister aux débats philo avec les élèves

L’écoute, l’entretien individuel

Les rassurer à s’investir avec leurs enfants à la maison (faire le lien avec l’école)

Revoir les représentations: homme/femme. Non élitisme

Penser dans la globalité (pas familles riches ou pauvres)

Expliciter les codes, les attentes de l’école.

Restitution: Partage à partir de la question: Où sont les parents?

Au conseil d’école, une instance obligatoire, avec du jargon,

Les équipes éducatives qui sont difficiles à vivre pour les parents.

Les accompagnements scolaires,

Association de parents: la place des enseignants, quelles attentes? (pour le financement de la kermesse?)

Où on aimerait qu’ils soient? 

En classe, pour participer en tant qu’intervenant  pour des jeux, les arts plastiques (quid de la loi: faut-il un agrément?)

                 pour observer comment on apprend pour qu’ils puissent s’en ressaisir avec les enfants

Dans l’école pour améliorer les relations,  mieux se connaitre entre familles

Ecole comme lieu associatif, lieu de vie, avec d’autres partenaires, qui pourrait favoriser  du « troc des savoirs faire »

Est ce que c’est bien une envie des parents d’avoir plus de place dans l’école. Nous avons besoin de nous mettre d’accord pour définir la co éducation,  pour décider  des objectifs du partenariat

Pour nous l’objectif reste la réussite des enfants, la volonté de créer un climat de confiance (mais on attend que les parents soient OK sur notre démarche pédagogique et  qu’ils détiennent les codes) L’enseignant est perçu comme celui qui sait comment faire 

Les parents ont-ils envie de rentrer dans l’école? On ne sait pas….

S’ils sont absents, ce n’est pas de la démission, mais surtout un problème de confiance

Volonté de faire venir à l’école, créer une relation, mais comment aider à dépasser  la peur de l’école?. 

Redéfinir mon rôle, qui est d’enseigner, alors qu’il faut que je fasse autre chose et on ne m’a pas appris à le faire

Etre professionnel/les affects: des situations familiales qui me touchent. il est nécessaire de redéfinir les termes pour savoir adapter notre posture au mieux

Les problèmes des clichés par rapport à la laïcité

Je ne suis jamais sortie de l’école, des représentations, je ne connais pas suffisamment d’autre milieux culturels. Un autre parcours professionnel avant de se retrouver enseignant apporte autre chose et enrichit la vie de l’équipe

Paradoxe, injonction à s’investir dans la co éducation/ les freins de l’institution

L’image de la femme: les petites filles qu’on n’encourage pas dans la poursuite des études/ les populations de confession musulmane insistent sur l’importance de l’instruction des filles. Il nous faut être vigilants par rapports aux stéréotypes qui sont véhiculés Risque de généralisation à partir d’un cas particulier

L’institution scolaire peut être malveillante envers certains enfants

Formation des enseignants, que manque-t-il pour avoir des éléments de réponses?: 

Question des rôles de chacun qu’il nous faut interroger. Question du vécu personnel des parents. Qu’attendent les parents de l’école? Rôle des uns et des autres

Comment on apprend dans l’école pour répondre aux questions des parents?

RDV manqués, pas les mêmes préoccupations? D’autres raisons?

Intervention de parents à l’école: comment? Quel cadre?

Importance des échanges de pratiques et d’en faire une analyse.

Des propositions

Ex de réunion de rentrée: 8 créneaux où les parents s’inscrivent (temps pris sur les APC) Ils viennent par petits groupes d’affinité qui les rassurent, certains traduisent à d’autres

Position d’équipe dédramatiser les propos autour de la religion

Accueil des familles, pot de rentrée, café des classes….

Réunion de parents: Forma de la réunion (collective, petits groupes, inscription préalable?)

Eviter les réunions collectives avec les familles les plus éloignées, différer: prendre RDV individuel. 

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