Sport

TERRAIN D’ENTENTE A L’HEURE DE L’OVALIE

Tournoi à Saint-Etienne

Depuis septembre 2018, un partenariat entre l’association Terrain d’Entente et le club de rugby de Saint-Etienne, le RCSE, a déjà permis à 11 enfants de pratiquer le rugby de manière régulière : 5 en 2018 et 8 en 2019, dont 2 qui sont restés les deux années.

Ainsi, ces enfants (dont deux filles), âgés de 5 à 11 ans, participent aux séances d’entrainement les mercredi après-midis et vendredi soirs, ainsi qu’aux 9 tournois annuels avec les équipes des moins de 6, 8, 10 et maintenant 12 ans du RCSE.

Le rugby -seul sport de combat collectif – impose naturellement l’entraide et la solidarité pour affronter les difficultés. Ce qui correspond pleinement aux objectifs pédagogiques proposés par Terrain d’Entente.

En effet, ce sport éducatif cumule par sa pratique des valeurs propres aux sports de combats (le respect de l’autre, l’humilité et la confiance en soi) ainsi que celles que l’on retrouve dans les sports collectifs (solidarité, esprit d’équipe, capacité d’écoute et de communication et confiance en l’autre).

Bien que parfois certains(es) n’ai pas tout le temps l’envie de participer, les familles assurent pleinement la continuité éducative indispensable pour la pratique d’une telle activité et accompagnent leurs enfants jusqu’à l’Etivaliére (lieu des  entraînements) et même au-delà pour les tournois : Feurs, Roanne, Montbrison, Villefranche, Lyon, Roche la Molière, Villeurbanne, etc.

Cette assiduité à la pratique d’une activité, qui nécessite d’importants efforts psychomoteurs et de discipline, provoque des évolutions d’attitudes considérables et remarquables sur l’écoute attentive des enfants durant les moments d’explication de consigne d’un jeu et ainsi directement sur le respect des règles et du déroulement de ce dernier.

D’ailleurs, il arrive maintenant que nous ayons droit à une partie de rugby durant nos temps de présence sur le parc Jean-Ferrat, sans les plaquages pour le moment…

Cette activité a aussi permis à Saïf, Ibrahim, Sabri, Youness, Lowan, Azziz, Amine, Karim, Djiane, Célia et Adem de découvrir des Oscar, Manoé, Martin et autres Maxime. Cela peut paraître évident ou défendu par nos institutions, mais ce projet a mis en valeur le cloisonnement racial dont sont victime les enfants des quartiers de Tarentaize et Beaubrun. En effet certains enfants ont manifesté leur curiosité, appréhension à pratiquer auprès des camarades de jeu : « bizarres », « aux cheveux jaunes ». En questionnant un peu on s’aperçoit que ce sont pour certains les premières relations établies avec des enfants « blanc » !

En effet, le rugby –  encore perçu comme un sport « élitiste » – attire bien souvent les classes sociales les plus aisées, bien qu’au club de Saint-Etienne il existe déjà et au-delà de ce partenariat une certaine mixité.

Enfin, nous avons sollicité la municipalité et l’Etat pour un accompagnement financier de ce projet coûteux en accompagnement, transport et prix de la licence, mais restons sans réponse de leur part actuellement. Fort heureusement, le RCSE a fait un effort considérable pour rendre ce partenariat possible, en réduisant de 70 % le prix des licences pour les enfants de Terrain d’Entente !

A suivre…

Bertrand.

Tournoi à Roche La Molière
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Match de foot : un bon moment de partage

Ce mercredi dans le cadre de nos interventions sur le parc Jean Ferrat où nous mettons en place les ateliers de rue de façon régulière (le mercredi et samedi après-midi ainsi qu’un dimanche par mois et le vendredi pendant les vacances scolaires), le terrain de foot a été particulièrement animé. Malgré le froid, la fréquentation ne faiblit pas, une vingtaine de jeunes étaient présents. Sur la fin de l’après-midi un match de foot s’est mis en place à l’initiative des jeunes. Des enfants de tout âge se sont livrés à une grande partie de foot. Un groupe de jeunes filles a participé ainsi qu’un groupe d’adolescentes, elles se sont mêlées à nos footballeurs habituels qui ont une dizaine d’années et deux jeunes de 17 ans qui passent très souvent nous voir et discuter.

L’ambiance était très gaie, détendue, les deux employés de l’association ont rejoint la partie suivie par notre présidente bénévole et une autre personne bénévole qui passe souvent nous voir. Une belle énergie se dégageait du terrain c’était beau à voir.
 
Nous avons voulu vous raconter cet événement afin de vous montrer qu’une vraie dynamique existe dans ce quartier et que la morosité ne l’emporte pas, loin de là. Il est vrai que tout n’est pas facile, mais beaucoup savent se saisir de toutes les occasions pour partager de bons et de beaux moments ensemble. Voilà à travers ces photos la vraie richesse de Saint-Etienne.
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Un dimanche de footeux

Dimanche sur le parc Jean-Ferrat, nous avons organisé un tournoi de foot pour réunir les jeunes du quartier. Ce tournoi était ouvert aux jeunes de 5 à 14 ans. Six équipes de cinq ont pu être constituées . Globalement une quarantaine d’enfants étaient présents soit en joueurs soit en spectateurs et 5 papas sont venus nous voir afin d’encourager les enfants.

Les enfants étaient très impliqués, la constitution des équipes s’est faite rapidement et le fair-play a bien été présent (un seul carton jaune donné au cours du tournoi). Les règles du tournoi ont été pensées par les enfants et validées par les adultes. Elles ont été lues avant le tournoi pour rappeler le cadre aux enfants. Motivation, détermination, fair-play et cohésion étaient au rendez -vous, il régnait une vraie ambiance de tournoi de foot avec encouragement et clameurs sur chaque but ou action. Deux poules de trois équipes ont été constituées avec le système de points suivant : Victoire : 4 points Nul : 2 points Défaite : 1 point Ce système a été mis en place pour qu’aucune équipe ne finisse à 0 point. Les deux premières équipes de chaque poule se sont retrouvées en demi-finale puis une finale a été mise en place. Au niveau de l’arbitrage, tout le monde s’y est collé. Matthieu (notre ancien volontaire service civique), un de ses amis, Alexandre et Sylvain (les employés de l’association), Yougourten (un adolescent de 17 ans) et Florian (bénévole souvent présent) ont arbitré à tour de rôle sans difficulté. Nous avons même fait arbitrer Mohammed, un jeune du tournoi qui était agacé d’être éliminé, cela lui a donné des responsabilités et lui a montré les difficultés de l’arbitrage. Le fait d’arbitrer l’a calmé, responsabilisé et il s’est senti à nouveau exister dans le tournoi. Un père, voyant que l’on manquerait d’eau nous a ramené un pack de 12 litres d’eau , preuve du bon état d’esprit remarquable présent sur l'ensemble du Terrain ce jour là. La distribution des coupes et récompenses s’est bien passée. Les enfants étaient à la queue leu leu et recevaient leur paquet de bonbons. Une coupe par équipe était décernée pour les quatre premières équipes avec une coupe spéciale pour Y., élu meilleur joueur et faisant partie de l’équipe la plus fair-play. Tous les enfants étaient super contents de cet après-midi et nous n’avons eu que des retours positifs. C’est le second tournoi qu’on organise et cela se passe de mieux en mieux, nous reconduirons l’expérience une troisième fois.

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Une belle évolution sur le terrain de foot !

Au début de mon intervention, il y avait beaucoup conflits, différents groupes sur le terrain mais aucune cohésion et communication entre eux. Les matchs se terminaient souvent par une bagarre car ils s’insultaient entre coéquipiers mais aussi avec les adversaires, le public. A cette époque, il n’y avait pas d’arbitre, ni de mise en place du système de gagne. Chacune des équipes jouait dans son coin sans se soucier des autres occupant le terrain à sa manière. D’un point du vue technique, le jeu n’était pas organisé, il n’y avait aucun échange entre eux. Le jeu était développé de manière individualiste, il ne se faisait aucune passe, aucun encouragement ou conseil de jeu. Il y avait des insultes qui fusaient pour un oui ou un non. Ils n’étaient pas organisés, tout le monde courrait pour attraper le ballon.

Au fur et à mesure de mes interventions, je me suis tout d’abord positionné en tant qu’arbitre afin de poser un cadre avec une certaine organisation. Je mélangeais les casquettes d’arbitre et de coach. A travers ce travail, je les encourageais pour les valoriser et permettais aux enfants les plus timides de prendre plus d’assurance.

La position d’arbitre était souvent demandée mais en même temps difficile à accepter pour eux dans le sens ou je recadrais. J’ai constaté qu’il avait du mal avec un cadre trop rigide comme le demande le foot. Cependant à force de répétions, de fermeté et d’impartialité envers les équipes, ils se sont mis à respecter de plus en plus le cadre, je m’arrangeais pour que mes décisions soit toujours cohérentes envers eux. Toutefois, j’adaptais mon attitude en fonction de l’enfant que j’avais en face de moi. Comme par exemple si je vois que c’est un enfant qui a des soucis avec le cadre, je faisais en sorte de l’assouplir un peu afin qu’il trouve sa place. Une fois qu’il a bien évolué et prit confiance à ce moment- là je resserrais un peu.

A l’inverse si l’enfant rentre directement dans le cadre, je le mets souvent en valeur mais s’il fait une erreur, je serai plus pointilleux qu’avec les autres car je suis conscient de son potentiel. Si l’enfant était timide, je le poussais en accentuant ses qualités. Pour un enfant qui est trop prétentieux, je le remettais à sa place en lui rappelant qu’il faisait certes des choses bien mais que tout son jeu n’était pas parfait non plus. Je pense qu’il est essentiel de le remettre face à sa réalité.

J’ai remarqué un réel sentiment d’implication de la part des enfants car ils sentent que l’adulte se donne entièrement dans l’activité et est partie prenante avec eux. Je leur ai montré que j’étais aussi passionné qu’eux et cela m’a permis de m’inclure dans le groupe et de gagner leur confiance.

Aujourd’hui je constate que sur le terrain bon nombre de règles que je leur ai transmises sont devenues un automatisme. Les insultes sont moins virulentes même si elles restent malgré tout un peu présentes. Ils ont intégré le système de la gagne et savent s’organiser entre eux. Je me positionne en tant que joueur et non plus arbitre-coach. D’un point de vue technique, ils jouent de manière collective en enchaînant un maximum de passes entre eux. Le groupe se régule de lui-même. L’état d’esprit collectif a pris le pouvoir sur l’esprit individualiste. Ils ont acquis qu’à travers l’intérêt du collectif, ils assouvissaient leur propre intérêt. (Comme par exemple, si 2 enfants se battent, les autres peuvent faire pression pour que l’histoire s’arrête et que le match reprenne donc en satisfaisant l’intérêt du groupe ils satisfont leur propre intérêt.)

Nous sommes même arrivés à mettre en place deux tournois de foot qui ont réuni en moyenne une bonne quarantaine de joueurs et qui se sont toujours bien déroulés, les enfants ont créés les règles de leur tournoi. Nous avons eu la surprise d’avoir une équipe de fille qui a participé. Plusieurs pères étaient présents pour encourager les petits et certains ados nous ont aidés à arbitrer quelques matchs.

A l’heure actuelle, un groupe de mère a suggéré de faire une équipe.

Le sport est un véritable vecteur éducatif afin de construire des savoirs faire et surtout des savoirs êtres, des règles de vie collectives essentielles pour le bien vivre ensemble, pour construire sa personnalité, se confronter et établir son rapport aux autres.

Sylvain et Jenny

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Olympiades du samedi 11 octobre 2014 : une journée réussie !

C'est après une journée comme celle-ci que nous nous rendons compte à quel point notre action est importante et porteuse de fruits.

Le projet des Olympiades a été lancé par Samia, qui fait son stage à Terrain d'Entente. Après deux journées de préparation (organisation du jeu, achat du matériel...), le jour J est arrivé. Notre équipe se retrouve au garage et nous préparons le goûter, les tapis, les caisses de jeu et le matériel dont nous aurons besoin pour l'après-midi. Nous sommes Josiane, Sylvain, Samia, Maëlle, Alexandre (c'est sa première journée avec nous !) et Gaïa. Et c'est parti pour le terrain, qui se situe à quelques rues du garage.

A notre arrivée, il y a quelques enfants pour nous accueillir, et une maman assise sur le banc, que Josiane vient voir discrètement pour lui dire le rôle qu'elle aura ainsi que les autres mères dans le jeu.

 

Nous déroulons les tapis et installons les jeux avec l'aide des enfants présents, car il y aura sûrement des enfants qui ne voudront pas participer au jeu.

 

Nous accrochons les affiches qui annoncent le thème de l'après-midi : une sur l'arbre où nous sommes installés, une sur un poteau, et une autre vers le toboggan.

 

Les enfants sont de plus en plus nombreux, petits et grands, garçons et filles, ainsi que les mamans qui s'installent sur les bancs.

 

Beaucoup sentent que la journée est particulière, et certains posent des questions sur le contenu de cet après midi et se préparent avec enthousiasme à cette perspective.. Nous annonçons à tous que nous allons faire un grand jeu collectif, les Olympiades, comme l'année dernière.

 

Lorsqu'il y a suffisamment de monde, des enfants de tous les âges, Sylvain les rassemble et commence à faire les équipes : nous laissons les enfants prendre l’initiative du choix de leurs co équipiers, mais nous faisons en sorte de mettre des petits avec les grands. C'est un peu le bazar : « je veux être avec lui ! », « on est que trois ! ». Mais Sylvain réussi héroïquement à constituer cinq équipes. La plupart des enfants accepte finalement de faire des concessions et de faire équipe avec ceux qu’ils n’ont pas forcément choisis. Nous commençons donc : Alexandre au jeu du tire à la corde, Samia à la course dos-à-dos, Maëlle à « vite on s'déguise ! » , Josiane à la course en sac, Sylvain à « question pour un champion » et Gaïa à « tous dans le journal ! ».

 

C'est parti pour des parties endiablées, où deux équipes se confrontent à chaque fois. A chaque partie gagnée, les équipes reçoivent un bout de parchemin où est écrite une énigme.

A. et R., deux enfants de 8 et 6 ans dont le comportement sur le terrain de jeux nous met parfois en difficulté, se laissent peu à peu prendre au jeu. A. reconnaît le jeu qu’il avait proposé lors d’un conseil des enfants, et dont nous avions repris l’idée. Voyant que nous nous amusions bien, A. et R. demandent à participer, intrigués par cette ambiance aussi festive. Samia se met avec R., Gaïa avec A., et nous faisons une partie, R. disparaissant sous les habits à enfiler mais courant de toutes ses forces avec la volonté de gagner et A. qui hurle « vite! Vite ! ». C'est une belle partie, où nous trouvons enfin un terrain d'entente, où les rires remplacent les insultent ; les sourires, les sourcils froncés ; et où les deux enfants qui grandissent trop vite jouent comme des enfants de leur âge.

 

Lorsque toutes les équipes ont participé à tous les jeux proposés, elles cherchent ce que signifient les énigmes : « elle a parfois le ventre rond, mais pas seulement parce qu'elle est gourmande », « 9 mois », « il vaut mieux éviter d'éveiller sa colère »...Les plus grands avaient déjà trouvé la réponse depuis longtemps.

 

Les enfants se précipitent alors en direction des mères qui papotent tranquillement sur le banc, fouillant les sacs, cherchant s'il n'y a rien dans leurs mains, impatients de découvrir a récompense. Et ils trouvent enfin la coupe, que l'équipe gagnante va se partager : ils courent sur le terrain de foot, heureux d'avoir gagnés !

 

Puis c'est l'heure du goûter ! Les enfants sont plus ou moins installés sur les tapis en attendant leur part, que Maëlle, Samia et W. distribuent les gâteaux préparés par Josiane, Maëlle et Samia. C'est le moment d'échanger sur les jeux. A. dit : « y a un enfant qui est tombé dans le jeu où faut sauter ! », « c'était trop bien les déguisements ! »

 

R. s'empare des lunettes de déguisement et court le plus vite possible pour que nous ne puissions pas le rattraper, mais Alexandre le rattrape et R. cède sous les chatouilles.

 

Josiane profite de la bonne ambiance pour parler à une jeune fille (11 ans) qui exprime souvent par son comportement provoquant les difficultés qu'elle a à gérer dans son quotidien et avec qui il est difficile de parler. Josiane lui dit qu'on voit bien qu'elle s'ennuie sur le terrain, que ce n'est pas facile de s'occuper de son petit frère toute la journée, et qu'on voudrait savoir si une activité lui ferait envie, comme un atelier de manucure ou coiffure, car notre objectif est de passer un bon moment avec tout le monde. Elle répond qu'elle aimerait bien un atelier coiffure, donc Josiane lui donne rendez-vous dans une semaine pour acheter le matériel nécessaire.

 

Quand le goûter est terminé, nous rangeons les tapis et les caisses avec l'aide de certains enfants. Puis W. qui veut savoir d'où vient la coupe, R. qui nous montre son mini skateboard en faisant une démonstration, I. chargée de surveiller la coupe que son frère va récupérer un temps avant (normalement) de la faire tourner aux autres gagnants...

 

C. arrive avec un peu de retard, toute triste de ne pas avoir pu participer au jeu. Mais nous la rassurons, le 2 novembre, place à un beau tournoi de foot !

 

Nous rentrons au garage accompagnés de W., enthousiastes, heureux d'avoir réussi cette journée, et plein de confiance pour les prochains jours: par le jeu, nous avons pu créer un véritable esprit collectif, rendre possible la communication les uns envers les autres, instaurer la confiance et permettre un après-midi hors du commun où tout le monde était bien.
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