Rappel des objectifs:
Les écoles du Chambon sont classées en REP, on note chaque année 20% d’enfants en grande difficulté d’apprentissage.
Les enseignants souhaitent construire une relation de confiance et de reconnaissance avec les familles, sachant que la présence des parents joue un rôle essentiel dans la lutte contre l’échec scolaire. Ils ont besoin de savoir comment les familles vivent l’école. Leur parole est indispensable pour pouvoir identifier les besoins et adapter au mieux les pratiques.
Les écoles ont investi depuis quelques années cette question de la nécessité d’engager des moyens concrets pour construire une meilleure communication avec les familles.
La volonté est de poursuivre ce travail en insistant sur l’intérêt de construire une démarche de communauté éducative, où tous les acteurs du champ éducatif seraient invités à apporter leur contribution.
Il s’agit non seulement de trouver des moyens de communication face à une population en grande difficulté sociale, mais d’adapter des pratiques éducatives face à des enfants inquiets, malmenés, préoccupés par un quotidien instable et incertain. Ces enfants vivent dans un climat familial empreint de préoccupations quotidiennes multiples et parfois insolubles.
Cette nécessité d’une approche globale de l’enfant dans son environnement familial et social ne peut pas être de la seule responsabilité de l’école, tous les acteurs du champ éducatif doivent s’engager dans ce travail si on veut espérer de réels changements.
Les leviers pour que le poids de l’origine sociale pèse moins
– Réduire la méconnaissance mutuelle
– Croisement des savoirs: prise en compte des approches et des compétences de chacun
– Travail de repérage et de dépassement des représentations. Mise à plat de ce que chaque pôle concerné estime apporter et pense que les autres apportent
– Construire des alliances éducatives avec les parents, les collectivités locales, les associations. Ouvrir l’école aux partenaires qui ont une connaissance du territoire
Proposition d’échange:
– nos postures qui permettent ou pas d’exercer de manière collective notre responsabilité dans l’éducation et la protection des enfants
– définition de la co éducation, de la communauté éducative et ses objectifs
Echanges suite à cette introduction:
On constate un décalage entre les rencontres à thème proposées sur la commune en direction des familles, à partir de besoins identifiés et les attentes des parents. Ces différents rendez vous ne répondent pas forcement à leurs difficultés. A l’exemple de la prévention sur les danger des écrans et la nécessité des familles de pouvoir proposer des formes d’animation de la journée à leurs enfants. Les écrans sont parfois une solution « mode de garde » qui permet aux adultes de souffler. Comment sommes nous à l’écoute de cette réalité?
Sentiment d’être dépassé, impuissant face à l’ampleur des enjeux de cette société. Et l’impuissance nous met en danger de renoncer ou de reporter les problèmes sur un autre et notamment en ce qui concerne les questions d’éducation: les parents.
La difficulté des réponses aux appels à projets qui assurent le financement des actions qui ont une grande limite dans le temps. Elles peuvent se renouveler au maximum, 2 ,3 ans puis il faut mener à bien d’autres actions. Le temps administratif a de réelles limites: tout est fermé après 17h durant le week end….Hors nous savons que c’est dans le temps long qu’on peut véritablement contribuer à transformer les choses et à agir de manière adaptée à la réalité.
Une autre difficulté est ne pas pouvoir agir dans la globalité mais sur des actions ponctuelles et morcelées. Chacun prend un « bout » en fonction de son champ d’actions et ces différentes mesures n’ont pas toujours de lien les unes avec les autres. Alors que toutes ces actions mises bout à bout permettent de rendre compte d’un travail qui assure des évolutions.
Notre façon de prendre en compte l’individu et ses difficultés propres peuvent être source de problèmes pour toutes ces personnes qu’on ne convoque et auxquelles on accorde de l’intérêt que sur la base de leurs problèmes.
Présentation de chacune à partir de la question: comment permettre à l’enfant d’apprendre au mieux, d’être sécuriser au mieux?
Coordinatrice parentalité
Avec une entrée collective. Des actions à partir de ce qui émerge comme besoins des familles
Gestion de la ludothèque où « on vient pour jouer » Les enfants peuvent être accueillis seuls à partir de 6 ans.
Le mode de fonctionnement est souvent questionné. L’objectif de cet accueil est de favoriser des temps partagés entre les parents et les enfants sur la base des jeux, hors les parents manifestent souvent l’envie de se retrouver entre adultes et souhaitent pouvoir confier leurs enfants au ludothécaire. Comment respecter ce besoin de répit?
La ludothèque est présente un jour par semaine, sur deux quartiers à la périphérie de la commune. 80% des enfants présents ne sont pas accompagnés de leurs parents. La réponse serait-elle de leur fermer la porte en raison de la responsabilité légale?
Organisation chaque année du festival du jeu qui a un très bon écho sur les habitants de la commune, des soirées jeux tout au long de l’année où 300 personnes participent à chaque séance.
Dispositif CLAS avec la volonté d’une approche croisée des pratiques est très bon support pour valoriser l’enfant
Coordinatrice politique de la ville, du développement local sur une petite commune de 12000 habitants. Ce qui facilite la connaissance du territoire et de ses acteurs.
Mise en place de projets sur les quartiers prioritaires et non prioritaires. Responsable du diagnostique pour définir les priorités conditionnées par les directives nationales et développer des actions tout au long de l’année.
Il n’est pas seulement question de l’enfant mais c’est important de pouvoir faire le pari du devenir de la commune à partir de la prise en compte de la jeunesse et de son épanouissement.
Dans ces actions il y a beaucoup d’attendus quant à la mobilisation des parents. Mais ils ne sont pas toujours présents, ils ne rentrent pas dans le moule qu’on projette sur eux. Cette réalité nécessite de faire un pas de côté. Une formation sur l’inter culturalité a permis de prendre conscience des représentations, ce qui nous semble légitime et qui correspond finalement à une norme établie comme une vérité. Hors il y a d’autres modèles éducatifs, d’autres priorités. C’est souvent à partir du filtre de nos représentations que des actions sont proposées et qui peuvent devenir des rendez vous manqués avec les familles que nous cherchons à rejoindre.
Ces interrogations, ces pas de côté, permettent de faire bouger des lignes. On peut s’adresser aux enfants sans convoquer toujours les parents. les enfants sont très en demande d’activités mais on cherche toujours à tenir l’objectif de les amener sur des temps structurés type centre de loisir et qui ne correspondent pas toujours à leur possibilité et envie….Tout ce qu’on peut apporter aux enfants ça va les nourrit, ce sont pour eux des opportunités d’ouverture.
Coordinatrice action éducative
Renouvellement Contrat Enfance Jeunesse géré par la ville et la CAF (accueil loisirs, crèche)
L’objectif est de mener des projets à partir de l’expertise des structures.
Projet éducatif local qui dépend de la politique de la ville qui concerne les enfants et les jeunes de 0 à 25 ans. Une politique qui n’est pas définie de façon explicite et qui est pourtant le socle sur lequel se base toutes les actions.
Coordinatrice PRE, dispositif en place depuis 12 ans sur la commune . Parcours individuel de l’enfant en lien avec les parents. Ateliers proposés à partir de leurs problématiques identifiées avec les parents qui sont demandeurs d’aide.
Ce dispositif rassemble une vingtaine d’intervenants: des jeunes étudiants, des enseignants à la retraite, et en activité, des AVS. Une cellule de veille en appui avec des psychologues, des AS, prend les décisions, assure le suivi et l’arrêt de la mesure quand les objectifs sont atteints. Des liens sont construits dans la durée avec de nombreux partenaires dans une grande diversité de fonction
Equipe parentalité: Référente soutien à la parentalité.
En lien avec le PRE pour l’accompagnement et l’orientation des familles.
On note ensemble que ce nouveau concept « parentalité » induit une relation où on ne s’intéresse aux adultes qu’en regard de leur fonction de parents. Des adultes avec des préoccupations et des centres d’intérêt très divers, ne sont perçus qu’à travers ce prisme là. Certains adultes qui ne sont ni en emploi ni en activité associative n’intéressent la société qu’à partir de cette fonction au risque de nier tous les autres champs de leur personnalité.
Dans cette société très individualisée où les pertes de solidarité familiales et de voisinage sont considérables, les différents acteurs de la commune prennent le risque de se refermer sur cette cellule familiale très restreinte, qui est devenu un noyau très fragile. Les familles ne sont pas moins compétentes mais beaucoup plus isolées. Avec toutes les problématiques de peurs et de représentations qui renforcent encore plus cet enfermement. Comment cette question de l’isolement de certaines familles peut devenir l’affaire de tous les membres de la communauté éducative?
Centre social associatif
L’objectif est de favoriser les relations inter et intra familiales. Arriver à ce que les parents prennent du temps avec leurs enfants. Proposition tout au long de l’année de rencontres parents/enfants et parents.
Si l’accueil est centré sur le difficultés, comment trouver de l’intérêt à venir? Difficile pour chacun de parler au groupe à partir de ses difficultés. Un sujet peut être important à évoquer mais le groupe peut être une limite à l’expression.
On instaure quelque chose qui ne répond pas forcement aux besoins. Constat du besoin de répit manifesté par les adultes qui fréquentent la structure, et des questions de pratiques familiales où on ne joue pas forcement avec ses enfants. C’est pas facile d’y répondre. L’objectif actuel est de pouvoir proposer du temps pour les adultes, des espaces pour se retrouver.
Un grand mouvement du personnel ces dernières années met en difficulté l’instauration d’un lien de confiance avec les familles.
Cette difficulté a été aussi noté du côté de la commune. Depuis deux ans, elle a pris le parti d’embaucher de façon pérenne des responsables référents du secteur périscolaire pour chaque groupe scolaire. Chacun de ces référents assure le lien avec les enseignants, les parents, la commune sur les questions de cantine, de centre de loisir, de péri scolaire.
Pour la rencontre du 16 Novembre nous nous retrouvons avec des parents, des enseignants, des agents de la commune
En introduction: un état des lieux suite aux différentes rencontres
Des questionnements à discuter entre petits groupes
– La journée d’un enfant, les différents acteurs du champ éducatif qu’il côtoie: les besoins concrets pour que chaque jour offre un climat suffisant de sécurité et de bien être aux enfants et à leur famille: cantine, accueil périscolaire , présence d’adultes auprès des familles …..
– La place de chaque acteur pour contribuer à de meilleures conditions d’apprentissage
Partage des échanges, des pistes d’ouverture
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